COMPTES RENDUS DE NOTRE ACTIVITÉ 
CHIEN VISITEUR DE 2021

20/12/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu, ados

Françoise sans chien, réunion préparatoire avec deux des référents de ce groupe.

Le groupe d’adolescents fonctionne déjà avec trois référents et trois adolescents. La référente à l’initiative du projet a changé d’affectation, mais le projet se mettra bien en place en janvier. Toutefois, à leur demande, pour permettre après le retour de congés une meilleure reprise, mes interventions ne commenceront que la deuxième semaine.

Il se trouve que, tout en ayant croisé chacun des référents le mercredi quand j’attends le groupe enfants, je travaille déjà avec deux d’entre eux : dans le cadre de mon intervention en individuel, ils connaissent donc déjà mes chiennes au travail …
Il se trouve aussi, et je le découvre dans cette réunion, que deux des trois ados m’ont rencontrée aussi avec mes chiens visiteurs … qui eux ont changé : depuis mars 2014, première visite ici, les années passent plus vite pour les chiens.
L’un a connu Plume, puis Pomme et Plume en alternance, Pomme et Lily ou bien Pomme et Bakou quand Jean-Claude m’accompagnait à la suite d’une tendinite pour moi, mais surtout le plus souvent Pomme seule …
L’autre a connu Pomme, Pomme avec Mousse chiot puis Pomme avec Oki chiot aussi avec Jean-Claude, et donc le plus souvent Pomme lui aussi …
Mais Bakou est décédée en 2017, les autres Plume, Lily et Pomme sont heureuses retraitées, tranquilles à la maison : ces enfants m’ont connue sans masques, mais leur mémoire des chiens se manifestera sans aucun doute. Pour moi, ça me fera plaisir de les revoir, mais c’est aussi un rappel de la réalité : constat que leurs difficultés sont toujours un handicap mêlé d’espoir qu’elles soient moindres ...

16/12/2021, Rillieux, CDJ Les Verchères

Françoise avec Oki

Toujours dans le brouillard, de quoi mouiller le pelage sans s’en rendre compte. J’ai donc évité d’avoir trop d’avance !

Aujourd’hui, deux enfants seulement, dont un déjà rencontré et l’autre non, et en plus des deux référentes, deux stagiaires.

L’enfant déjà rencontré a un léger recul quand Oki s’approche, mais il a tellement envie de participer qu’il est vraiment actif tout du long de la séance … L’autre enfant est beaucoup plus en retrait et il n’est pas question de le forcer. Le problème est surtout l’une des stagiaires qui craint vraiment les chiens … problème quand mon objectif est de laisser évoluer Oki de façon calme, mais libre … Il faut donc dégeler l’ambiance.

En entrant, Oki a modulé un accueil, j’ai expliqué qu’elle dit bonjour, un enfant a fait une remarque sur la langue utilisée … alors je commente, Oki toujours en laisse, en racontant l’origine du nom « husky », de l’anglais husk voix enrouée … J’imite les deux registres d’Oki : aigu, bref ou sérénade en cas d’excitation intense, ou grave, comme un grommellement de discussion … Oki nous présente le chant aigu bref, et par chance, elle émet un appel grave vers l’une des référentes : on félicite ! Les deux enfants apprécient.

Je sors les trousses de friandises et les jeux que j’ai apportés – jeux 7, 11 et 13 avec leurs accessoires tous rassemblés dans un petit sac noir … je sors aussi deux gants légers en éponge qui facilitent toujours le contact pour les personnes craintives, mon intention est que les enfants bougent et viennent se servir … mais il faut encore être patient. Et je distribue les trousses à tous, sauf la stagiaire qui n’en veut pas.

L’enfant que j’ai déjà rencontré s’est saisi d’un gant, mais il l’utilise de façon imprévue : il pose le gant sur la banquette et la friandise dessus, puis il appelle Oki … ça fonctionne bien. J’explique comment on apprend aux chiots à ne pas dévorer la main qui offre, Oki sait bien attendre, normal pour un chien visiteur, et même indispensable …

De la grande laisse de cuir, je suis passée à la laisse courte prolongée d’une laisse normale, que j’abandonne quand j’estime que la crainte a bien reculé … Oki perçoit bien les deux personnes qu’il ne faut pas brusquer et préfère solliciter les généreux donateurs. Observer sans avoir à s’impliquer est la bonne méthode pour s’apprivoiser en douceur …

L’enfant craintif est bien entouré par la référente, la stagiaire observe et se détend en constatant qu’Oki ne vient pas vers elle, mais seulement à côté …

L’enfant actif appelle Oki, je laisse la chienne libre traverser notre cercle, pas de souci ! Puis je la reprends et m’écartant des jeux, j’invite les enfants à venir assembler et garnir les trois jeux. Avec un encouragement de la référente, ils viennent, et remplissent généreusement les jeux. J’explique à l’enfant craintif comment faire le poireau ou la pierre, et surtout ne jamais courir … et c’est lui qui donne l’ordre « Joue ! ».

La chienne a joué assez rarement au jeu 13 et elle y prend plaisir, mais les enfants aussi sont vraiment contents : avoir rempli les étages leur fait apprécier quand les friandises dégringolent d’un étage à l’autre, puis jaillissent et sont englouties … Je décide de faire un seul passage de chaque jeu. L’enfant actif s’est chargé d’apporter le jeu, mais il rassemble maintenant les pièces éparpillées avant d’apporter le jeu suivant.

Le jeu 11 qu’Oki connaît encore moins : elle se débrouille très bien, elle est juste déconcertée par les deux ficelles neutres qui ne commandent aucun tiroir ! Puis le jeu 7 dont je constate qu’une des manettes est cassée malheureusement (transport ou stockage malencontreux) : on aide Oki pour cette dernière trappe inaccessible …

L’enfant actif est vraiment serviable et efficace … La balle lotus, la balle creuse et les disques de couleur … Et voilà que la stagiaire craintive emprunte le gant à l’enfant, l’enfile et offre une friandise à Oki ! Même si l’ensemble du groupe reste assez statique, l’ambiance est beaucoup plus détendue …

J’observe la pendule de la salle, je demande si elle est fiable, je propose donc de clore la séance …

La référente me confie la convention à signer. Je le ferai pendant les congés. Par contre, je me suis trompée d’un quart d’heure en moins, je ne le réalise que durant mon trajet de retour ... mais pour Oki c’est bien quand même !

Prochains rendez-vous en janvier ...

Françoise

15/12/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu

Françoise avec Mousse

Nous sommes toujours dans la brume … Je dirais même au retour que nous sommes dans le nuage : plus de collines à Lyon et autour de Lyon : ni Fourvière ni Croix-Rousse ni Monts d’Or ... à la Part-Dieu, le "Crayon" et la "Gomme" ont même perdu de nombreux étages ! Bref le plafond est bien bas !

Nous attendons donc au chaud dans le hall avec les rencontres rituelles d’une petite fille qui part, puis d’un petit garçon qui arrive, Mousse apprécie. Puis arrive notre groupe …

Le jeune garçon qui parle d’abord, toujours en avant-garde et tout sourire, il me dit bonjour, prêt même à caresser le dos de Mousse pourvu que j’empêche sa tête de le regarder … Puis les deux référentes avec l’autre garçon qui ne parle pas (ou exceptionnellement ?). La petite fille est absente.

Dans la salle, le premier se réfugie tout au fond de la salle, avec le refrain trop connu « Qu’on ne m’adresse plus la parole ! » … Je sors mon matériel à disposition sur la table. Le second nous surprend alors : lui qui dans chaque séance reste vissé à son siège, colle extra-forte même quand on tente de le faire intervenir ! … se lève avec un des petits porte-monnaie à friandises, regarde Mousse, lui dit quelque chose qui sonne tout à fait comme « ma cocotte » et lui dépose quelques friandises dans les cases du jeu !

Pour nous, c’est magique ! Mais comme la magie, c’est déjà fini … A-t-on trop félicité ? J’ai le souvenir d’avoir une seule fois entendu sa voix pour quelque chose qui ressemblait à « Merci » ...

Pour le reste de la séance, l’enfant ne bouge plus, refuse la plupart des sollicitations … sauf le lancer de balles à la rigueur, mais sans la rattraper. Comme l’autre garçon, il semble qu’un effort particulier suscite une émotion trop difficile à gérer ensuite.

L’autre enfant regarde à travers la porte vitrée masquée d’un rideau … puis tape de plus en plus fort sur le panneau … on réagit bien sûr, il rejoint l’extrémité de la salle et se déchaîne en paroles … L’éducatrice l’emmène auprès d’un autre éducateur.

L’infirmière sollicite l’autre garçon avec un succès mitigé, mais il observe bien les résultats qu’elle obtient de Mousse …

Il est prévu qu’on fasse un bilan de l’activité de ce trimestre, pourquoi pas avec l’enfant ... dommage d’ailleurs que les deux autres soient absents, car le plus souvent, ces enfants sont très attentifs, réceptifs de nos paroles bien plus qu’on ne croit. Et c’est bien le cas pour cet enfant qui nous écoute avec concentration …

Ces moments d’échange sont nécessaires aussi afin que autant les référentes que moi, nous soyons bien en phase dans l’activité … On ne fait pas de miracles, mais on coordonne nos rôles : ni Mousse ni Oki ne sont des chiens savants, leur spontanéité est une force, moi-même je n’ai pas de recettes miracle, juste ma bonne volonté, mon expérience et mon intuition … et leur attitude stimulatrice est nécessaire.

Pour la rentrée, on prévoit de changer si possible de salle, une salle plus petite sera plus accueillante et changera la routine dans laquelle s’est installé le premier enfant. On prévoit aussi de mieux surveiller l’heure pour que la promenade qu’apprécie énormément l’enfant soit possible, j’explique encore que mon programme de rentrée sera plus chargé et donc je dois protéger mes chiennes en ne débordant pas des horaires prévus. Dans ce même hôpital de jour, outre ce groupe d’enfants le mercredi, il y aura sur un trimestre un groupe d’ados le vendredi, plus un ado en individuel mensuellement.

Françoise

14/12/2021, Vénissieux, ADJ, EHPAD Henry Raynaud

Françoise avec Oki

Temps froid, brume épaisse sur la route ! Au point d’allumer les anti-brouillard … mais c’est de saison !

Nous serons cette fois encore dans la salle à manger et je rencontre à nouveau les résidentes de l’EHPAD. Le projet concernait l’accueil de jour, mais pour nous, ça ne change rien … pas sûr que mes fidèles auront envie de céder leur rendez-vous quasi mensuel !

Je parle de résidentes car hormis la première visite avec un résident, je ne rencontre plus que ces dames …

Je retrouve les personnalités bien marquées : cette dame de la toute première visite avec Mousse qui n’avait pu assister à la deuxième et qui découvre Oki : elle en est tout autant ravie et rêve de la garder avec elle … celle-ci au verbe haut qui aime bien faire rire les autres avec quelques outrances mais qui s’est considérablement adoucie je trouve … celle qui ne veut pas de trousse de friandises, mais est attentive à tout ce qu’on dit et opine à propos … celle qui aime bien les chiens sans en avoir jamais eu et qui comprend tout, une autre qui arrive en cours de séance et qui n’a aucun préjugé sur les chiens, au contraire et malgré une culture d’origine plutôt peu favorable aux chiens … et puis la référente et deux jeunes travaillant dans l’EHPAD.

Je profite des premiers moments d’échange entre Oki et mon public conquis : caresses réclamées par les unes, sollicitées par Oki aussi, « gratuitement » c’est-à-dire sans friandises … Je constate aussi qu’Oki respecte bien la zone de travail, ce cercle de sièges au milieu d’une grande salle. Une quatrième venue du personnel vient profiter un peu à l’écart, Oki va la voir et je propose qu’elle prenne place avec nous …

Je fais choisir une petite trousse ou l’un de ces petits porte-monnaie fantaisie et chacune profite d’une complicité bien appréciée avec la chienne … J’assure l’approvisionnement car certaines sont particulièrement généreuses.

La boîte aux quatre couvercles, puis les quatre disques … Oki toujours efficace, mais surtout elle s’assoit et donne la patte à chaque demande. La balle creuse avec le biscuit coincé à l’intérieur, la balle lotus … chaque démonstration plaît, mais l’essentiel est dans les appels en attendant son tour (car Oki ne peut être partout) et dans les mots doux qu’on lui adresse …

Je sors aussi la boîte à fromage, une des jeunes accepte la première, puis les résidentes apprécient aussi (il faut doser pour que chacune en profite) … Un téléphone sonne : la résidente répond … Dilemme pour cette dame, la dernière fois elle n’est pas venue à cause d’une visite, et là elle répond en restant dans notre cercle … quand la vie n’est plus si généreuse en occasions distrayantes, mais davantage en train-train morne, c’est rageant que tout arrive en même temps bien sûr … la référente lui rappelle que nous sommes en activité, mais la dame poursuit sa conversation … Oki s’en fiche royalement, et la boîte de fromage passe à de résidente en résidente (avec regret de lâcher cette proximité si douce). La référente revient à la charge : s’éloigner pour continuer sa conversation par respect pour moi … moi je suis plutôt gênée, parce qu’au fond je comprends très bien cette dame … qui retient ses larmes à la fin de la conversation pour s’excuser, je la rassure, mais surtout, grâce à la connivence de ma voisine (qui n’a pas de chiens), je lui tends la boîte de fromage : ma voisine et moi sommes bien d’accord que c’est un sauvetage bien nécessaire et la résidente au verbe haut s’exprime nettement «  c’est normal quoi ! » pour soutenir la résidente qui récupère émotionnellement … La référente n’est pas inhumaine, non, c’est juste que la réalité d’une vie en EHPAD, elle ne la vit pas et là, toutes les résidentes ont fait preuve de solidarité : je suis fière d’elles !

Comme ma semaine de visites n’est pas terminée et qu’en plus, après les vacances, ce sera même plus chargé, je m’oblige à surveiller l’horaire avec attention … Je dis au revoir à chacune, on ne sert pas les mains, covid ! Mais le cœur y est ...


Françoise

08/12/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu

serviette hyper absorbante
Françoise avec Mousse

Le temps pluvieux persiste, grande préparation de Mousse avant de monter en voiture … et à l’arrivée, promenade minimale. Mais c’est sans compter sur les feuilles et le terreau qui se dépose même sur le bitume. Donc dans le hall, j’essuie ses pattes avec un gant épais en éponge et comme cela ne suffit pas, je sors la serviette magique (très absorbante bien que toujours humide*) … Comme nous sommes en avance, Mousse sera parfaite à l’arrivée des enfants.

La petite fille qui termine son soin justement maintenant se précipite pour caresser Mousse et m’offre un dessin : « C’est pour toi ! » avant de suivre son taximan. Le petit garçon qui arrive pour son soin avec sa maman passe lui aussi un bon moment avec Mousse. Elle se couche sur le dos, parfait pour finir l’essuyage des pattes arrière et le ventre. La maman m’explique qu’il faut désormais partir plus tôt pour avoir le temps de caresser Mousse … Ce sont mes fidèles d’avant séance !

Les « miens » arrivent au complet aujourd’hui, le petit garçon n’est pas encore parti avec son soignant, il paraît déçu, je lui dis au revoir … et à la semaine prochaine.

J’explique aux enfants comment j’ai nettoyé Mousse pour qu’elle soit belle pour eux. Ça intéresse plus les référentes qu’eux …

Aujourd’hui donc le petit garçon parlant est là, toujours partagé entre l’attraction de faire agir Mousse et une crainte qui le dépasse souvent. Et quand il a épuisé ses forces en tentant avec moult précautions de dompter sa crainte, il retourne au bout de la salle : « Qu’on ne m’adresse pas la parole ! ». Mais le bilan d’aujourd’hui sur presque un tiers du temps est positif (d’abord partir au fond en observation, puis revenir interagir, puis retourner en sécurité au fond) : si je tiens Mousse, il s’approche avec beaucoup d’appréhension et d’encouragements reçus de nous adultes … mais surtout il commence à s’enhardir à lancer des friandises, même si ça reste difficile pour lui,  il ressent vraiment du plaisir et si j’offre du fromage à Mousse, il accepte de lui caresser le dos. Il voudrait aussi que Mousse chante (aboie) … mais Mousse a bien reçu le message non-dit : l’enfant recule dès qu’elle tourne la tête vers lui sans même encore s’approcher, alors elle doit penser qu’aboyer lui ferait peur et se tait malgré tous nos encouragements …

L’enfant souriant ne participe pas vraiment aujourd’hui et rejette fermement la trousse de friandises et les efforts de la référente. Son intérêt et son sourire reviennent pour de petits porte-monnaie en forme de tête d’animaux, ou un manchon qu’il ne connaît pas : la découverte de nouveaux objets lui plaît toujours, comme des jouets à pouet-pouet une fois précédente … mais il a du mal à s’intéresser à l’activité. La solution apparaît avec la balle que je sors : Mousse aime, lui aime lancer et à condition de munir tout le monde de chiffons car la balle est vite très baveuse, le sourire est de nouveau là. Il aime particulièrement lancer vers le camarade au fond de la pièce, que ça ne convainc pas du tout ! Mousse qui a bloqué parce que la balle a roulé sous un bureau (grand espace pourtant) s’enhardit à passer sous les tables de l’espace de réunion (qui est la fonction réelle de cette salle) …

La petite fille aime le jeu des petites trappes coulissantes (jeu 3) ou examine avec beaucoup d’attention la forme et la texture de la balle en mousse, elle n’a pas peur du contact de Mousse, elle l’observe de façon très fugitive, mais la plupart du temps elle reste ailleurs. Elle part taper délicatement sur la vitrine d’une bibliothèque, le son sans doute, ou part au sol vers de petits détails … La référente la stimule avec patience et constance, un gros travail nécessaire qu’elle dirige aujourd’hui de façon égale vers les deux autres enfants. Leur réceptivité de ce jour reste bien mince …

En début de séance, j’ai expliqué que Mousse travaillait aujourd’hui pour la deuxième fois de la semaine et qu’en janvier, ce serait souvent le cas, pour Oki et elle : le groupe ados s’insérera dans un programme chargé … qu’elles assumeront entièrement seules, Christine étant indisponible jusqu’au printemps. Donc qu’on ne dépassera pas l’horaire. Aussi quand on me demande si on fait une promenade ou si on reste en salle, je regarde la pendule … Vu le temps restant, un retour dans la salle se fera certainement en retard et avec Mousse toute mouillée (au mieux), donc salir la salle pour si peu de temps … Je sais que le petit garçon souriant va regretter, mais je préfère assurer pour ma chienne. Quand nous quittons la salle, effectivement le petit garçon a le sourire mais ne comprend pas bien … Il faudra proposer le temps de promenade mieux calé dans l’horaire et espérer un temps plus clément, ce qui curieusement est souvent le cas !

Françoise

07/12/2021, St-Cyr au Mont d’Or, FAM Les Cabornes

Françoise avec Oki

Temps sec, parfait ! J’emmène Oki et un matériel léger : j’espère fortement que comme la dernière fois, nous pourrons visiter successivement les appartements du FAM dans une promenade douce et un peu informelle … Les résidents sont tous vaccinés (3 doses) et l’autorisation vaut-elle toujours malgré le nouveau variant ?

Entre une séance avec quatre ou cinq résidents dans un lieu un peu fermé avec des jeux pour animer et une déambulation qui touche avec légèreté un grand nombre de résidents qui s’accrochent ensuite à nous selon leur plaisir ou non, avec en prime le rayonnement d’une résidente fidèle qui tient la laisse de la chienne tout du long : il n’y a pas photo !

Pénurie de personnel, j’attends un peu ma référente dans le hall, mais nous avons le plaisir de parler à tout un tas de personnes : la standardiste, qui a un peu peur des chiens mais se souvient bien d’Oki bébé, des résidents qui passent dans le couloir dans un sens ou dans l’autre, des soignants qui font aussi le détour … Oki qui au début n’a pas compris l’attente est vite à l’aise : une autre forme de rencontre qui ne lui déplaît pas ! Sans compter une fidèle résidente qui est parfaitement à l’heure et pour qui nous commençons en solo avec des friandises ...

La référente me confirme notre passage dans les différents appartements : tant mieux car sinon, j’étais un peu démunie … On dépose le manteau, le sac, on offre la gamelle remplie d’eau fraîche (le pot de bienvenue, comme un apéro rituel) et nous voilà prêtes Oki et moi … Bien équipées en portatif avec la ceinture Lucky Luke pour dégainer des friandises, proposer un chiffon pour s’essuyer les doigts, la brosse pour les amateurs, la fausse crotte et les petits sacs pour un démonstration éventuelle, le tableau comparatif des âges toujours utile, une balle (pas utile pour Oki), des cartes de visite du site pour les soignants qui le voudraient … et la précieuse boîte à fromage !

Zut ! j’ai oublié la laisse courte pour ma fidèle co-pilote … Je lui propose donc un brin de ma laisse double et la résidente se débrouille très très bien, parce évidemment Oki change parfois de côté et ça s’entortille, mais au final c’est plus simple que la laisse courte avec ma précieuse assistante toujours ravie !

Passage dans l’ascenseur pour rejoindre d’abord les deux appartements de l’étage : expérience qui ne se refuse pas, où donc Oki apprendrait-elle sinon ?

Parfois peu de résidents, ils ont déjà pris leur collation et certains sont repartis en hibernation dans leur chambre (le temps s’y prête), d’autres sont restés dans le salon, un soignant toujours … un brin de causette, ma co-pilote fière de tenir Oki. Ceux qui ne souhaitent pas le contact ne sont pas effrayés car nous leur demandons toujours la permission avant de les approcher et ils peuvent profiter de notre passage sans se sentir envahis.

Retour au rez de chaussée avec l’ascenseur. Quatre appartements je crois … davantage de monde. On prend notre temps ! Oki reçoit beaucoup de caresses, des friandises aussi bien sûr, mais surtout des caresses et ce contact lui plaît … Certains pensent qu’elle a faim, d’autres parfois qu’elle n’obéit qu’aux récompenses, j’explique que nous voulons que les visites soient une fête pour nos chiens, que ces friandises sont un peu un salaire mais aussi une ambiance de fête … et que confectionnées maison, elles sont saines.

Beaucoup de résidents sont là depuis longtemps et leur mémoire est bonne : ils se souviennent de Pomme, de Mousse bébé, d’Oki bébé … Je leur explique l’absence de Christine : tout le monde la plaint et lui souhaite une meilleure santé.

Un résident est venu plusieurs fois questionner la référente d’abord à l’étage, puis en bas, pour un projet d’une autre résidente qui aurait changé d’avis et préférerait plutôt … La référente lui répond qu’elle verra après notre visite, mais il revient à la charge plusieurs fois … jusqu’à ce qu’en fait il s’intègre à notre groupe dans le dernier appartement pour prendre manifestement beaucoup de plaisir à la visite d’Oki.

Je raconte la dernière bêtise d’Oki ce week-end : Vous ne l’avez pas disputée ? Ben non ! C’était trop tard … Il y a beaucoup d’attention, et de tendresse même, dans les échanges. Toutes ces personnes nous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année ...

Sans nous presser, nous avons dépassé l’horaire, mais avec beaucoup de légèreté. Ma co-pilote laisse échapper en revenant vers la salle où sont déposées nos affaires : « ça a passé vite... ».

Françoise

06/12/2021, Anse, EHPAD Michel Lamy

un chien visiteur, golden retiever, sur un banc
Françoise avec Mousse

Week-end pluvieux, terrain bourbeux par endroit, donc préparation soigneuse de Mousse : les goldens ne détestent pas la gadoue … Dans la matinée, chaque patte dans la bassine, puis essuyée, et quand tout est sec, brossage attentif. Mousse est enfin présentable !

Oki était de sortie ce dimanche, deux très jeunes enfants, parfait … apéro sur table basse, parfait, puis raclette ! sur la table bien occupée, deux assiettes de charcuteries diverses vraiment tout au bord … Ma vigilance, juste le coup d’œil, mais les chiens en tiennent compte, la voix rarement au cas où … ma vigilance est mise en défaut si peu de temps (je ramasse une petite gourde de compote et la mets à la poubelle) … et on s’exclame : Oki a voulu chiper une tranche de viande, mais les six tranches sont restées collées et elle a mis un peu de temps à tout ingérer. Personne ne lui dira rien, c’est trop tard ! On connaît les chiens aussi, mais on en rigolera encore longtemps … Oki a digéré sans problèmes.

Nous arrivons à l’EHPAD et Mousse reconnaît les lieux, puis les personnes : un résident et quatre résidentes, la référente et une nouvelle stagiaire. Ici, un rythme paisible qui convient bien à Mousse … J’ai trois trousses et trois petits porte-monnaie en forme d’animaux, tous à zip, une des résidentes ne veut pas de réserve à friandises (j’en ai encore dans ma charrette). Les complicités se tissent …

Puis je sors les disques, Mousse trouve d’emblée celui qui cache la friandise, mais essaye mollement de récupérer un butin … qu’elle reçoit presque gratis à côté. Le jeu (2 et 3) a le même succès mou : Mousse s’y intéresse tant que c’est facile, mais l’impact sur les résidents est très positif, on la comprend et même on l’approuve tout à fait !

Assis, Couché-pas touché-friandise sur la patte, Chante … succès assuré. Les résidents ne se baissent pas pour placer la friandise, mais comme Mousse attend consciencieusement en détournant la tête de la tentation tout en me regardant intensément, la libération par l’ordre Mange déclenche les rires …

La résidente qui ne veut pas donner à manger à Mousse est très intéressée, c’est pour elle une position de respect et elle nous parle de ses chiens avec justesse. Une résidente pleine d’humour n’a pas eu de chiens mais en a gardé souvent, elle aussi raconte … Deux autres résidentes sourient et réservent leur conversation à la chienne. Le résident est handicapé par une surdité partielle qui l’isole un peu, mais la référente ne l’oublie pas et va le solliciter souvent.

Rien donc de spectaculaire, mais un moment de vie léger et reconstituant. Les résidents me remercient, je leur explique que pour nous aussi, c’est très agréable et je les remercie tout autant de leur accueil.

J’ai appris que Christine s’est cassé la jambe ce week-end … Mousse et Oki sauront poursuivre les visites en alternance. Je sais que Pomme a énormément travaillé en équipe, nos chiens concentrés chacun sur son propre travail, collègues de boulot tellement heureux de se revoir dès le parking … Mousse apprendra à canaliser son enthousiasme lorsqu’il sera temps et Oki devra aussi comprendre qu’il n’y a aucune compétition dans ces rencontres … Mais pour le moment, Mousse et Oki savent parfaitement gérer en solo leur public. Alors, il sera temps de reformer un esprit d’équipe quand Christine aura récupéré … Repos forcé pour elle en attendant.

Françoise

02/12/2021, Lyon, CHRS de l’Armée du Salut (Cité de Lyon)

Françoise avec Oki

Malgré un peu de pluie dans la matinée, le temps se maintient cet après-midi pour finir par s’éclaircir franchement.

J’arrive un peu en avance. Une encadrante de la structure me rejoint dans la salle, jusqu’à présent toujours une personne différente … et différente de celle que j’ai rencontrée lors du premier contact.

J’ai emmené peu de jeux, ceux-ci ayant eu peu de succès auprès des personnes et aujourd’hui encore, le jeu 3 et les disques se révèlent bien suffisants. Les personnes que je rencontre sont soit du personnel de la structure qui viennent caresser Oki (c’est une détente utile), soit des personnes qui ne font que passer prises dans d’autres rendez-vous … ce que je comprends bien aussi.

Un résident que j’ai déjà rencontré les autres fois vient boire son café et s’installe toujours loin de nous, il ne cherche pas le contact direct avec Oki, mais s’intéresse et pose de nombreuses questions.

D’autres regrettent de ne pas pouvoir rester, leur conversation révèle leur intérêt et est riche en soi, l’un fait de généreuses caresses à Oki, l’autre est plus timide, mais s’approche quand même … Oki se livre à leur contact avec un plaisir évident.

Puis de longues plages sans personne que la référente qui semble, comme les précédents, être là plus par obligation … Oki ne comprend pas vraiment, alors je la fais jouer, entraînant un peu la référente.

Il y a dans ce centre d’hébergement des enfants, il faudrait paraît-il que je vienne pendant les vacances … nous ne sommes pas en mesure d’offrir ce service, les limites du bénévolat en somme quand on intervient souvent en semaine, le repos est bien nécessaire. Il me semble que le projet d’atelier chiens visiteurs n’a pas été suffisamment réfléchi. Je suis convaincue par les résidents que je rencontre fugitivement, mais pas par cette organisation ...

Un couple qui certainement est arrivé depuis peu vient montrer les papiers qu’ils ont glanés dans les démarches administratives auxquelles ils doivent faire face. Moment professionnel où Oki et moi restons en retrait naturellement, puis la référente leur propose de caresser Oki. La femme s’approche, son sourire et celui de son compagnon sont un intermède précieux de détente, pour eux, pour moi aussi.

On me fait comprendre qu’une réunion est prévue ensuite et qu’il faudra du temps pour préparer la salle … Qu’à cela ne tienne, nous voilà parties …

Dehors, je retrouve l’un des résidents avec lequel nous avons échangé et qui m’aide à franchir la porte, puis un résident qui comme la dernière fois fume sa cigarette assis sur le muret : il se souvient bien de la chienne et même de son nom … Voilà les vraies rencontres humaines qui justifient ce déplacement !

Françoise

30/11/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu,

 tug ou scoubidou en bandes de polaire pour chien visiteur

(individuel)

Françoise avec Mousse

Temps froid. On aperçoit, de loin, les sommets du Beaujolais et des Monts du Lyonnais saupoudrés de blanc … mais ici le soleil prend le dessus. Comme ma semaine a été allégée par l’annulation de demain (référentes en formation), j’ai décidé d’emmener Mousse auprès du jeune qui se débrouille déjà si bien avec Oki … Un seul référent aujourd’hui, l’autre malade, mais ce n’est pas un problème.

Oki et Mousse ont un comportement très différent, mais vraiment performant chacune à sa façon … Oki, c’est une certaine vivacité, débrouillarde, grande amatrice de problèmes à résoudre pour le plaisir du jeu et toujours curieuse de nouveauté, tandis que Mousse, c’est une réserve naturelle, qu’on peut confondre au début avec de la crainte, comptant sur notre capacité humaine à résoudre les problèmes donc préférant nous faire confiance sans se casser la tête, et obéissante en prime … quoique les Assis se transforment très vite en Couchés plus confortables ! Le jeune a déjà une carrure impressionnante, oui ! Mais il sait communiquer avec les chiens …

Le jeune, assis, est déjà moins impressionnant. Et puis, il est très généreux dans ses offrandes de friandises, ça ne gâte rien … Directement et sans contrepartie, puis dans les cases du jeu 3, puis avec les disques … Mousse accepte ses ordres, aboie discrètement puis puissamment sur son invite, elle coopère au couché, pas touché avec friandises sur les pattes, sans préalable avec moi. Le jeune voudrait qu’elle pose ses pattes sur ses genoux à lui, mais Mousse respecte trop la sphère personnelle de chacun … Le jeune agite le « tug » création personnelle, scoubidou en laine polaire : Mousse a bien envie de l’attraper, mais dès que le jeune tire, Mousse lâche avec un raisonnement imparable : si le jeune le veut, sa logique de chien obéissant veut que Mousse le lui laisse en priorité !

L’éducateur avait demandé la dernière fois une promenade pour finir la séance. Proposition est faite au jeune, qui explique aussitôt que le médecin lui a déconseillé de marcher pour guérir un problème à la cuisse … qu’on devrait l’amputer sinon. Comme les récits que ce jeune offrait les autres fois, cela semble un peu étrange, mais on peut au moins en conclure qu’il n’a pas trop envie de sortir. Du coup, Mousse a droit tout de suite au knacki découpé en rondelles, toujours avec générosité …

Pour la boîte de fromage, le jeune demande s’il peut mettre les doigts directement dans la boîte : Mousse apprécie, elle lui lèche les doigts avec application ... le jeune semble pressé de terminer, en douceur, la séance.

Il prend tout de même le temps de nous décrire un chien égorgé par un kangal, il nous montre la taille de l’énorme chien, deux mètres au moins ! Je suggère que lui était petit … il explique que le jeune maître était triste (on le comprend). Le kangal ou berger d’Anatolie est un chien de protection des troupeaux contre les ours, les loups, les chiens errants et les étrangers, alors … Le jeune prend le museau de Mousse dans sa large main, sans serrer vraiment, mais ce n’est jamais agréable pour un chien et Mousse recule. J’explique que Mousse a eu un peu peur, il dit qu’on fait ça pour empêcher un chien d’aboyer … mais la conversation continue sur le thème de la peur. Le jeune aime bien faire peur : il s’est caché des éducateurs pour les surprendre en grognant comme un ours, je confirme que certains adultes aiment les films d’horreur et les manèges à sensation, mais que pour jouer à se faire peur, il faut que les deux en aient envie ! Qu’un lapin peut faire une crise cardiaque mortelle par peur … Le jeune nous parle des montagnes russes dans un parc d’attraction, d’un parcours de fantômes aussi …

Et puis le jeune est fatigué, c’est fini ! Mousse a su communiquer avec ce jeune comme une pro qu’elle devient ...

Françoise

25/11/2021, Rillieux, CDJ Les Verchères

Françoise avec Oki

Matin frisquet dans la brume … Oki reconnaît le parking et les abords, j’ai bien l’impression qu’elle guette l’arrivée des voitures des copines ! Pour ma part, rassurée que nous ne soyons pas jour de marché ...

Nous nous présentons donc pile à l’heure. Oki connaît parfaitement le chemin dans l’établissement et c’est bien la même salle où nous conduisent les deux éducatrices et où nous attendent trois enfants (un quatrième prévu, cas contact, est confiné chez lui).

Trois jeunes garçons, l’un très à l’aise, les deux autres plus réservés mais sans panique participent bien … Je leur demande si je peux détacher Oki que j’ai équipée de la laisse courte, c’est oui. Oki s’intéresse aux enfants en douceur et curieuse vérifie aussi que la salle n’a pas changé ! Elle guigne très vite la baie vitrée vers le jardinet clos, mais patience, ça viendra.

Je propose les gants d’éponge, mais les enfants n’en ont pas besoin, je sors les trousses et chacun offre à Oki quelques friandises … prise de contact paisible pour se présenter. Un enfant reste un peu sous la protection d’une éducatrice mais participe, un autre (dont j’apprends plus tard qu’il avait peur des chiens) reste à la fois réservé et actif de façon autonome. Le plus à l’aise confirme sa facilité à communiquer avec Oki.

Première question : est-ce que la chienne mange des fraises ? Réponse : je n’en achète pas spécialement pour elle, mais quand on en a, elle apprécie un petit bout qu’elle mange avec la queue.

J’explique comment donner l’ordre Assis, puis Couché … puis je sors le jeu des quatre couvercles : les enfants collaborent pour le remplir, je tempère un peu leur prodigalité, Oki que je maintiens attend calmement l’ordre Joue (ou Vas-y murmuré par un enfant).

On essaie aussi les disques, Oki sait maintenant bloquer le disque d’une patte posée fermement sur un bord et le soulever de l’autre … Je n’ai pas sorti tous les jeux, pour garder du nouveau pour les autres visites !

On travaille aussi le Couché, Pas touché avec une friandise sur le bout de chaque patte avant : réussi aussi avec les enfants.

L’enfant très à l’aise se montre judicieux : il explique qu’il ne peut pas demander à Oki de s’asseoir puisqu’elle est déjà assise, qu’il faut qu’elle se mette debout d’abord et pour cela, il pose une friandise à quelque distance de la chienne … logique parfaite. Puis il demande si on peut sortir …

On met donc les manteaux, bien fermés car il fait vraiment froid en contraste de la pièce chauffée. J’apprends que l’ensemble de jeux a été déclaré non conforme et que les enfants ne doivent pas y jouer. Avant covid, après covid … les réglementations changent. Oki n’est pas frustrée car elle n’aimait pas le plan incliné d’escalade, trop glissant à son goût. Elle part retrouver tous les coins connus, les odeurs ont changé, mais le jardin, le bac à sable, la haie, elle vérifie tout.

Les enfants s’amusent à cacher des friandises sous les feuilles et demandent à Oki de les chercher, ils sont tous les trois bien à l’aise, Oki les suit librement … Peu à peu, ils ont plus de difficulté à lui faire explorer l’ensemble du jardinet : les trouver quand on est sur le bon coin, ok, sinon ça n’en vaut pas la chandelle, semble dire Oki. Je leur conseille d’amener Oki dans le bon secteur …

Je leur propose de reprendre Oki en laisse courte et l’enfant qui avait peur des chiens s’amuse maintenant à la promener … pas peu fier quand un groupe d’adolescents passe devant le jardinet et s’extasie devant Oki qui sait bien faire la fière elle aussi !

Nous regardons les enfants évoluer calmement et joyeusement. Une des référentes, à qui j’explique que ma chienne porte un harnais pour ne pas subir de tiraillement sur les cervicales, me demande si ce type de harnais libère bien le mouvement des épaules : effectivement pour un travail de traction, un harnais en H ou spécialisé pour chiens de traîneau est requis, mais ici, il ne s’agit pas de traction et les deux anneaux d’attache sont bien utiles.

Comme Oki dépose un petit pipi dans l’herbe, on retourne à l’intérieur où je fais une démonstration de ramassage de crottes (belle imitation de farces et attrapes) : éducatif et toujours apprécié des enfants qui refont la démonstration, même le plus réservé.

Brossage, et fromage dans la petite boîte …

J’ai demandé à Oki de chanter, elle s’exécute, mais ça reste très court et discret … il faudra s’entraîner pour égaler les belles modulations dont nous régalait Pomme.

L’enfant à l’aise sort une balle rebondissante et la lance dans la pièce, Oki se précipite et me la ramène en la posant à terre. Les enfants recommencent en lui demandant Donne, Donne … Et Oki dépose la petite balle devant leur groupe. Oki parfait retriever ? La balle rebondit et stimule Oki … et comme elle a bien apprécié le jeu, elle coopère.

Je regarde l’heure. Oups ! l’heure est dépassée d’un quart d’heure … Pas grave pour le groupe, mais il ne faut pas récidiver, car la fatigue des chiens entraînerait leur désaffection de l’activité à la longue et une activité de chiens visiteurs sans chien, ou avec un chien qui ne veut plus coopérer, c’est comme une gelée de merles sans merle, sans intérêt. Nous nous devons d’entretenir le plaisir de nos chiens et leur envie de partage !

Une fois Oki équipée de sa laisse de sortie, elle reste indifférente aux nouvelles sollicitations des enfants : après l’heure, c’est plus l’heure ! Pas d’heure supplémentaire … Je me souviens de Mala qui se couchait en attendant qu’on se dise au revoir, ostensiblement au repos.

Françoise

24/11/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Le temps se maintient frais et ensoleillé. Après un tour réglementaire dans le parc, nous attendons à l’intérieur … Belle occasion de recevoir un gros câlin d’une fillette qui sort de son soin, puis d’un garçonnet qui arrive pour le sien, des fidèles en somme !

L’une des référentes est absente remplacée par un éducateur rencontré lors d’une réunion de bilan en début d’été. L’infirmière est là pour la continuité. Deux enfants seulement … manque l’enfant parlant. C’est dommage, car cet éducateur travaille justement avec lui et aurait apprécié de le voir évoluer ici.

Ces modifications imprévues sont l’occasion de porter un autre regard sur l’activité et d’échanger sur ce qui se passe à petit pas dans ces interventions.

Mousse est toutes caresses, avec toutefois une prudence excessive devant un éducateur qui lui paraît imposant. Quelques friandises permettent d’améliorer le contact … je m’aperçois avec regret de l’oubli de ma boîte de fromage … qui est pourtant le sésame magique ! On fera sans !

Les disques, les jeux de bois 2, 3 et 4 … l’infirmière stimule la petite fille et Mousse fait quelques efforts fructueux. Le petit garçon n’est pas très en forme en début de séance et refuse d’y participer. La trousse à rapporter, la balle lotus pour le même usage … Mousse me rapporte en priorité, car j’ai encore du mal à ce que les animateurs récompensent eux mêmes avec enthousiasme, Mousse a besoin d’un peu d’emphase pour soutenir son effort ! … et puis dès que c’est un peu difficile, par exemple une trappe à glisser dans un sens moins évident (à éloigner), Mousse ne cherche plus vraiment : au lieu de se déplacer pour attaquer correctement la trappe (elle sait la rapprocher) … elle zappe, sachant pertinemment que d’autres friandises seront glanées plus facilement ! Pas si bête non plus …

Nous partons en promenade. Le petit garçon retrouve toujours le sourire à cette occasion, conduisant Mousse tout du long. Nous reprenons la tactique inaugurée par la référente absente, à savoir : la laisse est tenue par la petite fille et l’infirmière tient la main de la petite fille par dessus … ça fonctionne, la petite fille ne cherche pas à échapper à l’arrangement et ressent vraiment la traction de Mousse. Je tiens aussi Mousse évidemment. J’utilise les deux anneaux d’attache sur le poitrail devant et sur le dos, pour répartir les laisses afin que Mousse soit accompagnée, mais pas tiraillée … Notre équipage fonctionne ! Un peu l’inverse de l’attelage traditionnel de plusieurs chiens tractant un seul traîneau ...

La semaine prochaine, les deux référentes seront en formation … Donc rendez-vous dans une quinzaine. Je glisse le message à destination du groupe ados : Christine et moi demandons une réunion préparatoire avant les interventions qui devraient être hebdomadaires sur le premier trimestre 2022. Mes mails n’ont pas encore eu de réponse.


Françoise

23/11/2021, Vénissieux, ADJ, EHPAD Henry Raynaud

Françoise avec Oki

Bel après-midi de novembre, soleil, feuilles mortes et froid vivifiant, mais nous sommes à l’intérieur ! La salle de l’accueil de jour est occupée par deux ouvriers, je me dirige vers l’entrée principale de l’EHPAD, je rencontre le directeur qui me confirme les travaux, me propose de nous installer dans la salle à manger et m’informe du passage d’un journaliste du Progrès …

Un espace est aménagé, délimité par un cercle de fauteuils, l’accès de la cuisine est fermé, reste la sortie vers le hall , la curiosité des huskies est bien connue, mais au bout d’un moment, Oki a compris les limites de notre lieu d’intervention et la laisse n’est plus nécessaire … Oki a bien pris de la maturité !

Je retrouve deux résidentes déjà rencontrées la dernière fois, une animatrice rencontrée à la réunion préparatoire, s’y ajoutent une jeune animatrice, une puis deux autres résidentes … et des personnes aux rôles divers dans l’établissement qui restent un moment pour profiter de la venue d’Oki. Il manque une personne qui la dernière fois tenait absolument à être présente, je l’ai aperçue tout à l’heure, mais elle a un rendez-vous.

Je présente Oki, puis sors l’un ou l’autre jeu : boîtes aux quatre couvercles que je fais remplir par des résidents, tubes pivotants, disques avec qui Oki travaille pour la troisième fois, balle lotus à scratch et bien sûr les trousses à friandises dont chacune trouve rapidement l’emploi … Je sors aussi les deux gants en éponge pour la jeune animatrice qui craint un peu le contact et l’une des résidentes qui culturellement est plus à l’aise ainsi.

L’une des résidentes a toujours son franc parler, redemande à chaque fois le nom de la chienne pour l’appeler ensuite de noms très différents avec une nette préférence pour Rosalie ! Oki ne s’en offusque pas, mais ne lui répond pas souvent, déjà bien attirée par les autres résidentes qui se débrouillent de façon autonome et très complice … Aujourd’hui, Oki ne réussit pas vraiment à chanter, ou si peu ! Tant pis, les divas ont leurs bons et mauvais jours ...

Arrivent successivement de nouvelles personnes venues pour une réunion. Quand elles sont deux trois, Oki va vérifier s’il y a aussi dans leur coin distribution de friandises, ou pas, et revient assez vite pour se concentrer sur notre cercle … Deux personnes discutent à la limite du hall, Oki se demande s’il faut aller les saluer, mais revient gentiment. Le nombre augmente et le volume des conversations aussi. Plus d’une vingtaine de personnes … L’animatrice leur demande plus de discrétion car nous travaillons ! Puis le directeur vient leur ouvrir une salle et nous retrouvons le calme pour mieux nous entendre.

Le journaliste est venu pour l’établissement en général et profite de l’occasion pour une ou deux photos en début d’activité, puis après son tour complet refait quelques clichés … Oki sera sur la photo.

Je reprends les jeux par moments, mais la complicité des résidentes avec Oki me semble le meilleur bénéfice ainsi que la conversation sur le thème des chiens … Une visite calme et réussie.

Sur le chemin du retour, je reçois un message de la référente prévue normalement qui est coincée en confinement avec ses enfants … Le projet initial concerne l’accueil de jour associé, mais à défaut, l’EHPAD a trouvé des fidèles ! J’espère que nous pourrons continuer malgré la reprise du covid.

Françoise

17/11/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu,

chien visiteur dans le hall d'un hôpital
Françoise avec Oki

Temps de novembre, gris et frisquet, normal ! J’attends à l’intérieur avec Oki. L’occasion de rencontrer comme toujours le petit patient du mercredi qui ne part pour son soin qu’après une grande séance de câlins où Oki offre son ventre à la caresse …

Les trois enfants sont aujourd’hui présents …

Le jeune garçon que je n’ai pas vu aux précédentes visites est d’abord surpris de trouver Oki dans le hall. Je peux échanger avec lui, un petit garçon vraiment agréable … qui dès l’entrée de la salle reprend son personnage en opposition et va s’asseoir le plus loin possible. Pas ou très peu de gros mots, l’opposition n’est pas trop virulente : si l’on n’insiste pas, on peut espérer le voir se rapprocher par moments … tactique subtile et non garantie. Je prends Oki un moment en laisse semi-longue et l’enfant accepte de venir placer une friandise sous l’un des disques, puis de caresser le dos de la chienne qui est occupée à lécher la boîte à fromage … Puis en promenade, il est toujours à distance, malgré mes propositions de laisse très longue.

La petite fille visite la salle aujourd’hui encore, on obtient des moments d’attention, trop brefs, mais réels : toujours grâce à la boîte à fromage, elle touche les oreilles d’Oki. Je remarque que parfois alors qu’on porte l’attention sur un autre enfant, elle observe aussi par moments. L’infirmière la stimule et l’associe aux jeux, les couleurs des disques, la boîte aux couvercles à remplir, les tubes pivotants : guidée de près, elle participe à sa façon … En promenade, la laisse choisie pour sa couleur turquoise pétante n’évoque rien pour elle, mais la référente la lui glisse dans la main qu’elle couvre de la sienne et ainsi, la petite ressent un peu la tension variable de la laisse.

Le petit garçon souriant semble un peu contrarié au début, raison inconnue, puis surtout grâce à la promenade où il conduit toujours la chienne, il retrouve son beau sourire. Un déménagement est projeté dans un futur non immédiat, explication de son humeur du début par une évocation dans le service ?

Oki améliore sa technique pour retourner les disques, deuxième expérience seulement, et reste pro sur les autres jeux … En promenade, elle en prend un peu à son aise, flairant toutes les odeurs et imposant ainsi des arrêts à son jeune conducteur, j’interviens de la voix pour la relancer et au retour, la chienne ramène calmement son équipage : laisse courte pour le jeune garçon heureux devant, laisse moyenne pour la référente et la petite fille et laisse longue de sécurité pour moi … le jeune garçon est devant avec l’infirmière : pour lui, le retour signifie la fin de l’atelier et il est bien difficile de lui dire au revoir.

Enfants déroutants, insaisissables et si attachants.

Françoise

16/11/2021, St-Cyr au Mont d’Or, FAM Les Cabornes

Christine avec Jazz, Françoise avec Mousse

C’est avec plaisir que je retrouve Christine pour cette visite ! Je libère Mousse sur le parking et elle exulte avec Jazz … de même quand arrive notre référente, celle-ci a droit à une fête enthousiaste !

De plus, tous les résidents étant vaccinés, y compris en 3ème dose, nous avons l’autorisation de reprendre les visites ambulatoires à travers tous les appartements du FAM … Alors que la reprise après confinement nous avait cantonnés à la salle d’animation et donc à une poignée de bénéficiaires, nous rencontrons de nombreux résidents : ceux qui veulent le contact, ceux qui préfèrent observer, ceux qui découvrent les chiens, ceux qui ont connu Mousse chiot, ceux qui nous suivent d’appartement en appartement ... C’est un vent vivifiant dans la vie de l’établissement … Il faut dire aussi que nous étions très attendues !

Nous intervenons ici depuis juin 2016 et nous connaissons de nombreux résidents. La mémoire des résidents les conduit à demander des nouvelles des anciens, ils ont oublié leurs noms, mais savent nous les décrire … le gros chien, Ziyang léonberg bien sûr, et Pomme qui venait avant Mousse et Oki !

En particulier, une résidente fidèle tient la laisse de Mousse tout au long de notre visite. Une autre résidente, avec une autre laisse plus longue, tient Mousse en même temps, puis repart, elle a un genou fragile en ce moment, mais a tenu à participer.

Pour ce parcours, j’ai apporté une trousse à rapporter pour Mousse et les disques pour cacher des friandises, je les utilise un peu, mais l’essentiel est la conversation et les caresses …

Une nouvelle résidente entoure Mousse de ses bras pour l’embrasser, je vois bien le malaise de ma chienne, mon intervention consiste à la fois à conforter Mousse par la parole et des friandises, et à convaincre la résidente que cet embrassement étroit est difficile pour un chien … Et je donne des friandises à la résidente pour qu’elle récompense la chienne. Ce genre de câlin est bien trop invasif et Mousse reste passive, mais bien trop impressionnée. Les autres résidents ont l’habitude des chiens et ont des gestes bien adaptés.

J’ai profité aussi à l’occasion de l’ascenseur, éducation toujours utile pour Mousse !

Après la visite, sur le parking, les chiens sont en voiture pour se reposer et nous discutons Christine et moi … et nous apercevons une cane colvert qui se dirige sans hésitation vers deux soignantes en pause : pas sauvage pour deux sous ! Je suppose que la cane a volé depuis l’hôpital qui jouxte le FAM où un plan d’eau et quelques animaux animent le parc … et qu’elle retournera toute seule à ses pénates.

Françoise

15/11/2021, Anse, EHPAD Michel Lamy

frisbees souples
Françoise avec Oki

Semaine de trois visites, afin d’alterner les engagements de Mousse et Oki, j’ai décidé de commencer avec Oki. Celle-ci n’est jamais venue dans cet établissement, mais ce type de visite est généralement assez simple pour elle …

Je sens la stimulation de ma chienne qui découvre de nouveaux lieux et de nouvelles têtes, elle aime ça ! Les trois bénéficiaires de ce jour sont encadrés par la référente et une jeune stagiaire. Je connais déjà deux d’entre eux, s’y ajoute une troisième personne qui n’entend pas très bien, mais qui se révèle la plus impliquée dans l’activité et pleine d’humour en plus …

Je propose mes petites trousses à friandises que refusent au début les deux anciens, comme les autres fois d’ailleurs : pas la peine ? pas sérieux ? La nouvelle participante accepte ainsi que les deux encadrantes … Par la suite, les deux premiers se laissent tenter aussi. Avec un sourire de satisfaction non dissimulé … Oki aimerait approfondir le nettoyage du fauteuil de l’un d’entre eux, ça le fait rire !

J’ai aussi la boîte aux quatre couvercles, les tubes pivotants, la balle lotus, la balle creuse et quatre minis frisbees souples : j’ai ajouté trois couleurs pétantes au premier testé avec succès sur Mousse mercredi dernier, les jeux à inventer suivront, comme le bonneteau !

Oki est très contente de ce nouveau jeu : elle peine à les retourner, mais y arrive sans appui sur un obstacle comme Mousse, mais surtout, elle choisit bien celui qui dissimule le trésor … on devrait pouvoir facilement faire participer les enfants ou les adultes … Tous les résidents observent attentivement …

Et puis bien sûr on parle de beaucoup de choses … Je leur fais la démonstration du ramassage de la crotte de chien (de farces et attrapes) avec sac en plastique, succès garanti avec les enfants, mais apprécié aussi ici.

La boîte de fromage pour clore en beauté la séance, la nouvelle participante dialogue avec Oki ...

Oki a bien visité les recoins de la pièce et sa présence stimulante a réjoui les résidents. Avec la référente, nous avons aussi repéré les différences de comportement des deux chiennes … J’explique que le rythme des visites au début 2022 sera assez intense et donc la participation de Mousse ou Oki sera décidée au dernier moment.

Une autre personne absente, que j’ai déjà rencontrée, reçoit de la visite aujourd’hui. Elle a su qu’aujourd’hui ce serait Oki la husky et regrettait de la manquer, tout en appréciant la visite de sa famille bien sûr … Je confie à la référente une carte de mes chiennes pour l’associer tout de même.

Françoise

10/11/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu, enfants

Françoise avec Mousse

Je retrouve le groupe des deux enfants que j’attends dans le hall, car il commence à faire frisquet … Mousse est toute excitée, plus habituée à attendre dehors, je la calme et lui demande de se coucher. Chaque nouveau passage la fait se relever, mais c’est pour des caresses aux personnels de l’hôpital ou aux petits patients arrivant ou repartant … C’est aussi l’occasion de vérifier oralement que les trois équipes des groupes enfants, ados (dès janvier) et individuel (vue hier) ont bien reçu l’info sur le prochain planning de début 2022.

Aujourd’hui, deux enfants seulement, tous deux sans parole.

La petite fille est branchée sur la découverte de la salle, besoin de marcher ou de reconnaître son environnement ? Elle parcourt plusieurs fois la salle autour de la grande table de réunion, touchant les placards et bibliothèques et elle se fixe difficilement. Pendant la séance, on arrive à capter son attention de façon trop brève … et en promenade, elle a envie de courir de façon erratique, suivie de la référente qui veille constamment à sa sécurité. Il me reste quelques rondelles de knackis qui motivent bien Mousse et j’essaie de rapprocher Mousse au maximum sous le regard de la petite, mais sans parole, et sans agressivité, elle me renvoie à ma chaise. Mousse de façon innée respecte la bulle personnelle que souhaite la petite … Ce qui reste vraiment positif, c’est la capacité de la petite fille d’affirmer de façon claire ce qu’elle veut, en l’occurrence ce qu’elle ne veut pas.

Le petit garçon est toujours souriant, mais réagit souvent par un refus quand on lui demande de quitter sa chaise … participer oui, mais sans la sécurité de son siège ? Par contre, en promenade, suite à la défection de sa petite camarade, il profite entièrement de Mousse qu’il conduit toujours avec un plaisir évident.

Alors que fait Mousse ? Le jeu double 2 et 3 avec les couvercles coulissants et les plots semble lui devenir familier et elle cherche bien. Elle rapporte la balle lotus pleine, et si on l’aide parvient à écarter les scratchs … La balle creuse l’intéresse, elle la fait rouler et pense bien à l’écraser de la patte, mais dès qu’on intervient pour l’aider, elle arrête se disant sans doute « Pas trop tôt ! Ils vont enfin m’arranger ça ! » C’est ça la confiance en l’humain … Le cylindre de carton fonctionne bien, je pose dessus un mini frisbee en guise de couvercle : Mousse comprend bien qu’en bousculant le tout, on accède aux friandises !

Point de vue organisation, il va falloir se coordonner, car préparer un jeu pendant qu’elle travaille sur un autre, c’est forcément introduire un choix sur la priorité gustative ! Et Mousse abandonne ce qui lui semble difficile …

On invente un nouveau jeu qui fonctionne bien : sous le mini frisbee (souple en silicone), on place un biscuit (comme ceux de la balle creuse) et Mousse pousse l’ensemble de son nez, la solution apparaît quand le disque se déforme au contact d’un obstacle (chaise ou pied ou mur) … Peu à peu, Mousse apprend l’esprit de jeu !

Les deux enfants ont participé, un peu ... observé, un peu … l’interruption des vacances a toujours un effet particulier compréhensible.

Françoise

09/11/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu, individuel

Françoise avec Oki

Je retrouve le jeune déjà rencontré le mois dernier. De façon évidente, Oki et lui se reconnaissent bien ! Il invite Oki à se dresser contre lui et Oki n’en demande pas plus pour lui faire fête … Le jeune a déjà une stature d’adulte et je laisse l’exubérance s’exprimer pour leur plus grande joie commune ...

Pendant que le jeune remonte dans le service avec les deux référents pour une prise de température (mesure covid, je suppose), j’installe dans la salle mon matériel en dégageant quelques tables de réunion. Puis les revoilà … L’un des référents remonte chercher de l’eau pour la chienne pendant que nous commençons.

Le jeune prend l’une des trousses à friandises et joue avec Oki : il lui indique du doigt ce qu’il lui demande, sans un mot : Assis, Couché … et Oki lui obéit « au doigt et à l’oeil » ! Je n’interviens pas, leur complicité est un cadeau à déguster pour lui … Je montre un Couché, Pas toucher avec friandises sur le bout des pattes avant … et le jeune reprend l’exercice avec un succès moins flagrant : il a bien excité Oki auparavant et elle veut se saisir d’une friandise avant le mot magique Mange ! Il écarte le museau d’Oki en disant Non … L’un des éducateurs intervient : le geste n’est pas violent, mais l’ambiguïté incite forcément à verbaliser ce phénomène. Je comprends bien l’éducateur et le jeune, alors je m’abstiens de tout commentaire.

La séance tourne alors davantage sur la parole. Le jeune explique que lui aussi a un husky comme Oki, tout pareil qu’elle et qui s’appelle Youki. Plus tard, il parle aussi d’un staff, et comme je lui demande de préciser s’il a bien deux chiens, il explique que le staff est à son cousin … Récit d’appropriation sans doute, mais pas de problème.

Nous parlons des chiens dans son pays d’origine, libres, ou protecteurs de troupeaux … on évoque les grands kangals ou bergers d’Anatolie (ou des chiens du même type).

Le jeune évoque un combat entre le husky et le staff que remporte le husky, nous adultes suggérons que savoir qui est le plus fort n’est pas toujours le plus important … Je lui dis qu’un des mes fils petit demandait toujours : « c’est qui le plus fort, le rhinocéros ou l’hippopotame ? », mais que maintenant, il ne se posait plus la question …

S’en suit des considérations géographiques, j’esquisse du doigt sur la table la France, Lyon, Bordeaux, et la localisation de son pays à distance … Le jeune nous dit que le voyage depuis son pays se fait en car et en deux ans, l’éducateur intervient sur l’inconfort de dormir dans le car et sur la durée trop énorme du voyage … Je songe quant à moi que le jeune a peut-être bien vécu son périple de cette façon, avec des passages difficiles de frontières et la clandestinité peut-être ...

Nous parlons aussi des filles que le jeune connaît, des succès une, deux, trois ? Il affirme que les femmes sont intéressées si on dépense de l’argent pour elles ! Je lui explique que par mon métier, j’ai toujours été autonome … On dérive alors sur les maths (ma spécialité de prof), et un éducateur lui propose de compter un deux trois … Je fais remarquer que compter, il sait mais en français, c’est plus dur et que moi, je n’y connais rien dans sa langue natale … Et le jeune nous offre un florilège de termes dans les deux langues …

Le référent répète, mais j’en suis bien incapable !

Pendant ces échanges, Oki s’est couchée au milieu du cercle sagement … juste un moment, elle cherche à fouiner vers la poubelle, alors je lui offre quelques friandises via les tubes pivotants. Parler a beaucoup fatigué le jeune qui désire écourter la séance, il est vrai qu’en individuel, le focus est entièrement sur lui et cela représente beaucoup d’énergie.

En se disant au revoir, je lui dis que la prochaine fois j’aurai certainement oublié les termes qu’il nous a traduits, parce que ma mémoire auditive n’est pas assez performante, je fonctionne beaucoup plus en mémoire visuelle …

La présence d’Oki favorise cette richesse d’échanges. Les prochaines fois, on essayera aussi la promenade …

Françoise

21/10/2021, Lyon, CHRS de l’Armée du Salut (Cité de Lyon)

chien visiteur au CHRS de l’Armée du Salut (Cité de Lyon)
Françoise avec Oki

Beau temps, le vent a soufflé, sans dégâts pour nous et le soleil est de la partie …

J’arrive volontairement en avance encore mais un peu moins, notre venue doit être maintenant bien repérée, car je croise un résident qui voudrait bien commencer tout de suite la rencontre dehors dans la rue, tout en étant un peu timide avec Oki … Je lui réponds un moment, puis j’annonce vouloir prendre un petit café avant (et ne pas allonger la prestation d’Oki) ... Le petit bar où j’avais pris un café le mois dernier a replié ses tables, je m’assois à la terrasse contiguë de son voisin … qui ferme boutique pourtant dans l’instant. Donc on attend tranquille et gratis …

Je profite de l’arrivée de deux personnes du centre pour entrer. L’éducateur de la dernière fois est en congé, mais la résidente la plus active nous accueille et une nouvelle éducatrice nous rejoint bientôt. Je demande une gamelle d’eau pour Oki : j’ai chargé le maximum de jeux dans ma poussette, plus de place pour une gamelle en plus (et c’est un peu normal que le centre s’investisse un peu dans l’accueil de ma chienne).

Outre la résidente partie prenante qui sait animer ses co-résidents et se débrouille vraiment très bien avec Oki, nous voyons plusieurs personnes venues soit pour l’activité, soit parce que la salle est un lieu central (machine à café et micro-ondes).

Une dame un peu timide, un peu craintive … qui progressivement s’apprivoise et remplit les jeux et offre directement des friandises à Oki, elle reste assez longtemps.

Une autre venue s’asseoir un peu à l’écart pour prendre le soleil … mais qui finit par s’installer tout près et avec qui je peux échanger réellement. Elle semble bien comprendre ce que je dis, même si elle a plus de difficulté pour s’exprimer … On se débrouille bien simplement ! Et elle reste jusqu’au bout.

Une autre venue réchauffer un repas et qui s’intéresse beaucoup à la chienne, elle m’explique qu’elle a été mordue dans le temps, mais elle offre des friandises dans sa paume ouverte avec un frisson : elle m’explique que c’est la chair de poule … avec un grand sourire !

Plusieurs hommes jeunes venus aussi chauffer un repas qui regardent de façon bienveillante, mais sans s’investir : ils ont autre chose en cours …

Une infirmière aussi qui trouve Oki très belle …

Un bon nombre de résidents qui observent par la porte vitrée, sans entrer … et le résident rencontré dans la rue tout à l’heure qui après beaucoup d’hésitations nous rejoint : Il nous dit qu’il n’est pas très chien, mais il observe et sourit très nettement quand Oki s’applique à lui lécher la main …

La résidente très investie au début profite non seulement des jeux que j’apporte, déjà expérimentés ou nouveaux, mais elle dialogue avec Oki, lui demande de chanter, elle s’investit beaucoup. Vers la fin, peut-être à cause d’un coup de fil, elle est plus absente. Peut-être fatiguée de prendre ce rôle d’animation ?

Peut-être tenterai-je d’emmener Mousse, sans passer trop de temps sur l’avenue trop fréquentée, mais plutôt dans les rues calmes en retrait. En partant rejoindre ces rues où je suis garée, on croise encore des résidents qui profitent de ce bel après-midi. Oki hésite face à l’odeur de cigarette pour l’un, mais se prête gentiment aux caresses de trois autres. Je n’insiste pas, les temps de papouille avant et après une intervention sont plus fatigants que l’intervention elle-même … il ne faut pas en abuser.

Françoise

20/10/2021, Lyon, HDJ dépendant de St-Jean de Dieu,

un chien visiteur, golden retiever, cheveux au vent
Françoise avec Mousse

Belle matinée, le vent du sud se lève annonciateur de pluie, de belles bourrasques, mais pas de pluie ! Mousse s’inquiète un peu de ces tourbillons de feuilles …

Aujourd’hui, deux enfants seulement, le troisième est malade, donc la petite fille et le garçon tout sourire ! Et les deux référentes …

J’ai enrichi ma collection de balles-peluches (certaines couinent aussi), espérant que Mousse se montrera un retriever zélé, les enfants apprécient en tout cas … et je remets en service un jeu utilisé dans nos débuts avec Mala et Bakou, double face en plus, jeu 3 et jeu 2, espérant également que Mousse cherchera sa propre technique sans avoir recours à son habituel regard implorant l’aide (irrésistible).

Mousse n’est pas moins intelligente qu’Oki, j’en suis persuadée : Oki est restée dans l’âme un chien primitif qui s’obstine à chercher et trouver seule sa proie, qui aime la difficulté plus encore que les friandises, je connais bien des humains qui adorent les casse-tête et les devinettes difficiles … alors que Mousse fait depuis des générations confiance à l’homme, donc si c’est un peu dur, le maître est là pour résoudre le problème ! Comme d’autres humains vont souvent chercher à la fin de la revue la solution des énigmes … Juste une question de tempérament en somme ! Et faire travailler les autres n’est pas si bête ...

Je commence par le plateau jeu 3 que je pose sur une surface antidérapante (détail inspiré d’une de mes lectures récentes : si ça ne glisse pas, c’est quand même plus facile). Mousse comprend que les disques coulissent, un coup de patte suffit, le jeu en bois est bien dimensionné et silencieux ! Ça lui plaît … Je corse un peu le jeu avec un ou deux plots au dessus des disques : facile de les bousculer avec le nez : elle est convaincue ! On retourne donc le plateau, jeu 2, et on installe quelques plots, le bois étant bien sec, ils sortent facilement des encastrements … Comme certains sont équipés d’une ficelle, j’appelle le jeu « le gâteau d’anniversaire ».

Pomme à l’origine pratiquait ce jeu avec délicatesse en saisissant le plot avec les dents sans serrer … elle répugnait tellement à les abîmer que j’avais équipé certains de ficelles qu’elle saisissait avec plus de plaisir encore … Ficelles qui évoquent la mèche des bougies.

Je suis très fière de Mousse ! Elle a vraiment réfléchi et réussi l’exercice ... N’oublions pas les enfants, nous sommes là pour eux : avec l’infirmière, la petite fille a observé et un peu participé au remplissage, ce sera à sa portée, donc le jeu est valable pour elle. Quant au jeune garçon, il participe moins, comme un peu contrarié par je ne sais quoi et beaucoup plus fixé sur les peluches.

Le rapport d’objets pour un retriever, ça devrait être le top ! Mais Mousse a souvent été contrariée dans son élan par Oki qui courait plus vite et ne rapportait pas, et en plus elle est sélective sur les objets qui valent la peine d’être rapportés ! Les jolies peluches, elles intéressent bien le jeune garçon, surtout le cochon rose, Mousse rapporte bien l’escargot arc-en-ciel qui est bientôt tout baveux … pas trop les autres. Et contrairement à mes deux anciennes Mala et Bakou, le couinement ne l’excite pas, à peine s’intéresse-t-elle un moment … On a du boulot pour les prochains congés : j’ai de saines lectures en vue pour potasser la théorie et on verra si la pratique s’améliore …

J’ai apporté une jolie balle multicolore (l’enfant s’était beaucoup amusé et Mousse aussi – j’essuyais à chaque retour), mais Mousse la dédaigne complètement ! Trop molle ?

La balle creuse ? Mousse la fait rouler et obtient que la référente lui émiette le biscuit : elle a déjà réfléchi au début, alors pas de surmenage !

J’invente tout de même un jeu qui intéresse Mousse et le jeune garçon : on cache quelques friandises sous une montagne (une petite dizaine de petites peluches : deux cochons, un âne, un lapin, un escargot, une grenouille, un chat noir, un petit pantin) et ça fonctionne enfin pour les deux !

Puis on part en promenade, le vent est fort, les odeurs sont brassées, Mousse hésite : des chats, des écureuils ? Pas très concentrée, mais je tiens en double laisse. C’est bien sûr le garçon qui a pris la laisse et là son sourire est net. On s’arrête au banc-étape, du brossage ? Un peu, mais surtout la petite fille peut faire courir ses mains dans la fourrure de Mousse. Je pense que les enfants rassurent Mousse ! Le vent la perturbe, oui, mais les caresses, mmm … elle meurt d’envie de se coucher à leurs pieds pour qu’ils caressent son ventre, mais ils ne savent pas suivre son mouvement, alors elle se redresse et présente sa tête, son cou …

Donc pendant ces congés, vacances sérieuses : devenez retriever en 10 leçons !

À suivre ...

Françoise

19/10/2021, Vénissieux, EHPAD Henry Raynaud

Françoise avec Oki

Temps frais en début de journée, mais beau soleil ensuite : superbe journée d’automne  ! Christine ne peut venir et est toute excusée. Mousse était venue lors de nos premiers contacts en début d’été, mais c’est un nouveau lieu pour Oki … Elle est donc observatrice, mais sans crainte.

J’arrive un peu en avance comme toujours, Oki renifle, fait ses petits besoins dans l’herbe … On m’a prévenue par mail : les bénéficiaires de l’accueil de jour n’étant pas libres, je vais rencontrer six résidents permanents de l’EHPAD, pas de souci pour nous. J’hésite donc à me présenter à la porte de l’accueil de jour ou à l’entrée principale de la résidence … mais on me fait signe depuis l’accueil de jour, écourtant la préparation olfactive d’Oki.

Je suis donc bien en avance, la salle est déjà préparée, je sors le matériel et des membres du personnel viennent saluer Oki … Une résidente arrive, elle profite donc d’abord seule de la présence d’Oki. Elle attendait d’autres chiens, mais Oki lui plaît beaucoup. Cette dernière guigne dehors, un peu désarçonnée de cette attente, mais toujours calme. Car pour ne pas fatiguer Oki, si nous discutons et si Oki a déjà maintes caresses, je ne commence pas réellement l’activité … Puis une autre résidente, puis un résident … Une jeune encadrante nouvelle dans l’établissement est là par épisodes, rassemblant les participants. La cadre de santé et d’autres personnes viennent aussi à la rencontre d’Oki … Quand revient la jeune avec une personne qui ne voit ni n’entend pas bien, je lui demande si nous sommes au complet et j’insiste : oui ! elle doit rester aussi, car nous nous appuyons toujours sur la présence d’un référent.

Jusque là, j’ai gardé Oki en laisse, inutile qu’elle visite joyeusement tous les services de l’établissement ! Les quatre résidents étant d’accord, la porte fermée, je libère Oki qui fait le tour de la pièce en curieuse qu’elle est …

La première résidente est posée, aime énormément les chiens, elle me parle de ceux qui ont accompagné sa vie, un chien blanc, puis deux bergers allemands en particulier et le bichon qu’elle a eu en dernier.

La seconde résidente s’exprime avec assurance, sa faconde est parfois limite déplaisante envers sa voisine qui ne relève pas … mais Oki, elle s’en fiche qu’on l’appelle Rosalie ou d’autres noms, qu’on décrète qu’elle est fatiguée parce qu’elle se couche sagement en attendant qu’on commence vraiment ! Et qu’Okinawa, origine de son nom, soit celui d’une île du Japon ne l’émeut pas plus que la vieille dame …

Le résident est lui aussi une personne très posée qui a apporté la photo de son dernier chien, 17 ans, un épagneul comme tous ceux qu’il a eus.

La personne qui entend mal s’en sort quand même et nous commençons avec la carte que je montre pour présenter mes chiennes, puis les jeux : je confie une trousse à un résident qui remplit le jeu, ils ne sont pas très habiles, j’ouvre les compartiments pour eux … Je profite de l’espace imparti et de l’atmosphère très calme (avec un prologue qui a étalé, dilué le temps et l’excitation) et je demande à Oki d’attendre assise pendant que je pose le jeu, puis demande : « Joue !» D’abord les tubes pivotants, puis la boîte aux quatre couvercles, le jeu 07 avec les petites manettes (Oki n’a plus de difficultés), la balle lotus avec les scratchs, la balle creuse et ses biscuits

Une nouvelle personne arrive, je reprends la présentation avec la carte postale et un jeu, une dernière arrive encore alors que le temps prévu est presque écoulé … elles s’intègrent aussi, mais on ne recommence pas à zéro. La première résidente récupère la trousse de sa voisine et me redemande souvent de la recharger … Le résident s’inquiète qu’Oki n’en ait pas trop.

Je suis assise face à une pendule, et je décide de ranger et amorcer les au revoir à tous … la jeune encadrante et les résidents n’ont pas la notion du temps, mais je ne dois pas abuser de la bonne volonté d’Oki.

La première résidente et le résident me remercient chaleureusement et la résidente espère fortement revenir à notre prochaine visite ! Je ne sais pas trop lui garantir, puisqu’en principe, le groupe prévu concernait des personnes en accueil de jour, mais si c’est possible, ce sera avec plaisir … Le nombre de bénéficiaires de l’accueil de jour est fluctuant, et les résidents permanents apprécient autant la visite des chiens.

Françoise

13/10/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu, annulé

Françoise avec Mousse

Incident me concernant, annulation incontournable. Un aller et retour sans visite, mais les référentes ont pu être prévenues une demi-heure avant l’heure de rendez-vous.

Françoise

12/10/2021, St-Cyr au Mont d’Or, FAM Les Cabornes

Christine avec Jazz, Françoise avec Oki

Temps frais et ensoleillé. C’est notre reprise ici aujourd’hui … Notre référente habituelle est en congé, mais elle est remplacée par une autre référente que nous connaissons déjà. Nous connaissons aussi d’ailleurs tous les bénéficiaires qui viennent aujourd’hui … seuls les prénoms ont besoin d’être rafraîchis dans notre mémoire. Un seul homme et six femmes en deux groupes en principe ...

Nous sommes installés dans la grande salle d’animation que nous rejoignons par l’extérieur pour simplifier les procédures sanitaires encore en cours bien sûr. Avec les fauteuils, deux zones sont proposées pour que Jazz et Oki travaillent séparément : à cause du confinement et de la reprise partielle, les deux chiens n’ont pas travaillé souvent ensemble et encore moins joué librement à l’extérieur ensemble. Ils se déconcentreraient trop, car ils n’ont pas la même habitude que Pomme et Orion naguère de former une équipe … Mais le premier groupe de résidents s’installe d’office ensemble bien serrés d’un seul côté. Je suggère que l’une des résidentes me rejoigne dans l’autre partie de la pièce … et c’est grâce à la référente que j’y parviens !

J’ai proposé aux trois résidents une trousse garnie de quelques friandises, et Jazz apprécie réellement ma recette … On constate que lui et Oki sont tous deux plus avides que d’habitude … et nos résidents sont extrêmement généreux, en distribution directe ou en remplissage des jeux, ils vident les trousses en un rien de temps ! Par précaution, celles-ci ne sont jamais remplies (risque d’éparpillement massif ou justement générosité trop grande) …

Avec régularité, d’autres résidents viennent demander à nous rejoindre et à la moitié du temps, ils viennent s’ajouter aux premiers, j’évite seulement de remplir certaines trousses, discrètement pour ne vexer personne.

J’ai apporté la boîte aux quatre couvercles, le jeu 07 pour qu’Oki affine sa technique, la balle lotus, la balle creuse et souple avec ses gâteaux de format adapté …

Parmi nos bénéficiaires, voilà une dame qui aimait particulièrement Dickens ... Depuis la disparition de ce gentil papy, elle nous boudait assez souvent : elle vérifiait que Dickens n’était pas là et repartait sans s’intéresser à nos chiens de plus gros gabarit bien sûr … Mais aujourd’hui, elle est venue et est restée, elle demande des nouvelles de Dickens, mais à nos réponses adoucies : « il a disparu », « c’était un papy, il s’est endormi pour toujours », on précise aussi qu’il souffrait aussi de problèmes cardiaques, mais avec un traitement … et c’est elle qui formule clairement : « il est mort ? », « il a eu une crise cardiaque ? » … « Non, c’était un papy, c’est tout » … Je crois que cette résidente a compris et accepté simplement que Dickens ne reviendrait plus et elle s’intéresse aujourd’hui à Oki et Jazz … Son sourire fait tellement plaisir.

Ces résidents que nous voyons maintenant depuis plusieurs années, qui ont vu Mousse chiot, puis Oki chiot, puis les ont vu grandir et adultes aujourd’hui, ils aimeraient bien qu’on puisse reprendre nos visites des différents appartements du FAM : la conductrice (rarement un conducteur) se trouvait mis en valeur et nous voyions beaucoup de personnes qui ne se seraient pas déplacés … ça reviendra j’espère !

Françoise

07/10/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Christine avec Jazz, Françoise avec Oki

Temps frais, assez ensoleillé … Je me réjouis de pouvoir retrouver Christine. Par chance, une place de parking pour moi ! J’avise alors une autre place qui se libère, alors vite je m’installe avec Oki et mon matériel pour la réserver. C’est en effet ici un des lieux de nos interventions où les places sont si rares. C’est peu fréquent heureusement pour nous. Je n’ai par chance pas à batailler pour la conserver ... et une automobiliste venue reprendre sa voiture en profite pour des caresses qu’Oki accepte avec plaisir ! Je constate qu’Oki est calme à l’arrivée de Christine et elle semble aussi heureuse de retrouver Jazz.

Nous retrouvons la même salle, et une fois les tables rangées, nous nous installons assez éloignées : l’objectif est de faire des rencontres individuelles. Nous confions aux référentes le soin de surveiller le temps. Nous verrons donc successivement trois personnes chacune, une septième personne se joint au dernier moment à l’atelier de Christine.

J’ai emporté les jeux habituels : tubes pivotants, boîtes aux quatre couvercles, balle lotus, balle creuse, et un jeu peu utilisé récemment … Je n’ai pas aujourd’hui les petits plots (peu intéressants) de ce jeu, mais si les disques coulissants sont faciles, les petits leviers en forme d’os qui donnent accès aux deux petites trappes sont un challenge pour Oki …

La première personne (que j’ai déjà rencontrée avec Mousse) est assez causante, les deux suivantes plus silencieuses, aussi les jeux sont un sujet facile pour commencer la communication. Je constate qu’Oki qui a déjà travaillé mardi est très calme, la référente m’en fait la remarque. Elle propose volontiers son ventre pour la caresse …

En partant, nous rencontrons la nouvelle cadre de santé qui a repris le projet initié l’an dernier. Merci à elle ! Et nous avons l’occasion de discuter un peu dans son bureau avec les équipes.

Françoise

06/10/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu, annulé

Françoise avec Mousse

Une des référentes ne peut être présente, or les enfants de ce groupe nécessite vraiment la double présence. Donc annulation dès que l’absence a été connue. Accessoirement, cela a soulagé une semaine de quatre visites.

Françoise

05/10/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Pas de pluie, mais en cette fin de matinée, l'air est chargé d'humidité, presque de la brume qui imprègne la fourrure d'Oki ... c'est pourquoi, arrivée en avance comme prévu, je décide d'attendre à l'intérieur : un chien mouillé est nettement moins agréable à câliner !

Ce matin donc, nous rencontrons un jeune en individuel avec ses deux éducateurs. Il nous aperçoit et recule d'abord. Puis il s'approche et demande à la caresser ... Comme les éducateurs doivent d'abord passer avec lui dans leur service, je m'installe dans la salle. Une salle que j'ai déjà fréquentée et aujourd'hui aménagée pour une réunion. Je pousse deux tables contre le mur pour dégager un espace agréable et installe mon matériel sur l'une ... Malgré sa réaction tout à l'heure, il est très intéressé par la venue d'Oki et j'ai prévu large : une demi-douzaine de trousses garnies de friandises, trousse souple (et lavable) contenant deux knackis en rondelles pour un éventuel besoin d'extra, laisses courtes pour une possible promenade et jeux : outre les jeux habituels, boîte aux quatre couvercles, tubes pivotants, balle lotus, balle percée avec gâteaux de bonne taille à insérer, j'ai apporté le jeu (13) ( qui intéressera sûrement un jeune ado et qu'Oki connaît peu ...

Le jeune revient avec ses éducateurs et est visiblement emballé ! Pas de souci pour faire connaissance, je lui demande donc si je peux détacher Oki, et c'est d'accord. Premier temps de contact, le jeune est très à l'aise, câline Oki et lui demande de poser ses pattes avant à elle sur ses genoux à lui ... échange très naturel entre un jeune chien et un jeune en pleine forme. Celui-ci s'exprime assez bien, sa parole est parfois un peu confuse, mais l'éducateur précise ou bien je lui dis simplement que je n'ai pas compris ... Oki s'étonne qu'aucune friandise n'ait encore fait son apparition ... mais je propose au jeune et aux éducateurs de choisir une trousse, expliquant que c'est en quelque sorte le salaire d'Oki.

Le chien peut avoir bien sûr des échanges "gratuits" avec diverses personnes, mais dans les circonstances où elle travaille, lieux divers, public varié et parfois surprenant, il est très normal qu'elle soit encouragée et trouve elle aussi un plaisir bienvenu ... Sur la durée de sa carrière, si elle ne trouvait pas de plaisir à venir, l'activité s'arrêterait bien vite ! La plupart des humains sont rétribués, rien que normal, et même dans le travail bénévole, chacun y trouve une satisfaction bien réelle à moins d'être très maso ! Et pour moi en tant que bénévole, la richesse des échanges, les sourires, la vie ... ça justifie ce travail !

Le jeune se révèle un donateur généreux, trousse après trousse, Oki ne s'en plaint pas ... on essaie chaque jeu abondamment garni ! Le dernier n'est pas aussi évident pour Oki, mais elle s'en sort ... Classique exercice du coucher pas bouger avec friandise ... Elle chante aussi ! Le jeune décide de changer l'ordre "Chante" en "Aboie" et il réussit bien à se faire comprendre ... Oki a vraiment envie de lui faire plaisir ! Le jeune me parle de son chien, un husky aussi. J'ignore s'il s'agit d'une invention d'appropriation ou si réellement il a un chien, mais il est certain que ce jeune fait une très bonne équipe avec Oki ! On parle aussi de Mousse qui ne saura pas faire autant de jeux astucieux, mais qui est une pro de la caresse ... Le jeune raconte un souvenir ancien lié à un golden.

L'un des éducateurs pose une rondelle de knackis sur l'épaule du jeune, mais Oki ne coopère pas : j'explique que pour Oki il y a des limites de respect qu'elle ne franchira pas, sans que j'intervienne d'ailleurs. Le jeune veut qu'Oki saute après une rondelle qu'il lui propose assez haut au dessus d'elle ... je lui explique que je ne favorise pas ce genre d'exercice car Oki doit au contraire attendre qu'on lui offre et non pas s'en saisir à tout prix ... ni non plus qu'elle se dresse en appui contre la personne : Oki travaille aussi avec des personnes affaiblies, âgées par exemple, ou avec de jeunes enfants et que toute son éducation est orientée ainsi ... Il comprend. Je lui explique aussi qu'avec son propre chien, on agit avec d'autres limites, dans des jeux plus libres, mais qu'Oki applique avec discernement ce qu'elle a appris ... Quand nous arrivons, elle distingue subtilement les encadrants et leur fait une fête fougueuse, mais s'approche avec douceur de nos bénéficiaires, je n'ai pas à lui expliquer : elle a bien compris d'instinct !

Le jeune nous dit aussi que certains chiens mordent, je lui explique qu'il ne faut pas courir, qu'il faut faire le poireau sans regarder le chien ou bien la tortue ... Nous aussi, nous avons des dents, mais nous ne mordons pas ...

Je demande aux éducateurs si après les deux autres séances prévues pour la fin 2021 et organisées tardivement, nous prolongerons ou pas l'atelier parce que nous prévoyons notre planning de janvier à juin en général pendant les congés de Toussaint, j'explique aussi au jeune : on continue ou pas ? Réponse immédiate : "Carrément !"

Puis le jeune demande l'heure : les éducateurs ont prévu que la séance fatiguerait le jeune et donc de s'arrêter dès que nécessaire. En fait, on range bien, on se dirige bien vers la porte, mais le jeune a encore énormément de choses à demander ! J’accepte d’attendre qu’ils remontent dans le service pour pouvoir partir ensemble ... Je propose à Oki la boîte de fromage, bien méritée ! et la confie ensuite au jeune qui va nous raccompagner. Il me demande de tenir Oki : ok ! je tiens en même temps, mais il préfère tirer ma petite poussette ... Arrivés dehors, le taxi l'attend, mais il veut me raccompagner à la voiture ... ok encore ... et le jeune monte dans son taxi.

L'un des éducateurs me remercie et pense à tout ce qu'ils vont pouvoir exploiter avec lui d'ici la prochaine visite ... Pour moi, je lui dis seulement : un torrent. Plein de vie, difficile à suivre parfois, à canaliser dans la vie ordinaire ... tellement plein de vie !

Françoise

04/10/2021, Anse, EHPAD Michel Lamy

Françoise avec Mousse

Après le vent, la pluie est tombée longtemps en abondance, mais par chance, s’est arrêtée dans la matinée … et l’éclaircie s’est maintenue jusqu’à notre retour ! Impeccable pour présenter une chienne sèche et bien brossée …

Je retrouve les quatre résidents déjà rencontrés mi-juin, trois femmes et un homme, tous en fauteuil roulant, fixes. L’animatrice m’a accueillie dans le hall et il me semble que Mousse reconnaît un peu … J’ai des trousses garnies … pas complètement (je recharge), car j’évite les trousses pleines répandues !

Une dame s’exprime clairement et facilement, elle a eu des chiens et sait y faire ... elle est ma participante la plus active. Une autre ne parle pas beaucoup, mais vide consciencieusement la petite trousse à plusieurs reprises : je suppose que les distributions généreuses ne sont pas pour déplaire à Mousse. Une autre enfin dont j’ai à peine entendu le filet de voix se débrouille très bien pour gâter Mousse quand les autres sont moins actifs … Le seul homme agite la trousse fermée devant Mousse, espérant peut-être qu’elle s’en saisisse et l’ouvre, je lui explique qu’il faut qu’il l’ouvre lui-même et en offre à Mousse … mais Mousse a suffisamment d’intérêt pour ces dames, et elle ne fait pas grand cas de lui, trop radin face à trois généreuses … alors j’aide aussi bien sûr.

Mousse, elle ne joue pas le chien savant ! Plutôt le bon nounours partisan du moindre effort … Pas si bête puisque ça marche …

J’ai proposé les jeux simples, pour un effort minimal de Mousse ; puis les peluches-balles (grenouille, chat noir, âne et cochon qui n’a plus qu’une oreille) : Mousse a coopéré, mais les balles sont vite baveuses ; puis les exercices classiques toujours appréciés : attendre couchée avec friandise sur chaque patte … et chanter : sonore et sans hésitation. Illustrer les aptitudes d’un retriever, c’est beaucoup plus douteux, car Mousse rapporte au milieu du cercle ou à la rigueur à moi … les fauteuils, fixes, ne l’impressionnent plus, mais elle n’a pas compris qu’on pouvait poser sur les genoux de la personne. Pour les fauteuils simples, ce n’est pas un obstacle beaucoup plus difficile qu’un siège ordinaire, mais pour un fauteuil plus sophistiqué et donc plus encombrant, c’est vraiment compliqué.

On essaie aussi le brossage, la boîte à fromage, je fais la démonstration avec la fausse crotte ramassée grâce à nos indispensables sacs à crottes ! Merci les articles de farces et attrapes ! Démonstration qui a toujours un effet sensationnel avec les enfants … ici effet plus mesuré, mais qui plaît quand même.

On parle aussi chien, je montre la carte postale de mes chiennes …

Ces résidents font partie d’un groupe à objectif de stimulation et donc choisis par l’animatrice pour des activités qui les aideront à se maintenir en esprit le plus alerte possible, parce que justement ils sont déjà un peu partis dans un monde plus simple et plus immobile … Ils sont en quelque sorte au milieu du gué. Et attachants, c’est sûr ! Leur plaisir immédiat se lit dans leurs yeux ...

Françoise

30/09/2021, Lyon, centre d’hébergement et de réinsertion sociale de l’Armée du Salut (Cité de Lyon)

chien visiteur sur une terrasse de café
Françoise avec Oki

Beau temps, un peu frais à l’ombre, idéal pour Oki … J’arrive encore très en avance, les petites rues derrière la Cité de Lyon sont à stationnement payant, donc beaucoup de places disponibles ! mais attendre en ville est moins distrayant qu’avec un peu de nature … Je m’enquiers donc d’un petit établissement, pour attendre, auprès d’un jeune qui se révèle être l’éducateur qui va nous accueillir : non, il ne s’est pas trompé d’horaire ! Avec Oki, je m’installe en terrasse. L’avenue Thiers est assez passante côté piétons, beaucoup plus côté voitures avec en plus le passage régulier du tramway. Nous sommes à l’ombre et si Mousse est facilement effrayée du trafic, même dans la petite agglomération de Neuville/Saône, ce n’est pas le cas d’Oki. Elle renifle au pied de chaque arbre dans le carré de « verdure » fréquenté par la gente canine, puis marque aussi son passage : comme elle adore les voyages olfactifs, elle est comblée ! Un petit café commandé, j’attends au calme patiemment et elle entend les bruits de la chaussée, sans être directement en prise avec la circulation, elle voit quelques piétons passer, sans lui marcher sur la queue … elle surveille un peu le personnel du bar à soupe et salades qui déjeune enfin avant de fermer, trop loin pour mendier … et puis ils ont travaillé et méritent bien de manger tranquille ! Phase très instructive pour Oki … presque chien de campagne venue en visite dans la grande ville !

C’est presque l’heure. On y va … Oki est déjà venue lors d’un premier contact en début d’été. C’est un nouveau type de public pour nous … à découvrir. L’éducateur nous emmène dans une grande salle à vocation de lieu de rencontre, machine à café, tables et fauteuils, espace accueillant, une double porte d’un côté, une autre double porte vitrée de l’autre. J’installe une gamelle d’eau et je demande si on peut fermer les portes : Oki peut donc circuler librement quand les personnes ne sont pas craintives, car elle aime visiter tous les recoins … Et par les portes vitrées, les résidents pourront nous découvrir. L’éducateur m’annonce une personne qui adore les animaux et ne sait pas pour les autres. Une seule ?

En plus de cette personne, d’autres viendront, resteront quelquefois ou repartiront … deux fois je rattache Oki pour aider une personne craintive à nous rejoindre, mais en majorité, tout le monde s’habitue vite à la miss. Quand la personne a l’habitude des chiens, Oki exécute les exercices selon les instructions, quand la personne est moins sûre d’elle, je renforce la demande … Les tubes pivotants, la boîte aux quatre couvercles, la balle lotus à scratch … la personne qui reste tout du long anime pour les autres … Oki chante, attend couchée avec la friandise sur la patte … la balle creuse où le biscuit est coincé, j’aurais pu emporter encore plus de jeux ! Y penser la prochaine fois … Combien de personnes ? Une dizaine, une douzaine ? pas plus de quatre personnes à la fois, souvent trois, et toutes sont contentes de caresser et d’observer la belle qui apprécie aussi son public !

J’observe Oki qui répond moins à la sollicitation, quelle heure est-il ? Cela fait bientôt presque une heure. J’explique que la miss est fatiguée … une visite surtout nouvelle correspond assez bien à ces journées de formation où on ne travaille pas, on écoute seulement et pourtant, en rentrant, on s’aperçoit qu’on a la tête saturée ! L’attention nerveuse du chien est du même ordre … et après les visites, nos chiens dorment tout simplement, pendant le retour et même encore le soir. Je replie et dis au revoir à tous. On rejoint doucement la voiture ...

Françoise

29/09/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Le beau temps persiste, et c’est tant mieux ! Aujourd’hui, reprise de Mousse en ce lieu qu’elle connaît déjà, ainsi qu’un enfant et l’une des référentes … J’arrive en avance et les petits patients qui ont rendez-vous avant le début de notre intervention viennent caresser Mousse ! Une bonne façon pour Mousse de s’imprégner du lieu et de se mettre dans l’ambiance … Dans son euphorie des retrouvailles, elle est d’abord un peu excitée !

Le jeune garçon sort seul comme l’autre fois, je l’appelle et lui demande s’il a remarqué le nouveau chien, plus d’Oki, mais Mousse … Il s’approche et s’enhardit à accepter de la caresser. Comme il veut poser sa main sur la tête de la chienne, elle la lève inévitablement par curiosité … je lui conseille de baisser sa main, mais il persiste, c’est Mousse qui comprend le problème et avec ma voix qui l’accompagne, elle ne bouge plus. Un bon démarrage pour ce jeune garçon, puis il part se défouler en tapant fort des pieds. Je lui explique qu’il fait peur à Mousse (qui surprise sursaute effectivement). Ma remarque n’était pas forcément judicieuse, car tombée dans les oreilles d’un coquinou : l’enfant revient en tapant des pieds de plus en plus près ! J’explique à l’enfant que Mousse commence à s’habituer (et effectivement, elle ne sursaute plus, même si elle n’apprécie pas tellement). Il repart se défouler plus loin … Finalement, expérience profitable aux deux !

Une des référentes arrive avec le deuxième garçon : d’habitude tout sourire, il semble très contrarié, voire malheureux … des gestes presque agressifs qui repoussent la référente quand elle demande ce qui ne va pas, et puis a contrario un grand besoin de câlin … il serre la référente comme un désespéré, les larmes coulent même. Le drame des enfants qui n’arrivent pas à communiquer, se sentir incompris ajoute au désespoir … Je lui demande s’il regrette Oki, pourtant il connaît Mousse et l’appréciait autant, et puis je lui assure qu’Oki reviendra. J’ai l’impression que la cause de son état est ailleurs … Il se calme un peu, mais son visage reste chagrin.

Le groupe avec qui ces enfants attendent l’atelier après le repas est parti plus tôt, je les ai aperçus, et par les fenêtres aucun signe d’excitation n’était perceptible … Calme qui a profité à son camarade d’ailleurs.

La deuxième référente arrive avec la petite fille : aucune manifestation de surprise ou de crainte au changement de chien. Elle caresse (avec aide) et Mousse est bien dans le boulot, calme et attentive, elle offre même son ventre à la caresse de la référente, trop heureuse d’être là !

Nous entrons dans la salle, le jeune rebelle en dernier et déclarant tout net « Laissez moi tranquille ! » et il s’installe le plus loin possible comme les autres fois ! L’éclaircie était bien courte, on joue l’indifférence ... L’autre garçon a toujours son visage expressif de mal-être, il refuse de prendre une trousse de friandises, en prend une puis la rend à la référente … Je sors les jeux très simples choisis pour Mousse (la miss n’aime pas trop se casser la tête : si c’est dur, aide-moi !) : Il y a les tubes parallèles à bouger du nez jeu 08, le jeu 01 qui intéresse l’enfant, boîte simplifiée à deux couvercles (soulever du nez, si Mousse s’en donnait la peine, c’est facile ; l’autre avec ficelle jamais réussi) et un peu plus tard le tapis de fouille …

Mais auparavant, je teste un jeu improvisé … dans les toilettes, le cylindre de carton épais (propre !) – diamètre d’une petite dizaine de centimètres pour une hauteur équivalente – taille PQ de collectivité, vide de tout papier hygiénique, m’a donné une idée : je l’ai récupéré tout à l’heure et je le pose maintenant à terre avec plusieurs friandises dedans … comme j’expérimente en début de séance, Mousse n’a pas encore eu beaucoup de récompenses, l’attrait est suffisant pour qu’elle essaie, et comme son museau ne rentre pas à l’intérieur, elle réfléchit ! Elle saisit le cylindre du bout des dents, le soulève et déguste … Par la suite, elle se contente de bousculer le cylindre du nez, mais je suis contente tout de même !

Puis elle apprécie les jeux sortis, et enfin le tapis de fouille que je déplie.

Côté enfants, le but de l’atelier tout de même, la petite fille aidée de la référente commence à comprendre le remplissage des jeux, apprécie le toucher du tapis de fouille, avec tout de même de nouveau envie de goûter mes gâteaux ; l’enfant chagrin se contente de lancer des friandises, avec toujours une adresse reconnue ; et au bout de la salle, notre petit réfractaire s’est un peu rapproché et marmonne : « pas le droit d’injurier dans mon magasin » … Je le prends au mot et lui demande si une histoire comme ça lui est arrivé récemment dans un magasin, il me renvoie dans les cordes, mais on communique mieux … il est curieux des nouveaux jeux, il a rempli le jeu avec les friandises que lui a déposées la référente sans faire de remarque … dilemme : se rapprocher de nous pour poser le jeu près de la chienne ou camper sur sa position de retrait ? Il me confie le jeu que je pose pour qu’il regarde Mousse.

Il y a aussi la balle au bout d’une ficelle, ça plaît et déride un peu le visage désolé … et Mousse sait rapporter … comme je m’assois tout près de l’enfant, on peut croire qu’elle lui rapporte à lui et c’est moi qui récompense Mousse : on triche pour la bonne cause. La petite lance à peine … je lance le jouet loin vers le fond de la salle, Mousse rapporte encore. Puis j’ai l’idée de proposer la vraie balle – inconvénient, la mousse (de la balle) absorbe la bave (de Mousse) (avantage de la corde bien sûr) … solution ! je l’essuie après chaque retour, comme les pétanqueurs professionnels ! La balle roule très bien … sous le meuble au fond de la salle. Je demande au jeune réfractaire de récupérer la balle, parce que Mousse a peur d’aller sous les meubles, et même parfois sous les tables ! (soit elle se pose des interdits, soit quelque expérience négative lui trotte dans la tête ?) Et parce que je ne veux pas empiéter sur le territoire de sécurité de l’enfant. Il coopère … On a marqué de nombreux points aujourd’hui ! Et surtout le sourire est revenu chez l’autre enfant : il lance, Mousse rapporte, j’essuie la balle et je la lui tends à nouveau et le sourire est vraiment, vraiment là !

On part en promenade, j’ai trois laisses courtes afin de pouvoir proposer à chaque enfant … mais c’est seulement le garçon tout sourire qui reprend la laisse habituelle, et la conduite. Dans la promenade, il est encore assez agité, encore comme le poney qui s’ébroue ... l’autre garçon est devant, à la limite de faire croire qu’il ne nous attendra pas, la petite fille va un peu au hasard, devant si la référente la guide …

Le banc constitue une étape où le jeune en avant nous attend pour déguerpir quand nous arrivons, le sourire de l’autre est toujours là … satisfaction ! La référente m’explique une raison potentielle du gros chagrin : elle s’est beaucoup occupée du jeune rebelle avant la séance et l’enfant qui la connaît depuis longtemps s’est retrouvé avec la nouvelle référente qu’il connaît depuis peu : sentiment d’abandon, peut-être … en tout cas, c’était important pour lui, il semblait lui en vouloir et en grand besoin de réconfort.

Au retour au bâtiment, l’enfant en tête fonce à l’étage, l’une des référentes essaie de le faire revenir pour un petit debriefing et un au revoir. Ce n’est pas la première fois, mais aujourd’hui, peine perdue … dommage, il n’entendra pas les compliments. Aujourd’hui, il a un peu oublié son personnage pour s’intéresser à la séance. Petit à petit, apprivoiser pour favoriser la communication ...

Françoise
jeu simple pour chien visiteur

23/09/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Christine avec Jazz, Françoise avec Mousse

Reprise d’activité pour Mousse ! Très difficile de se garer en ville … Je promène Mousse autour de l’établissement et je constate avec plaisir que la circulation la gêne moins qu’avant … Voilà Christine qui se gare juste devant l’entrée, et nous discutons avec des personnes travaillant à l’hôpital de jour : cette étape est bien utile à Mousse qui est à la fois timide vis-à-vis de ces personnes et excitée de retrouver Jazz et Christine … Quand nous entrons, elle a recouvré un état émotionnel apaisé … Parfait ! Mousse a bien reconnu les lieux et les bols d’eau sont déjà offerts dans la salle !

Deux premières patientes, une encadrante et une infirmière stagiaire. Je travaille avec la stagiaire et une des patientes qui connaît les chiens, Christine avec l’encadrante et l’autre patiente qui est un peu craintive des chiens. Je garde la laisse longue à Mousse, mais en se dandinant de plaisir, elle s’emmêle souvent et jamais je n’ai vu un golden se dégager seul ! Comme l’autre patiente ne semble pas aussi craintive qu’annoncé, je lui propose de détacher Mousse et de la rappeler chaque fois que nécessaire ... et ça fonctionne !

Mousse se prête aux sollicitations, caresses et friandises, réussit les deux jeux très simples que je lui propose, abandonne très vite le jeu de deux boîtes, l’une pourtant facile à ouvrir … Elle va chercher la trousse, la balle prolongée d’une corde (quand la trousse devient trop humide), mais se lasse … Quand on lui demande un assis, c’est réussi … enfin, pas vraiment, car illico, elle le transforme en couché. Bref, l’élève de bonne volonté, mais pas trop courageuse et tellement sympathique ! Avec l’aide de la stagiaire et de la patiente dont la voix est douce, mais qui ne cède pas trop, les assis tiennent mieux. On a aussi des attentes couchée avec friandises sur les pattes et des « Chante ! » corrects.

De temps à autre, Mousse s’aventure vers l’autre encadrante, cela ne semble pas perturber l’autre patiente, Mousse va donc aussi la voir et tout va bien. Je la rappelle tout de même pour ne pas perturber le travail de Jazz …

Au bout d’un moment, l’encadrante reconduit sa patiente et nous ramène un patient, puis repart. Ma patiente est restée et la stagiaire également. Le nouveau patient se dirige vers Christine et Jazz.

Contrairement aux précédentes visites, il n’y a pas eu de pause, alors Mousse participe de façon plus légère grâce à de nombreuses discussions autour des différents types de chiens d’assistance, des souvenirs anciens … un relais que Christine et moi savons utiliser quand le chien a besoin de souffler : sa présence est toujours bénéfique et les doigts courent toujours dans la fourrure, mais on exige moins et c’est bien ainsi.

Jazz se dirige vers moi pour mendier mes délicieuses friandises (je mets beaucoup plus de fromage de chèvre dedans), Christine a interdit de céder, car il réclame trop … J’explique à Jazz que l’ordre vient d’en haut … finalement, j’appelle Mousse et avec une friandise dans chaque main, paumes ouvertes, je fais attendre les deux chiens, puis leur donne. Utile non ? j’ai un peu désobéi, mais les yeux de Jazz parlaient si fort !

Nous bavardons encore, les chiens couchés à nos pieds, puis je regarde l’heure et lance le signal de fin de séance.

Mousse, sur le trajet de retour à la voiture, n’est pas encore métamorphosée en chien citadin – elle n’urine pas dans l’herbe et attend le retour dans son propre jardin, mais elle réagit beaucoup moins et c’est très bien ! Elle prend de la confiance en elle, je m’en réjouis …

Françoise

22/09/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Beau temps ! Frais le matin, ensoleillé l’après-midi, sans chaleur excessive, juste comme il faut …

Je suis arrivée comme d’ordinaire en avance : préparation psychologique en douceur …

Après un petit tour, dans les grands espaces herbeux autour du bâtiment, Oki a pris dans ses poils des amas de petites graines (grains de riz sombres, plus petits et groupés) : je prends mon temps pour la rebrosser. J’entends dans les étages – les fenêtres sont ouvertes – les enfants qui me semblent bien agités …

Attendre est formateur pour la chienne. Sans compter les personnes qui régulièrement viennent la voir, un petit patient qui vient en soin, des encadrants qu’on verra avec des ados début 2022, un chauffeur de taxi …

La dernière fois, l’éducatrice m’a expliqué que les enfants étaient regroupés, après leur repas ou leur arrivée, en attendant le début de deux ateliers, dont le nôtre … L’enfant « parlant » de mon groupe est assez copain avec un enfant de l’autre atelier : ils jouent ensemble, s’excitent énormément et sont vite débordés par leurs émotions … d’où l’état d’excitation, traduite en propos colorés, de ce jeune garçon !

Aujourd’hui, celui-ci arrive seul dans la cour, faisant mine de bloquer la porte à l’éducatrice, qui le rejoint rapidement bien sûr, tandis que l’infirmière doit prendre plus de temps pour gérer les deux autres enfants. Mon jeune ami est en pleine forme, mais pas spécialement mieux disposé que la semaine dernière … J’essaie bien de lui demander s’il est toujours fâché ? plus ? ou moins fâché que l’autre fois ? mais il me prouve qu’à 9 ou 10 ans, il a acquis un vocabulaire digne du meilleur ivrogne machiste  ! Formule interrogative que je vous épargnerai et qu’il répète à loisir avec délectation, toujours ponctuée d’un très poli « Madame Françoise » … il ne faut pas rire, s’en offusquer je n’y pense même pas, mais c’est corsé, c’est sûr ! L’éducatrice essaie de le faire s’excuser, venir dire bonjour … mais il continue avec un plaisir évident.

L’infirmière arrive avec les deux autres enfants, le garçon souriant et la petite un peu dans les nuages. Nous décidons d’aller dans la salle, espérant que ce petit compagnon parlant arrête un peu son cinéma. Il nous suit et s’installe le plus loin possible comme la semaine dernière, mais il ne baisse pas même le volume sonore …

Nous commençons l’activité avec les deux enfants, mais notre troisième n’a pas envie d’être ignoré et au bout d’une dizaine de minutes, l’éducatrice le prévient qu’il doit se calmer dans les cinq minutes, ou bien elle le conduira dans la pièce des émotions – un endroit calme prévu pour que les enfants justement débordés par leurs émotions retrouvent seuls leur équilibre et s’apaisent. Je remarque que l’enfant jette un coup d’œil à la pendule murale, mais rien ne change, peine perdue ! L’éducatrice l’emmène, il semble assez d’accord.

Avec l’infirmière, nous constatons que les deux autres enfants ne sont pas très à l’aise dans le silence revenu et s’impliquent difficilement dans l’activité. Quand l’éducatrice revient seule, elle le constate aussi. La petite fille fixe son attention le temps de remplir la boîte aux quatre couvercles avec l’aide de l’infirmière, ou quand Oki attend couchée avec les friandises sur la patte, mais elle affectionne rapidement de se balancer sur sa chaise ou de courir autour de la grande table de réunion. Elle suce aussi la tirette de la trousse.

L’enfant souriant est moins coopératif et me rend la trousse pleine que je lui ai confiée, il pousse une sorte de hennissement pour évacuer la tension qu’il ressent …

Alors, nous partons en promenade ! L’enfant souriant prend la laisse avec plaisir, il hennit encore un peu, s’agite comme un poney qui s’ébroue, puis s’apaise un peu. Le banc que nous croisons est en passe de devenir un rituel d’étape, l’enfant ne souhaite pas brosser Oki, mais le calme revient en lui. La petite fille aussi extériorise en courant maladroitement, puis en s’absorbant dans le sable du sol …

Nous prenons le chemin du retour, évitant soigneusement les ruches – de loin on voit l’essaim des abeilles qui semblent bien actives … En discutant avec l’éducatrice, j’apprends que le bruit gène beaucoup le jeune garçon et qu’il a pleuré cet après-midi avant l’atelier … que l’autre garçon doit sans doute son vocabulaire à des vidéos sur internet. Mais dans la semaine, il a parlé d’Oki aux éducateurs … Il n’est pas indifférent, juste sa méthode de communication est à améliorer.

De retour dans la salle, j’informe les enfants que la prochaine fois, ce sera Mousse ! Les éducateurs ont des photos … et nous décidons d’avancer l’horaire pour écourter cette plage de cohabitation des deux groupes de façon à ce que la mayonnaise n’ait pas le temps de monter ! On verra ça la semaine prochaine ...


Françoise

15/09/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Temps chaud, presque orageux … c’est ce que la météo a prédit en tout cas et elle n’a pas tort, même si pour le moment, c’est soleil et chaleur !

Les trois enfants et les référents arrivent : l’un toujours tout sourire et très content de retrouver Oki, l’une agitée semble-t-il et le troisième indécis : il s’approche bien pour dire bonjour à la chienne, mais elle bouge un peu trop encore pour lui et aujourd’hui, il n’a pas de patience, alors il abandonne …

En entrant dans la salle, il va d’emblée s’installer le plus loin possible et proteste énergiquement dès qu’on veut lui parler ! Il monte le ton, nous lançant même quelques noms d’oiseaux (le seul enfant qui parle, dommage!) si bien qu’un médecin du service vient nous voir : l’enfant reste muet, un peu bravache encore quand le médecin est ressorti, mais tout de même un ton en dessous. Quand on partira en promenade, il sera devant refusant toujours autant qu’on lui adresse la parole … Quand on fait étape près d’un banc, il se rapproche très discrètement, espérant qu’on ne le regarde pas !

En fin de séance, nous avons décidé de faire le briefing devant les enfants et j’apprends qu’avant notre atelier un clash a opposé cet enfant à un autre … Je lui dis que je comprends qu’aujourd’hui, il était déjà fâché avant notre arrivée, et que la prochaine fois ça ira mieux … Du coup, il s’est rapproché tout sourire pour dire au revoir à la chienne. Il la touche du bout de sa tennis avec douceur, alors qu’Oki présente son ventre à la caresse de tous … et même, j’entends « Au revoir la patte, au revoir la queue » …

La petite fille est plus calme dans la salle, son attention est fugace, mais elle regarde bien le fonctionnement de la boîte aux quatre couvercles, puis aussi quand je demande à Oki couchée d’attendre avec une friandise sur chaque patte avant … c’est peu, mais cette attention réellement fixée est encourageante. Elle donne aussi à Oki des morceaux de viande séchée qu’elle n’a pas essayé de consommer. Par contre, en promenade, elle ne s’intéresse pas à la laisse.

Le troisième enfant est toujours souriant, lui préfère jeter les friandises ou remplir la balle lotus … La boîte aux quatre couvercles ne l’intéresse pas plus que l’autre garçon, c’est vrai qu’il la connaît déjà. Mais ce qu’il aime surtout, c’est tenir la laisse en promenade. Il semble s’amuser des réactions de l’autre garçon ...

Pendant la promenade, nous dépassons une voiture garée. L’enfant qui refuse qu’on lui parle nous informe qu’il y a un chien dans la voiture, preuve qu’il ne s’exclut pas tant que ça ! C’est un genre de molosse qui se met à aboyer sur sa banquette arrière, sa maîtresse devant essaye de le faire taire, mais Oki, son conducteur et moi continuons comme si nous étions indifférents … J’ai bien remarqué qu’Oki était surprise mais pas du tout réactive, bonne surprise pour moi donc ! De toute façon je la tiens de façon sécurisée. Je félicite l’enfant de l’information qu’il nous a donnée et qui s’est révélée bien utile. Même si nous ne devons toujours pas lui parler, il nous informe qu’il a découvert des issues ( les bâtiments des hôpitaux forment souvent des espaces intérieurs calmes) : l’enfant connaît peu le parc et est tout content de le découvrir. Sur notre chemin de retour pour éviter la circulation automobile (en principe à vitesse limitée, mais pas toujours …), nous coupons par la grande pelouse où une piste piétonne est tracée. Nous apercevons des ruches, nous passons au large et je commente pour les enfants : « c’est la maison des abeilles, elles fabriquent le miel » … mais l’orage en a rendu quelques-unes agressives et leur cible, c’est moi (heureusement les enfants ne les intéressent pas, ni apparemment les deux référentes) : la transpiration peut-être ? je sens que dans mes cheveux assez courts sur la nuque, au moins l’une s’est coincée, alors j’essaie, tout en marchant et accompagnant l’enfant et la chienne, de dégager le ou les insectes coincés dans mon cou, une autre abeille tournicote aussi vers mon oreille et je sens une piqûre sur ma mâchoire au niveau de l’élastique du masque. Zut ! Mais l’attaque est terminée.

Sur le chemin du retour, la pluie tombe plutôt doucement, dans le bouchon j’explore ma joue et en frôlant je sens une pointe, alors à l’aveugle entre les ongles du pouce et de l’index je m’en saisis : apparemment, j’ai eu le dard ! L’orage a dû perturber quelques abeilles …mais finalement, ce n’est pas la fin du monde ...

Françoise

08/09/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

C’est la rentrée ! Temps carrément estival, mais moins chaud qu’en début de semaine … d’ailleurs, j’ai prévu le coup en laissant la voiture aérée toute la matinée et vive la clim’ !

En attendant devant le bâtiment, je fais la connaissance de l’éducateur avec qui je vais travailler avec Oki auprès d’un grand ado en individuel trois fois sur ce trimestre … Oki fait bien la différence entre un enfant qu’elle abordera avec douceur et précaution et un éducateur en pleine forme avec qui elle est tout à fait démonstrative : exprimer sa joie en jeune chien fougueux ! Puis arrive mon groupe d’enfants d’aujourd’hui ...

Un enfant que je connais déjà qui ne parle pas, et deux enfants nouveaux pour moi : une petite fille qui ne parle pas et dont l’attention est volatile et un petit garçon qui parle un peu. Une éducatrice que je connais déjà de l’an dernier et une infirmière nouvelle … Tout ça s’annonce bien !

Mon « ancien » me reconnaît bien ainsi qu’Oki, il manifeste son plaisir de nous revoir par son grand sourire épanoui ... la petite fille ne prête pas attention à nous (on est dehors), mais aucune crainte particulière … le petit garçon est intéressé, un peu impressionné en même temps : il voudrait caresser le sommet de la tête d’Oki et la chienne, curieuse de façon prévisible, lève la tête, le garçon recule … je lui explique en lui montrant comment présenter sa main tendue plus bas pour qu’Oki la sente, mais l’enfant grogne et persiste à vouloir caresser sa tête, avec les mêmes effets. Je fais coucher Oki et il obtient ce qu’il voulait … Un petit garçon qui sait ce qu’il veut ! Pour rejoindre la salle, le premier tient la laisse comme il aimait le faire, puis le deuxième garçon lui prend, pas d’embrouille entre eux et nous entrons dans la salle.

Je garde Oki en laisse longue afin d’observer les réactions des nouveaux enfants … Je confie à mon ancien la tâche de montrer à ses deux camarades le fonctionnement du jeu des tubes pivotants : mission parfaitement réussie. Il ne parle pas, mais sa compréhension est parfaite. Il n’aime pas recommencer un exercice, mais participe intelligemment. Je lui ai confié une trousse de friandises ainsi qu’aux deux référentes.

On propose une friandise à la petite fille … pour qu’elle la donne à Oki, mais elle la porte à sa bouche : foie de poulet, œuf, farine, fromage de chèvre, eau et rien d’autre, préparation maison sans additif, en biscuit cuit deux fois donc, mais ce n’est pas prévu tout de même comme bonbon ! Il faudra veiller … Quand Oki s’approche d’elle, tout près, aucune réaction négative.

Au vu des réactions calmes de la petite, je demande au nouveau petit garçon si je peux détacher Oki, un oui un peu indistinct, mais la référente a entendu comme moi. Tout va bien. Je détache Oki.

Le petit garçon n’ose pas trop donner sa friandise et hésite à la lancer comme le fait couramment mon « ancien », alors il court avec … D’autres jeux sont proposés, la balle lotus (garnie d’une friandise) ou la balle à trous où je coince un biscuit de taille spéciale (la chienne doit le briser pour le consommer) … et chaque fois l’enfant court avec … il n’ose pas la donner à Oki, au moins au début ! mais ensuite, il prend goût à cette poursuite et s’amuse énormément (le plaisir du petit frisson!) … Oki a déjà du métier : elle trotte derrière l’enfant, sans s’approcher réellement, sans chercher à se saisir de la friandise ou du jouet qui la contient … En cours de séance, Oki a bien analysé la situation et abandonne souvent la poursuite pour rejoindre les deux autres enfants et les référentes plus généreux tout de même !

On brosse aussi, un peu heureusement, car Oki a encore bien trop de son poil non tombé malgré les brossages réguliers (demain, elle passe au toilettage pour un débourrage plus efficace : il faut aérer sa peau ! comme Pomme qui a tout perdu depuis longtemps) … la brosse intéresse plus la petite fille que le brossage.

Je repropose une friandise à la petite fille, en surveillant ! Et elle la donne à Oki du bout des doigts, mais comme elle semble surprise, du contact un peu humide sans doute, je lui propose le gant d’éponge pour sa main paume en l’air : je pose ma main sous la sienne et une friandise sur le gant, la petite sourit et Oki prend délicatement … On recommence une deuxième fois avec le même succès.

Pour le petit garçon qui n’ose toujours pas donner la friandise et préfère courir, je lui montre comment Oki couchée avec une friandise sur chaque patte attend (pas trop longtemps pour une reprise) l’ordre Mange ! L’exercice lui plaît, je coache Oki et il peut ainsi poser la friandise sur une patte de la chienne …

Je propose aussi de poser la friandise sur la table, l’enfant et la chienne de part et d’autre, et Oki se dresse, les deux pattes avant sur la table pour prendre doucement … Le jeu aussi intéresse mon ancien, on recommencera ...

On part ensuite pour une courte promenade. Le petit garçon tient d’abord la laisse, mais l’abandonne vite, la petite fille tient à peine et mon « ancien » retrouve avec plaisir son rythme avec Oki.

Quand les enfants ont rejoint les taxis, nous échangeons avec les référentes … l’horaire doit être précisé : il faut à la fois ménager un temps d’échange comme aujourd’hui et écourter le temps qui précède notre atelier. Je suis perplexe, on verra bien … Mais les deux référentes, éducatrice et infirmière, ont comme moi constaté que chaque enfant avait eu un temps personnel de communication et un temps très fructueux aussi d’observation des actions des autres, permettant aussi un certain repos pour eux … Pour deux enfants qui rencontrent Oki pour la première fois, c’est vraiment une séance bien réussie ! … et moi, je suis fière d’Oki ! Donc à la semaine prochaine ...


Françoise

30/06/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

siberian husky et golden retriever sur un banc contemplent la mue d'un autre husky
Françoise avec Oki

Fin du mois de juin et départ de vacanciers ? Le trafic sur l’autoroute est dense et se conclut en bouchon à l’arrivée sur Lyon ! Pas de chance ensuite, un bouchon inexpliqué sur La Mulatière … en fait une balayeuse qui avance au rythme des auxiliaires à pied. J’arrive enfin heureusement dans les temps, d’où l’intérêt de prévoir des temps de transport très très confortables !

Le temps est presque frais, mais les nuages s’écartant enfin, le soleil d’été réchauffe vite le décor !

La référente est revenue, le référent toujours fidèle au poste. L’enfant discret s’avance rapidement vers la chienne en agitant les mains : Mousse ou Oki, il leur dit nettement bonjour avec plaisir, tandis que l’autre enfant est immanquablement attiré par les feuilles des arbres …

Première étape à l’intérieur. Je sors les jeux … L’enfant discret remplit la boîte aux quatre couvercles, deux fois de suite ! Puis il décide de replacer les couvercles, l’un d’eux est coulissant et l’enfant peine, cherchant à insérer directement un côté du couvercle dans la rainure correspondante, puis l’autre, sans réussir puisqu’il faut engager les deux côtés en même temps. Il réfléchit, s’énerve un peu aussi … je m’approche pour l’aider, le référent me dit de le laisser réfléchir, mais je décide néanmoins de lui apprendre la technique : lentement j’engage le couvercle qu’il pousse à fond, puis je le ressors complètement. Je lui laisse refaire un essai et le guide avec la voix, je l’aide un tout petit peu et c’est réussi. Je l’enlève encore et je le laisse refaire seul la manœuvre et je le félicite chaleureusement ! On passe à un autre jeu, la balle lotus, le gant pour donner la friandise directement sans la lancer, puis je lui propose à nouveau le couvercle coulissant et c’est à nouveau réussi : félicitations bien méritées ! Son visage rayonne. Par contre, quand il ne veut plus répéter un exercice, il repousse notre main de façon très expressive.

L’autre enfant observe Oki et remplit les tubes pivotants, je lui propose aussi le gant mais il préfère prendre directement de l’autre main la friandise, qu’il lance très près d’Oki : on n’est pas loin d’une distribution directe.

On sort ensuite vers le parc au bas du bâtiment, en direction de la table de pique-nique. Oki monte facilement sur le banc, mais trouve la table plutôt espacée et hésite avant de s’installer sur le plateau. La table est assez neuve, j’ai connu l’ancienne qui effectivement tombait en ruine, mais l’accroche pour les griffes des chiens sur la surface vernie très lisse est moins sécurisante que le bois vieillissant … Brossage et fromage. L’enfant discret s’est emparé de la brosse et élimine consciencieusement les poils sur la brosse. La lui empruntant un moment, nous lui montrons l’efficacité du brossage : la mue d’Oki est loin d’être terminée !

L’autre enfant, après un temps important consacré aux bâtons et feuilles, vient s’asseoir avec nous. On lui propose la boîte de fromage, mais il la pose devant Oki sans la maintenir, elle tombe par terre … la référente se charge alors de la distribution et l’enfant observe Oki qui se régale et aujourd’hui, bien qu’on soit à l’extérieur, il est aussi attentif qu’à l’intérieur.

En même temps, autour de cette table, c’est l’occasion d’échanger de façon informelle entre nous sur cette expérience partagée depuis plusieurs mois. L’interruption due au covid a bousculé l’organisation de l’atelier, les référents ont changé, eux étaient motivés, mais novices … mes chiennes aussi ont vécu un impact sur leur formation, une réunion générale aura lieu courant juillet pour évoquer le bilan et préparer l’avenir.

On a prévenu les enfants  la semaine dernière: ils ne verront plus Mousse pendant l’été et cette semaine, on insiste : c’est leur dernière séance avec Oki et avec moi. Nous ne sommes pas certains qu’ils aient compris, mais c’est important de bien énoncer pour eux ces modifications de leur rythme de vie …

Outre cette prochaine réunion, en ce proche début juillet, nous devons rencontrer deux équipes : dans un accueil de jour à Vénissieux (nous avons déjà travaillé dans ce type d’établissement à Reyrieux) et dans un centre d’hébergement et d’insertion sociale à Lyon. Une demande nous a aussi été faite pour un groupe d’ados sur ce même hôpital de jour où nous travaillons ici, une autre pour un groupe d’ados encore (en période de congés scolaires) sur l’hôpital psychiatrique de Saint-Cyr … tout ne se fera pas forcément, mais il nous faut réfléchir à la faisabilité des projets et ajuster ou pas avec nos disponibilités. Les établissements doivent aussi s’organiser et décider ou pas ...

Françoise

24/06/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

chien visiteur husky sur le dos
Françoise avec Oki

Température fraîche, mais sans pluie … Nous n’étions pas sous l’orage qui a sévi sur Lyon hier en fin de journée (nous n’avons eu qu’une pluie peu importante à la maison) et la fraîcheur nous va bien !

Dernière visite dans cet établissement avant l’été, deux groupes se succèdent : deux, puis trois patients.

Mes deux premiers patients sont très discrets : une jeune femme qui préfère qu’Oki reste en laisse et assez éloignée d’elle … je la fais participer en lui demandant de remplir les cases du jeu, et elle est généreuse ! Oki ne se plaint pas … quant au deuxième patient il n’a pas peur et connaît un berger allemand, mais il est plutôt mutique et très chiche en distribution de friandises (ça compense !) … Oki sent bien le tempérament de ces deux personnes : elle ne s’approche pas de l’une et fait une fête très contrôlée à l’autre. Quand dans son jeu pour extraire la friandise de la boule lotus ou le biscuit de la balle souple, il lui arrive d’être très proche de la jeune femme, c’est de façon naturelle sans insister … Comme j’ai un peu l’expérience de ce type de public, je raconte plein de choses sur Oki et tous les deux m’écoutent attentivement ... Quand il est temps de laisser la place au deuxième groupe, le patient s’approche davantage pour caresser Oki. Il lui fallait du temps … comme souvent.

Après une petite pause, les trois patients suivants arrivent et d’emblée, l’un commence à papouiller Oki, les deux autres moins démonstratifs sont très motivés aussi et Oki s’abandonne à toutes ces mains qui caressent, ces sourires comblés qui la rassurent : elle se couche sur le dos et présente son ventre pour mieux en profiter ! Point besoin de jeux ou de paroles pendant un bon laps de temps … autant laisser cette communion s’exprimer, tellement de plaisir partagé !

Puis je sors les mêmes jeux, classique … vu le temps pour remplir les quatre cases et l’efficacité d’Oki pour les vider, mes trois spectateurs applaudissent ! Oki ne rougit pas et réitère pour les autres jeux.

Je sors la brosse, m’excusant des poils qui s’échapperont sans doute : si Pomme a presque terminé sa mue, avec deux doigts, on tire une houpette de poils et de proche en proche, elle est bientôt débarrassée des anciens poils, par zones quasi totalement de poil d’été … la mue d’Oki est plus difficile, le poil ancien reste dans sa toison et avec les étrilles, je brosse, je brosse et récupère si peu … N’empêche qu’avec la brosse souple, on en retire et parfois ça vole un peu ! Et le patient le plus enthousiaste s’applique avec vigueur pour un brossage pro … Oki se laisse faire, mais c’est un peu sportif quand même. La patiente reprend la brosse et c’est presque une caresse … On termine par un peu de fromage, belle récompense bien méritée.

L’établissement doit faire le bilan des différents ateliers et selon leur constat, nous poursuivrons après l’été … Il nous reste une seule visite, pour Oki et ce sera vacances !

Françoise

23/06/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

un chien visiteur, golden retiever, qui tire la langue
Françoise avec Mousse

La température est bien plus clémente que la semaine dernière ! Tant mieux ! Pour Mousse, ce sera la dernière séance de cette saison avant la grande pause estivale, il en reste deux pour Oki de façon à ne faire qu’une visite par chien cette semaine et que les enfants disent au revoir à Oki également la semaine prochaine …

La référente est absente mais le référent est secondé au pied levé par une cadre de santé … situation intéressante pour elle et pour l’activité !

Nous nous rendons dans la salle pour une première partie jeux et caresses. La cadre de santé connaît les chiens et sa participation auprès des enfants est vraiment bienvenue … L’enfant discret refuse au début d’entrer dans la salle, nous en ignorons la raison, l’absence de la référente habituelle ? l’obscurité des volets bien clos ? Nous ouvrons et il s’apaise, puis collabore bien avec la cadre qu’il connaît peut-être un peu, en particulier pour poser la friandise sur la patte de Mousse couchée.

L’autre enfant a des crises de chagrin intermittentes, inexpliquées bien sûr. Je m’assois à côté de lui et lui propose des friandises à offrir à Mousse, distraction efficace, mais pas miraculeuse. Puis nous sortons.

Bien qu’il fasse une température agréable, nous optons pour le parc au pied de l’immeuble et l’enfant discret prend fermement la laisse, puis accepte le changement de direction. Nous nous arrêtons à un ensemble de pique-nique en bois, table flanquée de deux bancs, et je demande à Mousse de grimper, elle s’exécute avec quelques difficultés, les bancs sont étroits et le vernis très neuf est peut-être glissant. Mousse couchée, l’objectif est d’abord une séance de brossage. L’enfant discret s’empare de la brosse, puis répète plusieurs fois le même schéma : un coup de brosse qui récolte quelques poils, nettoyage consciencieux de la brosse et on recommence … je trouve la variante intéressante car si cet enfant accepte volontiers ce qu’on lui demande, il refuse très souvent de recommencer, et là tout seul, il a trouvé du plaisir dans sa démarche répétitive autonome. Puis il me rend la brosse.

L’objectif est aussi de demander à Mousse libérée de rapporter le jouet lancé … Mais le référent aperçoit un chat roux couché dans l’herbe à proximité, qui ne semble pas décidé à céder la place. Situation un peu problématique, avoir des chattes chez soi et cohabiter sans problème avec est une chose, mais l’instinct de courir est très puissant surtout pour une jeune chienne, nous attendons donc … Le référent s’approche du chat qui ne bouge pas, puis nous informe : c’est un chat assez mal en point, bagarre sans doute entre mâles. Enfin, le chat se décide à partir lentement, sa démarche me semble difficile, mais que faire alors que nous sommes en charge des enfants ? Cette partie de l’hôpital est un espace boisé, avec de nombreuses parcelles presque sauvages, et comme de nombreux bâtiments ne sont plus fonctionnels, la fréquentation humaine fait la part belle à la vie sauvage et à la vie semi-sauvage d’une flopée de félins visiteurs du quartier ou installés à demeure.

Comme le chat est parti, nous tentons le jeu avec Mousse. Mousse part d’emblée sur la trace de ce chat, (ou d’autres, il n’en manque pas !) … elle est assez obéissante pour que je la récupère assez rapidement et elle aime courir après le jouet lancé … mais c’est à condition de maintenir son attention sans interruption, car elle repart sur la piste à tout moment … Les enfants aiment lancer le jouet, et même titiller Mousse qui voudrait le saisir avant le lancer … mais leur timing est un peu personnel, la tentation reprend Mousse et les enfants ne maintiennent pas vraiment leur intérêt.

Retour tranquille à la salle, Mousse en laisse de nouveau, en parcourant l’espace offert. Nous passons ainsi devant mon véhicule où je montre à l’enfant discret la plaque aimantée des photos de mes chiennes : il est attentif et pose son doigt à ma suite sur Mousse, puis Oki. Dans la salle, on explique aux enfants qu’il faut dire au revoir à Mousse. Même si on ne sait pas s’ils ont compris, c’est toujours important de les prévenir. J’ai beaucoup apprécié cette séance.

Françoise

16/06/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Toujours temps estival ! Fenêtres ouvertes dans la voiture dès le matin … et vive la clim’ dès qu’on roule. Heureusement, je peux me garer à l’ombre des grands arbres …

J’explique aux référents que s’il doit y avoir une promenade, ce sera à l’ombre : La chaleur en particulier du revêtement des routes, c’est une épreuve de plus pour les chiens. J’ai apporté une gourde pour chien qui a la particularité de ne pas gaspiller l’eau : l’eau s’écoule et le chien boit dans le petit réceptacle le filet d’eau presque courante, puis l’eau non consommée peut réintégrer la gourde grâce à la pression d’un simple bouton ! Parmi les nombreux systèmes que j’ai déjà utilisés, c’est le plus pratique, car parfois le chien boude l’eau devenu tiède et pourtant il arrive qu’on ait vraiment à économiser la ressource … Le système intéresse beaucoup l’enfant le plus discret.

Dans la salle, il apparaît que l’enfant plus actif est aujourd’hui très fatigué et donc grognon, peut-être pas assez dormi en raison du match de foot ? Et pourtant, il arrive à s’intéresser au jeu de Mousse pour poser la friandise sur sa patte … Il a parfois des gestes non souhaités comme tirer la queue de la chienne (on intervient, même si Mousse n’y semble pas particulièrement sensible heureusement), mais le plus souvent, sa main reste douce, maladroite mais douce …
L’autre enfant accepte le gant pour donner une friandise directement à la main sans la jeter (il vise assez bien d’ailleurs), mais comme souvent, c’est une fois seulement ! Il n’a pas envie non plus de brosser Mousse, mais aime bien retirer les poils pris sur la brosse : l’avantage de cette brosse outre les usages prévus de nettoyage, massage et élimination des poils morts, c’est qu’aucun geste imprévu ne peut blesser le chien comme un manche en bois trop vigoureusement frappé sur le dos du chien, ni causer de vrais dégâts une fois lancée à l’improviste et toujours vigoureusement à travers la pièce, comme l’enfant actif vient de nous en faire la démonstration il y a un instant !
L’enfant discret joue avec la balle lotus : elle est équipée d’un cordon et il la fait tournoyer, sans la lancer : je lui montre qu’à l’intérieur se trouve une friandise qu’il offre à Mousse, puis je lui demande s’il veut d’autres friandises pour recommencer, je parle normalement, sans mimer particulièrement l’action proposée et il agit en conséquence … pour moi, c’est à la fois sa compréhension et son acceptation de communiquer avec moi qui me réjouissent !

Promenade ? On prévoit un itinéraire au maximum ombragé en direction de la mare aux oies et canards. L’enfant discret apprécie particulièrement de tenir la chienne en laisse et nous voilà partis … les allées sous les arbres, oui, mais aussi de longs passages au soleil, j’essaie de guider Mousse et l’enfant le plus souvent possible dans l’herbe. Et quand nous devons attendre les référents et son camarade qui s’intéresse toujours autant aux feuilles des arbustes (mon co-équipier trace toujours la route avec entrain), je choisis les relais à l’ombre des bâtiments … J’en profite aussi pour montrer à l’enfant actif le fonctionnement de ma gourde : lui veut la saisir pour renverser l’eau, je résiste tout de même, gentiment mais sans céder, il grogne bien sûr, mais sans plus !
Nous arrivons à la mare, nous sommes à mi-ombre, les enfants jettent des feuilles dans l’eau, les oies ne se dérangent pas de la rive à l’ombre plus dense, les canards viennent vérifier rapidement que rien d’intéressant n’est à glaner … et au milieu de gros poissons qui évoluent près de la surface, cherchant l’oxygène ? nous apercevons une tortue qui nage ! Une douzaine de centimètres de diamètre tout de même ... il me semble que sur la rive opposée elle a la possibilité de ressortir, je n’ai pas pu vérifier, mais c’est bien sûr une tortue terrestre !
Même tactique pour le retour à la salle : au maximum à l’ombre, sinon dans l’herbe et haltes aux points accueillants. L’enfant actif a pris la laisse un moment, puis l’a abandonnée et l’enfant discret n’a pas hésité cette fois-ci à la reprendre !

En revenant vers l’hôpital de jour, je propose que pour les deux séances qui nous restent (j’arrête tout en juillet et août), nous profitions du parc au pied de l’immeuble : bien ombragé, une table à pique-nique permettant des activités et surtout si proche !

De retour dans la salle, la référente a mouillé un peu les enfants pour les rafraîchir, mais apparemment, l’enfant grognon déteste le contact de son tee-shirt mouillé et veut l’enlever … Mousse s’est désaltérée dans la gamelle qui à l’intérieur est restée plus fraîche que ma gourde, mais les enfants et moi, nous apprécierons de clore la séance pour boire un coup !

Françoise

15/06/2021, Saint-Cyr, FAM les Cabornes,

Christine avec Jazz et Erine, Françoise avec Oki

Il fait encore un temps estival, alors je laisse toutes les fenêtres de la voiture ouvertes en prévision dès la fin de matinée … et arrivée comme à mon habitude un peu en avance, je fais patienter Oki à l’ombre des arbres dans l’herbe. J’installe un pare-soleil sur mon pare-brise à l’avant … Christine mieux équipée dispose d’une bâche spéciale qui couvre le toit et descend largement sur les vitres de chaque côté. Bien plus efficace pour conserver la fraîcheur obtenue par la climatisation à l’aller ...
Oki a fait la fête à la référente Stéphanie, puis elle s’intéresse à Jazz et réciproquement de façon peu insistante, feutrée presque, et cela me semble un réel progrès : à cause du covid et des interruptions du rythme de nos visites, il faut qu’Oki recrée une complicité de « collègues de travail », alors qu’elle éprouve facilement un cocktail d’excitation, d’inquiétude et de susceptibilité qui complique les relations avec les autres chiens.

Stéphanie m’a annoncé que deux autres soignants devaient l’accompagner mais ne seront pas là, et pourtant au final, ils sont bien présents … Un quatrième soignant pointe aussi son nez, mais n’ose pas rester. Il est utile que plusieurs soignants puissent parfois se relayer si nécessaire et bien sûr, pour eux, c’est agréable et instructif de suivre une séance …

Dans la salle, nous travaillons avec deux résidentes sur toute la séance et un nombre conséquent d’autres résidents qui passent, restent un moment, puis repartent …
J’ai apporté les jeux, des trousses de friandises … les deux résidentes fixes entre lesquelles je suis installée n’ont pas trop d’énergie ou d’autonomie pour remplir les jeux, alors je leur fournis souvent les friandises, et puis elles observent aussi le travail de Jazz de l’autre côté du grand cercle formé par les fauteuils … Erine travaille sur canapé, à son habitude et c’est un rôle très efficace. Certains résidents regrettent l’absence de petit chien, Dickens nous manque ainsi que Lily … mais avec la chaleur, je ne veux pas fatiguer Lily.

Quand Jazz travaille plus près d’Oki, je constate qu’Oki ne s’en préoccupe pas, j’évite toutefois de mélanger les balles lotus. Quand les jeux sont proposés à Jazz, Oki manifeste une discrète opposition par un léger grognement, mais je refixe son attention et la récompense … On progresse ! Il est clair qu’à l’arrêt de nos contacts réguliers, Oki était encore jeune et elle a perdu le naturel du travail en commun, il lui faut donc le réapprendre. Comme nous humains, la vie est faite d’adaptations ...

C’est notre dernière visite avant l’été, mais nous allons bien sûr conserver cet établissement dans notre planning de rentrée … planning que nous élaborerons et proposerons en juillet.

Françoise

14/06/2021, Anse, EHPAD Michel Lamy

  • chien visiteur golden Retriever 210614
  • chien visiteur - EHPAD Michel Lamy à Anse
Françoise avec Mousse

Temps estival : on démarre fenêtres toutes ouvertes et climatisation à fond, puis je ferme les fenêtres … la température devient correcte. Nous arrêtons toute visite en juillet et août, à cause justement de cette chaleur trop fatigante pour les chiens !
Je suis un peu en avance et je cherche un espace ombragé pour attendre … puis après un message de ma référente, je suis accueillie au frais et rencontre successivement les membres du groupe que la référente va chercher. Quatre résidents, dont trois en fauteuil, trois femmes et un homme … Une cinquième personne a changé d’avis et la sixième est introuvable.
J’ai emmené Mousse qui a déjà visité les lieux lors d’un premier contact et qui connaît donc la référente. L’arrivée progressive des participants convient bien à ma chienne : elle est réservée, s’approche avec délicatesse des personnes, et revient se coller à moi pour des caresses rassurantes … Elle fait donc la belle sans envahir les personnes. Chacun et chacune ont déjà eu des chiens, à la campagne surtout.
Je réponds aux questions bien sûr, et assez vite je comprends que les discours reviennent un peu en boucle, que de longues explications seront inutiles … Mais avec mes chiennes précédentes, Mala et Bakou, et même Pomme, j’ai déjà fréquenté des cantous (secteur fermé Alzheimer des Ehpad) ou des MAS, donc je note sans inquiétude, et Mousse, pour sa part, s’en fiche complètement.
Les personnes donnent des friandises à Mousse qui prend avec beaucoup de délicatesse, la distribution est chiche, mais Mousse apprécie la lenteur apaisée des échanges. Je sors le jeu ultra simple que Mousse apprécie, la balle lotus, la trousse que je cache … J’offre une trousse pour que les participants manipulent la fermeture zippée avec autonomie, mais le sac ouvert est plus adapté ici et la référente ou moi les ravitaillons.
La référente est craintive des chiens en général, mais Mousse la rassure tout à fait. Je lui propose le gant pour qu’elle donne à Mousse une friandise (les participants n’en ont pas besoin), c’est souvent une façon douce de s’autoriser le contact grâce à l’intermédiaire du tissu. Je parle des autres chiens grâce aussi à la carte postale de mes chiennes, des chats, du nombre de chiots par nichée, des chiens de chasse (même si Mousse ne s’y consacrera jamais) … Mousse a aussi droit au fromage.
J’ai fait chanter Mousse une première fois avec les deux premiers participants : elle a aboyé de façon sonore sans effrayer personne. Je réitère ma demande quand le groupe est au complet et Mousse « chante » plus discrètement et c’est très apprécié. Le jeu de la friandise pas touchée est aussi apprécié.
Une visite au rythme tranquille qui convient bien à Mousse. La référente nous offre un verre d’eau bien fraîche et le résident, après avoir bu, offre à Mousse de partager dans son verre … ce qu’elle fait avec plaisir !
Il est prévu d’établir une convention pour la rentrée. Christine participera probablement aussi.
De retour à la voiture, de nouveau, fenêtres toutes ouvertes, climatisation à fond, petite temporisation à l’ombre, puis retour dans une voiture enfin fraîche ...

09/06/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

  • husky chien visiteur
  • tête de chien visiteur
Françoise avec Oki

Beau temps sur toute la France, sauf risque de pluie sur notre région … mais ce ne sera que sur le trajet de retour : tout va bien ! Et comme le soleil tape bien, nous attendons à l’ombre …

Alors qu’en voyant arriver le groupe, Oki veut sauter pour exprimer sa joie vers chacun des référents, jamais elle ne saute vers les enfants. Le référent me prévient que l’enfant plus agité l’est particulièrement aujourd’hui : à part un épisode au début où il tire les poils d’Oki (ils ne demandent qu’à tomber à cause de la mue), puis tente de donner des coups de pieds qu’Oki évite, et une explication du référent pour lui rappeler les règles, ensuite, l’enfant est calme … L’autre enfant s’exprime beaucoup, à sa façon : vocalises et mains agitées devant Oki.

Dans la salle, les jeux (boîte aux quatre couvercles, tubes pivotants, balle lotus, balle souple à trous avec biscuit à l’intérieur), gants pour donner la friandise directement dans la main … L’enfant agité est toujours un peu coquin et s’empare du gant et la jette par la fenêtre, nous sommes au rez de chaussée, il faudra penser à le reprendre en sortant !

Nous décidons de tenter la promenade : le temps menace un peu, nous nous contentons d’un objectif modeste : la mare aux oies et canards. L’enfant agité accepte aujourd’hui de tenir la laisse et il est très attentif à Oki ! Sauf qu’au bout d’un moment, l’autre enfant décide tout seul de prendre son tour et le premier cède sa place sans protester … Les enfants apprécient de tenir Oki comme s’ils étaient seuls conducteurs, puisque je m’arrange pour assurer la sécurité un peu en retrait … Comme d’habitude, mes compagnons ne connaissent que la marche rapide, c’est donc mon exercice intense hebdomadaire !

Arrivés à la mare, l’un lance des feuilles et des menus brindilles dans l’eau (nous sommes à l’abri derrière un grillage), l’autre s’exprime encore beaucoup … Puis nous repartons tranquillement, nous passons devant le service de SSR Jules Courmont où j’échange un geste de la main avec l’animateur (nous n’avons pas repris à ce jour), puis nous faisons une pause dans la pelouse : un banc, bonne occasion de brosser Oki et de lui offrir du fromage … L’enfant discret apprécie d’ôter les poils de la brosse en silicone : je la remplis facilement, car lui n’a pas envie de brosser. L’autre enfant, à son habitude, est attiré par les branches, les feuilles, les arbustes …

Nous retournons dans la salle où Oki se désaltère.

Au moment de partir, l’enfant doit ramasser le gant et … le jette dans la salle ! Le référent va le chercher et par fantaisie le lance à nouveau par la fenêtre, heureusement l’enfant ne l’a pas remarqué et le jeu cesse ! Laver le gant n’est pas un problème, ôter les menus morceaux de feuille pris dans l’éponge est un peu plus long … Mais rien de grave !


Françoise

03/06/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse et LiLy

Temps estival ! J’ai décidé d’emmener Lily : l’objectif n’est surtout pas de la fatiguer, mais la possibilité de la prendre sur les genoux et la caresser est autant appréciée des bénéficiaires que de Lily elle-même. Christine est occupée par l’adaptation de sa petite nouvelle Jill, retraitée d’élevage nouvellement adoptée et Chantal travaille avec Didou …

Lily a paru toute heureuse d’enfiler le harnais ! Mousse connaît bien l’endroit maintenant. Nous attendons calmement à l’ombre l’heure de l’intervention …

Un groupe de trois patients qui restera sur la durée entière de la séance, cela permet de prendre son temps très sereinement …

Nous avons déjà fonctionné ainsi et cela s’était révélé très positif et aujourd’hui, c’est particulièrement adapté : deux patientes craintives et un patient plus à l’aise mais très calme.

Je garde mes chiennes en laisse (presque 2m) : l’une des patientes a subi dans le passé une morsure très grave et elle ne peut s’approcher sinon. L’autre patiente est craintive mais à un degré moindre. Je décide de confier Lily au patient serein avec la laisse longue, avec mission d’empêcher Lily de s’approcher de la patiente phobique … je veille bien sûr. Mais comme Lily adore être sur les genoux et se faire câliner, elle ne bouge pas !

Je décide aussi de ne pas sortir de friandises pour le moment …

La patiente phobique craint surtout Lily … surtout quand subitement celle-ci émet un grognement revendicatif pour obtenir une récompense : la patiente sursaute et croit que Lily lui a grogné dessus. Puis à d’autres moments, Lily s’approche et la regarde, sans provoquer trop de crainte, puis elle pose sa patte pour demander à monter mais n’insiste pas … La patiente n’a pas peur de Mousse sans pourtant toucher ni l’une ni l’autre, mais elle est intéressée et observe les mini-exercices : le jeu très simple de Mousse, que Lily pratique ensuite également, le classique coucher – friandise sur la patte … d’abord pour Mousse, puis pour Lily sur la banquette avec les deux autres patients. Je demande à Mousse de se coucher et je fais sauter Lily (ou plutôt escalader) au dessus de Mousse, deux fois pour ne pas fatiguer ma petite chienne ... La patiente a suivi toute la séance de façon détendue, nous avons bien bavardé aussi …

La patiente moins craintive s’en sort assez bien avec Lily, très proche du gabarit d’un chat, animal que la patiente connaît bien … elle craint Mousse si la chienne tourne la tête vers elle, mais elle la brosse tandis que Mousse bien positionnée ne bouge pas une oreille … Je n’ai pas demandé à mes chiennes de chanter (trop impressionnant pour ces deux patientes) et j’ai utilisé le minimum de friandises … mais je propose à cette patiente le gant en éponge pour donner à Lily. Exercice réussi !

Et inévitablement, le regard de Mousse est explicite, genre pauvre chien malheureux mais si sympathique, si attendrissant … La patiente est vraiment partagée : l’effort prodigieux d’approcher Mousse de face, ou pas, et l’injustice que subirait Mousse … Je ne force rien.

Je fais coucher Mousse et j’explique à la patiente que c’est elle qui s’approchera si elle le souhaite … Beaucoup, beaucoup d’émotion pour elle après cet exercice réussi !

Le troisième patient a passé toute la séance ou presque avec Lily en caresses calmes et bien sûr il pose beaucoup de questions et anime la conversation avec les deux autres … il n’a pas vraiment évité que Lily approche sa voisine, mais tout s’est fait dans le calme, alors pas de souci ! Il a aussi beaucoup caressé Mousse que la référente n’a pas négligée non plus. En arrivant, Mousse a toujours une petite excitation, mais pendant la séance, elle est très calme, couchée et présentant parfois son ventre, Lily quand elle quitte le canapé a complété l’image de deux chiens très apaisants …

Les trois patients ont bien profité de la séance. Une dernière intervention est prévue en fin de mois et un planning sera proposé pour la rentrée ...

Françoise

02/06/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Ce matin, pluie ! Après une semaine de temps superbe, déception … mais au final, l’après-midi est tout à fait correct.

Oki est toujours contente de saluer le chauffeur de taxi qui vient lui présenter ses amitiés, puis les deux référents avec les enfants … elle a tendance à sauter sur ces adultes qui semblent bien attendre cet accueil enthousiaste ! Mais pour le petit garçon qui s’approche en même temps (il vient avec sa maman en consultation et a fait le détour pour la caresser), elle reste toute douce … De même avec les deux enfants auxquels elle est bien habituée, les quatre pattes sont bien à terre et elle se comporte respectueusement (un peu en attente de friandises aussi…).

Premier temps dans la salle, le garçon agité crie beaucoup et entreprend de lui tirer l’oreille. Oki ne bronche absolument pas et l’enfant est écarté, le rôle des éducateurs est aussi de faire accepter les limites aux enfants … Avec l’autre enfant, on sort les jeux, les tubes pivotants, la boîte aux quatre couvercles et la balle lotus. J’ai apporté de gros biscuits à glisser dans la balle à trous … que je ne trouve pas dans ma petite poussette, oubliée peut-être dans une autre visite ? Si c’est le cas, on me l’aura mise de côté … j’ai toujours tout retrouvé ! En enfilant le gant en éponge, l’enfant donne directement la friandise, au lieu de la jeter. On évite de cette manière un contact sur la peau qui rebute ou effraye certains …

Second temps, puisque le temps le permet, promenade : l’enfant discret prend de lui-même la laisse courte et la conserve avec application. Son sourire ne trompe pas et il attend patiemment chaque arrêt d’Oki qui en profite pour lire les infos à chaque arbuste … Mais l’enfant marche vite ! Je suis (avec ma laisse lâche) en essayant de m’effacer pour qu’il ait l’impression de se promener en autonomie … et en surveillant que le groupe nous suit bien. Testant différents chemins, nous arrivons dans une impasse et pour le retour, un changement de conducteur est proposé : l’enfant discret n’a pas vraiment envie de céder la place, l’enfant agité prend la laisse un moment et l’abandonne. On propose donc à l’enfant discret de reprendre Oki, mais il refuse, vexé ? Au bout d’un très long moment, il reprend la laisse d’Oki pour finir la promenade.

Retour à la salle, tout le monde a bien chaud, le temps un peu couvert est peut-être orageux et nous avons marché bon train, malgré les petits arrêts d’Oki. Les enfants semblent fatigués. L’enfant agité pose une friandise sur le siège entre ses jambes, on lui a souvent proposé cette expérience, ou de poser la friandise sur sa jambe de pantalon et alors qu’il a toujours refusé, préférant récupérer la friandise pour la lancer (comme dans les jeux d’ailleurs), cette fois, il a pris l’initiative seul et ne semble pas du tout effrayé quand Oki s’en empare avec délicatesse … Il a accepté aussi d’utiliser le gant en éponge.

Les petits signes positifs sont ténus et mes référents ne sont pas toujours plus au clair que moi … Nos interventions ne sont pas miraculeuses, mais on espère toujours progresser. Une réunion a été évoquée, mais pas encore programmée ...


Françoise

26/05/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

golden retriever assis 210526
Françoise avec Mousse

Le beau temps est revenu, avec une chaleur inhabituelle ces derniers temps. Pas de bouchons sur la route, nous arrivons suffisamment en avance pour que Mousse profite du grand parc … avantage des grands hôpitaux !

Les enfants arrivent et chacun à sa façon dit bonjour, (peut-être plus à Mousse qu’à moi ?) en agitant les mains avec un visage épanoui pour l’un, en s’approchant pour la caresser (avant de s’intéresser aux feuilles accessibles) pour l’autre.

Dans la salle, l’un lance les friandises en visant assez bien le plus près possible de Mousse, l’autre les projette le plus loin possible et observe Mousse qui les retrouve facilement … L’enfant discret continue une sorte de dialogue mimé en partie en direction de Mousse.

On sort aussi le même jeu facile (on corsera un jour), Mousse a bien compris, même si l’un des enfants s’ingénie à lui extraire les friandises ! Puis cet enfant toujours assez actif se pose à côté de Mousse et vide la trousse devant elle : beaucoup de miettes surtout, mais aussi beaucoup d’attention et de complicité …

On part en balade, l’enfant discret accepte de prendre la laisse, il la gardera pendant toute la balade et pendant le retour, j’observe que ma propre laisse de sécurité est totalement relâchée, l’enfant est en prise directe ! L’autre enfant ne s’intéresse pas à la laisse … Mon jeune conducteur mène la route d’un pas décidé, en marche rapide !

Nous rejoignons le terrain de la semaine précédente, la descente d’accès a été tondue, je tiens la laisse de façon resserrée (pour mon équilibre) et nous descendons tranquillement sans encombre. Une fois libérée, Mousse commence à bondir dans la partie non tondue de la prairie, trop contente !

En partant, j’ai pensé au jouet à lancer, mais je l’ai oublié sur la table ! Quand je m’en suis aperçue, j’ai ramassé un bon gros morceau de bois qui fera sans doute l’affaire … et Mousse accepte de le rapporter ! On progresse. Pourtant, les enfants ne se sentent pas trop concernés par le jeu, dommage ...

Comme nous nous sommes installés à une table de pierre (ou fausse pierre) assortie de deux bancs, je fais monter Mousse, brossage, l’enfant discret accepte souvent les propositions d’activité, mais pour un temps très bref … et aujourd’hui, il passe un long moment à enlever les poils pris dans la brosse.

Dans mes sacoches de ceinture, il y a une balle rouge en mousse … et Mousse aime bien ! Je profite de la table pour la faire rouler sur la table devant les enfants qui la voient tomber et suivent des yeux Mousse qui va la chercher. L’enfant actif se lève et lance la balle ! Puis l’enfant discret fait rouler la balle avec un grand sourire … Finalement, leur attention a bien été mobilisée …

Les référents tentent d’attirer Mousse afin qu’elle leur rapporte la balle à eux, mais Mousse les contourne et la dépose à mes pieds et se couche dans l’ombre de la table, parce qu’enfin il fait chaud ! Mousse a repéré les friandises sur la table, disposées pour fournir les référents et les aider à être vraiment attractifs … Et la voilà qui essaie de monter directement sur la table, d’un saut d’un seul ! Pomme a toujours réussi ce genre d’exercice avec une élégance presque féline, mais Mousse a un plus gros gabarit et manque d’entraînement, son popotin la fait rater son coup (de peu) … à sa décharge, les bords très arrondis de la table et la surface très lisse ne l’aident pas. Comme je ne veux pas qu’elle reste sur cet échec, je la guide vers l’un des bancs (aux bords eux-aussi très arrondis et aussi très lisses et du fait assez étroits) puis sur la table où je lui offre les friandises convoitées : je félicite Mousse qui n’a pas renoncé car cette obstination est la première occasion de ténacité de sa part ! Bravo Mousse !

Nous rentrons à la salle où Mousse se désaltère ...

Françoise

20/05/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Christine avec Jazz et Erine, Françoise avec Oki

Aujourd’hui, superbe soleil ! Mais difficile de se garer … Qu’importe ! Je trouve plus loin dans le quartier et ce sera un bon entraînement citadin pour Oki.
Entre l’équipe et nous, un petit raté : ils ne nous attendaient pas, mais rien de grave ... nous verrons deux groupes de trois patients.
Dans le premier groupe, une dame déjà rencontrée, un jeune très intéressé et un plus âgé qui connaît un peu les chiens … Erine a adopté d’emblée sa position de travail dans le canapé, Jazz parle pour mettre en valeur ses talents réels et Oki apprend à travailler sans se préoccuper de Jazz : plus ils travailleront ensemble, plus ils seront collègues de travail ! La même balle lotus, Oki ne souhaite pas partager la sienne, mais juste de la voix, car je veille de façon à ce qu’aucune rivalité ne s’installe dans l’esprit de ma jeune chienne. Jazz est beaucoup plus cool, l’expérience, mais aussi son caractère bon gars !

Dans le deuxième groupe, un jeune et deux dames, l’une ayant une certaine expérience des chiens.
Pour les deux groupes, le jeu des boîtes aux quatre couvercles : pour Oki, plus de temps à les remplir qu’elle à les vider et pour Jazz, les couvercles volent dans tous les sens … mais efficace quand même ! Pour la balle lotus, Jazz doit la retrouver (cachée) et la rapporter pour obtenir sa récompense, alors que le jeu consiste pour Oki à décortiquer la fleur en ouvrant les scratchs et se servir elle-même …

Après l’intervention, je repars un peu vite car j’ai un rendez-vous en fin d’après-midi. Oki, comme à l’aller, inspecte toutes les odeurs des chiens citadins, végétation, murs, réverbères, mais elle avance bonne pâte quand même … et heureusement, aucune voiture ne s’est garée trop collé contre ma porte arrière, cela m’était arrivé une fois à Lyon et dans ce cas, il ne reste plus qu’à installer la chienne sur les banquettes arrière jusqu’à un nouvel arrêt où elle réintègre sa caisse. La caisse n’est pas une punition, juste plus pratique et rassurant pour elle et moi.

19/05/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Il était convenu qu’en cas de pluie, Oki viendrait (pour ses nombreux jeux) et qu’en cas de soleil, ce serait Mousse (jeux libres en promenade) … Oui ! Mais aujourd’hui, difficile de choisir : beau temps au réveil, temps froid et pluvieux dans la matinée, retour du soleil vers midi et prévisions météo pour l’après-midi fifty-fifty ! J’emmène Mousse qui n’est pas venue récemment … et puis si souvent, nous sommes passés entre les gouttes !

En prévision de bouchons comme la semaine dernière (suppression de la limite des 10 km), j’arrive énormément en avance (l’ouverture des restos et cinés ne provoque pas une ruée automobile). Petit tour de promenade, puis discussion avec deux jeunes soignantes en pause prenant le soleil : elles travaillent avec des adolescents et envisagent un projet autour des animaux … nous aurons peut-être des nouvelles, à suivre donc !

Quelques gouttes de pluie ? Je propose la poursuite de la discussion à l’intérieur dans le hall, je m’assois de façon à tranquilliser Mousse … puis arrivent mes deux référents et les deux enfants.

Première phase : on se dit bonjour à l’intérieur, l’enfant actif est très agité, cris et mouvements, il me semble que son camarade discret s’amuse à le copier … Mais ça se stabilise, avec l’intervention du référent car l’enfant amorçait la communication avec les pieds et en tirant les poils de la tête (ce qu’il aurait fait à un enfant revenu après une absence un peu longue …). J’ai apporté le jeu le plus simple  et Mousse apprécie. L’enfant discret ajoute de lui-même des friandises dans le jeu. Quand je commente auprès de lui ses initiatives pour le complimenter et attirer l’attention des référents, il me semble parfois que l’enfant préfère faire ses expériences incognito … La valeur positive du compliment est-elle à mettre en balance avec sa satisfaction intérieure personnelle ? Établir une complicité avec lui ?

La pluie semble nous épargner … On tente le coup d’une promenade ? Beau soleil ! Nous partons en direction d’une grande prairie qu’ont repérée les référents pour organiser les jeux avec Mousse libre … Aucun enfant ne veut tenir la laisse, mais Mousse trotte près d’eux sur des chemins qu’elle découvre, on longe la route interne de l’hôpital et Mousse s’habitue ainsi à oublier ses craintes de la circulation (pas trop dense, mais les gens roulent assez vite) : elle fait confiance au groupe et c’est très bien … Le chemin côtoie, par dessus, une immense prairie, l’accès : un raidillon gravillonneux en pente très forte. Les référents s’interrogent, mais moi aussi ! Si je dérape, je ne voudrais pas leur causer des ennuis, ils ont la charge des enfants, le chien et moi en plus ? Est-ce sérieux de prendre le risque ? Je propose en riant : si je dégringole, avec votre portable, vous me localisez et, le référent complète, on appelle l’hélico ! Restons sérieux … on repart en direction d’un terrain plus modeste … Mousse a bien intégré le style de promenade, les voitures, tout va bien ! Le terrain qu’on avait déjà repéré est accessible par une pente herbeuse (un peu moins) raide … ça ira ? Au moins la chute serait plus confortable ! Je détache Mousse et à petits pas, mes chaussures accrochent bien ! Ouf ! L’avantage des retraités : le temps disponible, l’inconvénient : on vieillit ...

Pour Mousse, c’est jour de fête, grande prairie hautes herbes, elle saute partout … Je propose que le jouet à lancer soit utilisé là où l’herbe a été tondue ou sur le revêtement (Mousse rapporte … plus ou moins actuellement). L’un des enfants s’intéresse beaucoup aux feuilles des arbres accessibles, un peu aux évolutions de Mousse, il la caresse avec l’aide de l’éducateur … L’autre enfant est plutôt ailleurs, je vais m’asseoir sur un banc proche et il vient me rejoindre, il écoute un groupe d’élèves-infirmiers en pause, puis s’amuse du balancement du jeu à lancer.

Pendant tout le retour, l’enfant discret prend un vrai plaisir à tenir le jouet (balle au bout d’une corde), parfois il lui échappe et il s’arrête pour le reprendre. Je me demande s’il voudra se l’approprier au retour dans la salle, mais non, il l’abandonne à Mousse. On se félicite de cette belle promenade, les enfants n’ont pas fait de progrès fantastiques, mais le groupe constitué fonctionne assez bien.

Retour vers Lyon, ciel noir ! Trombes d’eau, puis soleil malgré la pluie au sortir du tunnel de Fourvière et beau soleil à la maison : Mousse retrouve ses copines pour jouer !

Françoise

12/05/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Pas de pluie aujourd’hui heureusement ! Mais énorme bouchon sur l’autoroute … veille de pont de l’Ascension sans limitation aux 10km. J’arrive tout juste à l’heure, mais mes référents, sachant que j’attends toujours en avance et ne me voyant pas de leurs fenêtres, eux se sont inquiétés ! Mes copines aussi s’inquiètent aussi quand j’arrive ric rac … Mais finalement l’avance sert bien à ça, absorber les imprévus … et détendre ma chienne. Oki s’en sort bien, pas de stress.

Les deux garçons ont marqué notre absence la semaine dernière (quand Lily nous a fait très peur) par une tristesse notée par les référents que j’avais prévenus dans la matinée, Lily va mieux, mais rien n’était aussi clair … Aujourd’hui, l’enfant le plus agité s’échappe comme toujours pour toucher les arbres, les feuilles et crie beaucoup, voire pour s’exhiber ou se soulager.

L’enfant discret a un visage souriant comme souvent et une fois dans la salle, il dit bonjour à Oki de lui-même en agitant les mains et en la regardant attentivement. L’enfant plus expressif crie moins et interagit avec Oki : ses mouvements sont toujours presque invasifs, mais jamais violents ni réellement perturbants pour la chienne. Distribution de friandises aussi : la dernière fournée est constituée de morceaux plus gros (sorti trop tôt après la première cuisson, le gâteau était plus délicat à couper) mais personne ne se plaint ! L’enfant discret accepte le gant pour donner dans sa main, mais la plupart des friandises sont jetées à terre, les adultes demandent à Oki de chanter ou de se coucher pour attendre la friandise posée sur sa patte …

Et puis comme le temps le permet, on part en promenade. L’enfant discret accepte directement ma proposition de tenir la laisse et il la garde tout du long … Une brève interruption où le référent prend Oki en laisse pour permettre à l’enfant d’aller plus vite (mes chiennes sont jeunes, moi de moins en moins) : l’enfant lâche la laisse, mais le référent part en courant avec Oki : brève envolée qui lui permet d’apprécier le potentiel de la chienne qui ne se pose aucune question et décolle illico ! L’enfant reprend la laisse avec moi, cela lui convient puisqu’il ne la lâche plus jusqu’au retour.

L’enfant plus agité reste assez calme pendant la promenade et au retour, il s’intéresse à Oki. Il ne tient pas la boîte à fromage, mais je la garde et tandis qu’Oki se régale, il l’observe très attentivement …

On convient si le temps le permet de faire participer Mousse en vue d’une promenade en liberté sur un terrain qu’ils ont repéré, ou sinon de faire participer Oki qui a plus d’un jeu dans son sac pour l’intérieur. Généralement, j’engage l’une ou l’autre chienne en fonction des autres visites … Donc on verra !

Françoise

11/05/2021, Saint-Cyr, FAM les Cabornes,

Françoise avec Mousse

Aujourd’hui, pas de chance, il pleut ! C’est finalement assez rare, car nous passons souvent entre les gouttes. Dans la matinée, ça se présentait bien, mais au moment de se préparer, misère ! Des trombes d’eau … On profite d’une relative accalmie pour monter en voiture. Et pas question d’arriver en avance … Heureusement, la pluie a diminué d’intensité à notre arrivée et exceptionnellement, nous nous dirigeons vers la salle dédiée par les couloirs intérieurs de l’établissement … Depuis le covid, nous contournions le bâtiment pour accéder à la salle directement, mais pas aujourd’hui : moyennant quoi, j’essuie Mousse rapidement et c’est une chienne bien sèche prête pour une visite agréable.

J’avais informé préalablement la référente que je serai seule : vendredi dernier, Christine a dû laisser Ziyang s’endormir pour toujours, c’est beaucoup de chagrin … et Chantal a des obligations familiales, sans compter que Lily s’est remise d’une paralysie subite du train arrière mardi dernier et que je la surveille encore. Cela me permet d’évoquer ces absences et leurs raisons sans trop m’appesantir …

Cinq résidents sont préssentis. On commence par deux dames très fidèles qui sont invitées à rester toute la séance en raison de leur grande discrétion. Un résident nous rejoint en milieu de séance et c’est très bien pour relancer l’animation de la séance. Quand il est l’heure de rentrer, car il n’est pas question d’épuiser Mousse, deux résidents se présentent : on parle un peu avec eux, ils sont déçus, mais il nous reste une séance en juin … et je leur offre une carte postale de mes chiennes en consolation.

Mousse apprécie le déroulement de ces séances, comme à Tassin jeudi dernier, où le temps n’est pas mesuré, le public détendu, les caresses abondantes et les friandises faciles à obtenir …
Mousse est un retriever qui rapporte … peu ! En fait dans le jardin, elle aime ce jeu, mais Oki récupère souvent plus vite qu’elle et le confinement a interrompu l’entraînement régulier que constituent les visites : alors aller chercher et rapporter, oui mais ... si la trousse à friandises est toujours offerte, la tentation de rester en attente devant les généreux donateurs est bien la plus forte !
Mousse est aussi une grande prudente ! Si la trousse se trouve sous une table, ou pire si un drap pend légèrement, la gourmandise ne suffit pas et Mousse décline l’invitation répétée ! La référente se met à genoux pour rapprocher la cible, je ferai de même (histoire de ne pas laisser des friandises abandonnées), mais Mousse reste fidèle aux interdits qu’elle a elle-même fixés !
La timidité de Mousse et sa rouerie aussi peut-être la rendent attendrissante et les résidents sont charmés … Et puis, Mousse réussit parfaitement l’exercice du couché-pas bouger-friandise sur la patte, avec moi, mais surtout aussi avec les résidents … Seule difficulté parfois, quand les résidents oublient de dire le mot magique : Mange ! Mousse s’y autorise dès que j’encourage le résident à le prononcer …
J’entraîne Mousse à prendre la trousse en gueule et à la proposer à la personne qui l’appelle : souvent elle la pose à terre, mais suivant un bon timing, elle la donne enfin en main propre, avec récompense à la clé bien sûr. Mala jadis savait parfaitement faire la tournée des résidents en déposant sa trousse successivement sur les genoux de tous les résidents … Mais l’instruction de Mousse a été perturbée par le confinement et même encore aujourd’hui, le nombre de visites est moindre, en particulier avec le public senior qui se révélait assurer un entraînement très qualifié ! Mousse apprendra plus lentement, mais certainement quand même !

Quand nous repartons, la pluie a cessé et Mousse pourra se détendre dans le jardin avec Oki et Pomme.

Françoise

06/05/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

  • Lily chien visiteur croisée Yorkshire-chihuahua noir avant toilettage
  • Lily chien visiteur croisée Yorkshire-chihuahua noir après toilettage
Françoise avec Mousse

Nous avons dû annuler la visite d’hier mercredi (établissement prévenu bien sûr)…

En effet, mardi soir avant la dernière sortie avant la nuit, nous avons constaté que notre petite Lily avait un sérieux problème : son arrière-train ne fonctionnait plus, sans blessure ni douleur apparentes cependant. Pour la nuit, nous l’avons cantonnée à la salle de bain bien chauffée. Les deux sphincters semblaient eux aussi paralysés car plusieurs fois dans la nuit, appel sans être une plainte vraiment et constatation désolante : incapable de se déplacer, coincée dans son jus (toujours avoir un stock de vieilles serviettes), Lily a pris à chaque fois un petit bain dans le lavabo (plus facile avec son gabarit), un coup de serpillière et le silence à nouveau … pour nous, pensées noires sur l’oreiller … Au matin, elle avait pourtant presque réussi à sortir de son panier avant que tout s’échappe. Prise de rendez-vous chez le véto en milieu de matinée. Peu avant le rendez-vous, Lily réussit à se lever, mais l’arrière est très instable.

Chez le véto, elle montre qu’elle peut marcher, mais doit rapidement se reposer et la patte arrière droite présente un déficit de réponse et elle a beaucoup de mal à se rasseoir … Traitement avec un anti-inflammatoire. J’ai ajouté un anti diarrhéique ...

Peu à peu, Lily récupère, mais elle dort beaucoup visiblement vite fatiguée …

En prenant le rendez-vous chez le véto, j’ai téléphoné à l’hôpital pour annuler la visite de l’après-midi : craignant le pire, je pensais que ma disponibilité serait atteinte … et finalement, la surveillance et la nuit presque blanche à idées noires, il fallait bien un peu récupérer !

Pour la visite d’aujourd’hui, j’ai bien sûr prévenu Chantal qui d’habitude conduit Lily (en attendant que Didou soit apte), je lui propose Mousse ou Pomme, les tenir seulement s’il le faut, ou bien Erine, mais Chantal décline pour le moment. Quand je joins Christine, que j’avertis aussi de l’évidente défection de Lily, elle m’annonce que Ziyang, lui atteint d’un avc depuis plus d’un an, est en train de décliner et qu’elle préfère essayer de l’inciter à manger. Je préviens donc l’établissement par sms que je serai seule … et je décide de prendre Mousse qui côté câlins saura nous mettre du baume au coeur !

Quand j’arrive, il pleut, mais je rentre rapidement à l’abri. Les soignantes m’expliquent un peu embêtées qu’elles n’ont qu’une seule patiente inscrite … ce qui tombe plutôt bien !

Dans la salle, une patiente qui méditait au calme accepte pourtant de rester et la patiente inscrite arrive accompagnée d’une autre patiente ! On convient qu’il est préférable de prendre les trois ensemble plutôt que successivement et nous prendrons notre temps …

Mousse se révèle la chienne idéale, visiblement heureuse de voir les patientes et référentes, calme dès qu’on la caresse, maladroite ou timide quand on lui demande un exercice (comme ces personnes qui n’ont pas trop confiance en elles). Elle incite les personnes à l’aider à franchir les étapes, la bienveillance qu’on lui manifeste, c’est un peu aussi à elles qu’elle bénéficie … J’ai expliqué ce qui précède sans m’appesantir, mais l’empathie est acquise car Lily est déjà venue.

La patiente inscrite est déjà venue, lors d’une visite d’Oki. C’est une personne qui participe bien et anime notre séance. La deuxième patiente qui l’a accompagnée est plus discrète, mais participe aussi, entraînée par la première et pour aider Mousse. La patiente dont on a troublé la retraite est assez passive, personne n’insiste et parfois elle prend quelques initiatives … Apprivoiser, c’est toujours prendre le temps … et aujourd’hui, c’est idéal.

Mousse s’assoit, accepte la récompense en douceur, elle prend dans sa gueule la trousse à friandises et la lâche à terre devant une personne : rien d’aussi pro que Mala jadis ! Il faut que la personne l’appelle avec une voix suffisamment décidée et elle ne dépose sa trousse dans la main qu’une fois, on améliorera le processus avec le temps et des visites plus fréquentes … J’explique l’importance des encouragements, de la voix qui soutient l’effort ! Les référentes participent aussi et Mousse apprécie ce cercle de généreuses bienfaitrices … On obtient des couchers avec friandises posées sur la patte, sa tête détournée de la tentation fait bien rire … Les assis glissent souvent vers des couchers, fatiguée la miss ?

Après avoir lancé la trousse d’une patiente à l’autre, je sors le jouet à lancer, la pièce dans la petite partie où nous sommes est carrelée, mais la grande partie est parquetée et pour Mousse, c’est un autre monde qu’elle hésite à investir : les hésitations de Mousse, son besoin d’encouragement, cela pousse les patientes à davantage s’impliquer pour l’encourager … et Mousse va chercher et rapporte plus ou moins l’objet le plus souvent vers moi, encouragement pour les personnes à s’affirmer encore avec plus d’assurance.

Je sors la boîte à fromage, occasion de brosser Mousse : travail en équipe, l’une fixe la tête en tenant la boîte et Mousse ainsi aimantée, l’autre brosse facilement … Grâce au fromage aussi, Mousse accomplit le grand tour de la table de réunion : victoire de la patiente !

Mousse n’est pas surmenée : on échange beaucoup pendant qu’elle se repose béate au milieu du cercle. Les chiens absents ou passés sont très présents et alimentent notre échange. Notre séance a été aussi longue que d’habitude, voire un peu plus, mais tout en détente … La patiente passive a donné des friandises sans qu’on le lui demande, et j’ai remarqué qu’elle écoutait attentivement notre conversation.

Cette visite nous a fait du bien, pas de doute pour moi !

Françoise

28/04/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Oki

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous avons dû annuler la visite au FAM des Cabornes prévue le 27, hier, puis en raison du risque prévu d’annulation de celle de fin mai, nous avons modifié le planning en choisissant la prochaine visite au FAM le 11 mai.

C’est donc la reprise aujourd’hui avec les enfants … pour Oki et moi, mais aussi pour les enfants et les référents (qui n’ont qu’une semaine d’interruption). En partant et sur le trajet un peu de pluie, mais sur place nous sommes au sec ! Tant mieux !

L’un des enfants semble particulièrement fatigué, pourtant Oki arrive à l’apaiser pendant de longs moments : l’enfant couché sur le sol de la salle, je fais coucher Oki à ses côtés et ça fonctionne … Il cherche à toucher les pattes, les oreilles … ses gestes sont bien un peu invasifs, mais en douceur et Oki se contente de retirer sa patte : ça la chatouille ! Et je la félicite ...

L’autre enfant est toujours apparemment ailleurs, surtout si notre salle habituelle étant occupée, nous avons investi une autre salle encore aménagée classiquement avec une table de réunion : il s’est donc installé à la table … mais il écoute tout de même : je lui confie des friandises et il se déplace pour les glisser dans les tubes pivotants. Le voir prendre des initiatives est très positif …

Dans cette salle, sur une petite table basse, j’ai la surprise de retrouver une trousse de friandise perdue fin juin dernier, je croyais l’avoir perdue dans le parc ! Toujours pleine de récompenses ...

Le temps se maintenant, nous partons en promenade. Aujourd’hui, aucun des enfants ne tient vraiment sérieusement la laisse … Et Oki se dit sans doute que tous les espoirs sont permis : chatons (noirs), odeurs et feuilles … Mais elle restera en laisse bien sûr.

Près de la mare, les oies sont particulièrement sur leurs gardes et on protège l’un des enfants qui s’obstine à glisser les doigts à travers le grillage ! Des canards sortis de l’enclos se méfient par anticipation de l’arrivée d’Oki et s’envolent avec aisance pour nager en sécurité dans l’enclos.

La fatigue de l’enfant n’a pas disparu, mais il a passé un bon moment. Parfois, il faut se contenter de réussites modestes ... 

Françoise

08/04/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

sibérian husky assis dans un parking
Christine avec Jazz et Erine, Françoise avec Oki

Chantal ne peut venir. Oki retrouve Jazz et Erine. En raison des confinements successifs, nos chiens n’ont pas eu l’occasion de jouer ensemble et se rencontrent donc surtout en visite … Oki est excitée de les rencontrer sur le parking, mais grogne aussi sur Jazz en dissuasion de tout badinage. Avec Erine aucun problème … Pendant la visite, je veille si Jazz veut jouer aux jeux d’Oki et je maintiens une distance raisonnable. Nos trois chiens travaillent donc bien ensemble, mais je regrette le temps d’avant où la complicité de Pomme et des autres chiens était une évidence … On y arrivera avec Oki, mais ça prendra plus de temps ! Le temps de pouvoir se retrouver gaiement, comme nous humains donc …

Un seul groupe de trois résidents qui profite donc d’un temps bien plus long …

La patiente craintive fait d’énormes progrès, elle se fixe d’abord sur Erine si apaisante qui trône sur son canapé, mais elle observe aussi Jazz qui évolue non loin, puis elle vient d’elle même vers Oki ! Quand j’offre la boîte de fromage à ma chienne qui est donc fixée par un aimant puissant, la patiente ose la caresser un bon moment … chaque victoire est un encouragement moteur pour la suite !

Les deux autres patientes n’ont aucune crainte et profitent de tous les chiens. Avec Oki, le ventre offert à la caresse, puis les jeux, tubes pivotants, boîte aux quatre couvercles, balle lotus à ouvrir malgré les scratchs, balle souple pour briser le petit gâteau coincé à l’intérieur, chiffon posé sur une ou deux friandises, friandises posées sur les pattes de la chienne couchée et chanter aussi … Oki aujourd’hui est quand même excitée, elle a des difficultés à attendre qu’on remplisse les jeux qu’elle vide bien plus rapidement ! Il faut qu’on travaille la patience, je la retiens à cette fin. Brossage aussi, heureusement les poils ne tombent pas de façon trop abondante … j’y passe d’ailleurs un bon moment avant la visite car la mue a bien commencé.

On prête bien sûr les jeux à Jazz, à bonne distance pour éviter l’intérêt d’Oki … Jazz a une technique beaucoup plus bouillonnante, mais performante. Lui doit aussi aller à la recherche de sa balle lotus cachée par une patiente : on la dissuade de certaines cachettes au milieu d’objets fragiles … mais Jazz, comme Mousse souvent, hésite s’il estime que le jouet est placé dans une zone problématique.

Une bonne visite ! Oki sait travailler avec Jazz et Erine, mais elle n’est pas encore assez détendue quand Jazz fait mine de l’aider de trop près. On y travaillera ...

Françoise

07/04/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

  • chien visiteur avec double laisses
  • un chien visiteur, golden retiever, bain de boue
Françoise avec Mousse

Beau temps froid ! Nous avons prévu de proposer à Mousse des jeux de rapport d’objets dans un terrain découvert la semaine dernière, mais … patience, on va vous raconter !

J’arrive en avance comme toujours et je fais un test : je libère Mousse et je lui montre le jouet à lancer, une boule de cuir au bout d’une courte corde qui facilite le lancement. D’ordinaire, dans notre jardin, le jouet lui est complètement indifférent, trop neuf ? c’est pourquoi j’ai emporté d’autres objets à lancer, trousse-manchon, balle-lotus à remplir aussi, balles, pouet-pouet … car Mousse rapporte un peu quand elle veut, découragée d’habitude que sa copine Oki récupère plus vite qu’elle (sans rapporter). Mais ce premier objet la comble de plaisir et elle me le rapporte, déposé à terre et non dans la main (mais c’est bien suffisant pour le moment). Je recommence trois quatre fois, test réussi et Mousse est heureuse ! Le jeu est amorcé ...

Comme d’habitude, j’ai bien peigné et brossé la robe de Mousse … mais quand arrivent les enfants et les deux référentes, elle se couche sur le dos, offrant son ventre à la caresse, le dos en plein dans les graines de platane ! J’enlève le plus gros, mais il en reste, c’est sûr. Dans la salle, on refait le test de lancer avec le jouet, ça marche encore mais moins bien car le référent l’appelle en même temps et une distribution gratuite, ça ne se loupe pas …

Nous partons donc en balade avec les récompenses et le fameux jouet. Le froid est vif quand souffle la bise entre les bâtiments … les référents avisent alors une grande étendue herbeuse tout près, ça suffira à nos ébats.

Une odeur désagréable, pestilentielle même, devrait nous dissuader nous, trois adultes … mais il y a du soleil, un vaste espace un peu en pente et vallonné, devant le pavillon Jean-Baptiste Perret où nous intervenions avant covid en SSR. Je détache Mousse qui part guillerette : elle n’a pas compris vraiment que le travail n’est pas fini, mais je n’ai pas de crainte, je sais qu’elle va revenir très vite … Elle s’arrête dans une petite dépression du terrain, d’où je suis : belle herbe verte partout … mais non ! Car Mousse se couche et se frotte à terre : mauvais présage … Mousse revient à fond de train, un côté bien vaseux. Il s’agit sans doute d’un petit bassin de rétention pour les grandes pluies … il n’a pas plu depuis un bout de temps et la couleur bien noire d’un côté de Mousse est consternante !

Fin de l’activité … à moins de pouvoir associer les enfants au nettoyage de Mousse. Dans la voiture, j’ai « la » serviette magique, à condition d’avoir un point d’eau quand même … Nous cogitons … la référente va chercher mes clés de voiture restées dans la salle, je vais ensuite chercher la fameuse serviette et nous investissons les toilettes du rez de chaussée où se trouve le poste de nettoyage pour le service avec un robinet et un bac (plus hygiénique et adapté que le lavabo et le robinet à pression). La serviette humide absorbe la vase, je rince, on recommence à de nombreuses reprises … L’un des enfants s’intéresse effectivement au nettoyage en ouvrant le robinet à fond, Mousse un peu inquiète ne me présente pas vraiment le côté sali et j’ai bien chaud ... drôle à raconter, beaucoup moins sur le coup !

Mais on y arrive … presque tout est parti, pas d’inondation non plus … On retourne dans la salle, le temps de se dire au revoir … Côté enfants, l’enfant actif a profité d’une partie de la balade, du robinet aussi, mais l’enfant discret n’a pas eu beaucoup l’occasion de participer. J’en suis désolée …

Nous nous retrouverons après les vacances scolaires, pour des aventures moins éprouvantes j’espère !

De retour à la maison, Mousse joue dans l’herbe puis je la convie à un lavage complémentaire au jet sur les résidus. Comme elle n’apprécie pas vraiment, elle est bien aspergée de partout. Et puis comme chacun sait, les bains d’argile sont salutaires, elle court se rouler dans l’herbe, puis dans la terre … Un golden a une conception différente de l’humain concernant la propreté !

Françoise

31/03/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

  • chien visiteur siberian huski sur un perron
  • tete de siberian husky chien visiteur
Françoise avec Oki

Toujours un temps magnifique ! Le cadre de santé m’a fourni une attestation justifiant mon déplacement : si mon trajet surtout en autoroute dans la traversée de Lyon ne m’a jamais occasionné un contrôle, il faut mieux être paré …

Le référent arrive avec les deux enfants, suivi peu après de la référente. L’enfant discret vient nettement vers nous, tout épanoui, alors que son camarade est souvent plus dispersé dehors.
Première étape dans la salle, ce dernier a cru qu’il était l’heure de partir en voiture et s’agite à terre, ne sachant exprimer autrement sa frustration. Il se calme peu à peu en donnant des friandises à Oki. L’enfant calme lance aussi des friandises …

Puis nous partons en promenade, l’enfant calmé tient longtemps la laisse, la lâche parfois mais la reprend dès que je lui dis, il a un sourire apaisé … Nous n’empruntons pas le même chemin et nous voilà dans un jardin intérieur d’un pavillon, les hôpitaux sont des propriétés immenses, certains pavillons sont désaffectés, mais celui-ci n’est pas délabré et surtout …Voilà une table en pierre rectangulaire avec ses deux bancs de pierre également ! Activité toujours bienvenue dans ce cas : Oki monte sur la table, et couchée ou debout elle est à portée des enfants dans un point de vue très différent. Oki apprécie d’autant plus que je lui présente la boîte à fromage, méthode éprouvée de fixation agréable pour elle, car ça fait longtemps qu’on n’avait plus pratiqué … et comme prévu, les enfants apprécient, assis sur les bancs, ils brossent et caressent … Un grincheux trouverait-il qu’il fait trop chaud ? C’est presque l’été … mais Oki ne bouge pas, sa laine est isolante …

Le changement de trajet a bien plu à Oki qui retrouve ses marques sur le retour. Je propose à l’enfant de tenir la laisse encore dans la montée, remorquage doux, moins fatigant pour le référent.
Et donc nous voilà à la salle, Oki se désaltère et je sors les jeux. La référente aide l’enfant à remplir les cases en évitant qu’il prenne directement les friandises pour Oki. Je la retiens un moment pour aider. Tubes pivotants, boîte aux quatre couvercles, balle lotus, balle souple avec gâteau à l’intérieur, friandise cachée sous un chiffon … Je propose un gant pour l’enfant discret, mais il s’amuse à s’en servir comme gant de toilette ! Il est mi-contrarié, mi-amusé qu’on ne soit pas d’accord … Il n’a pas voulu tenir la laisse en balade ou très très brièvement, mais dans la salle, il approche sa tête d’Oki en lui faisant des grimaces : communication ? On ne comprend pas toujours tout avec les enfants des nuages …
La prochaine fois, ce sera sans doute Mousse avec qui on pourra essayer des rapports de balle.

30/03/2021, Saint-Cyr, FAM les Cabornes,

Christine avec Jazz, Françoise avec Mousse

Temps magnifique encore. Nous avons demandé à l’établissement une attestation en cas de maintien de notre visite ... et c’est le cas ! Mousse en est ravie. Chantal est excusée, donc Lily reste à la maison.

Erine s’installe sur un plaid dans un des canapés. En cours de séance, elle change de plaid et de canapé, mais poursuit la visite de cette façon sereine avec l’une des résidentes qui reste avec Erine tout du long de la séance et observe l’évolution des deux autres chiens.

Un résident ne souhaite que donner à manger aux deux autres chiens … qui n’y voient aucun inconvénient. J’ai recommencé la production de friandises maison, donc je peux fournir sans problème, j’évite toutefois de lui confier une trousse trop pleine ! Le résident est resté tout le temps imparti au premier groupe et c’est déjà un progrès sur le mois dernier alors qu’il avait alors décidé rapidement de partir. C’est pour lui une occasion de communication et on apprécie le progrès même léger.

Jazz et Mousse savent évoluer dans la salle sans difficultés … Mousse s’est focalisée sur deux résidentes surtout, puis élargit son intérêt à une troisième, tandis que Jazz court après la balle lotus, mais parfois il choisit le détour vers les deux points de nourrissage de Mousse, on abandonne rapidement le tapis de fouille et le jeu, donner à la main est plus plaisant pour les résidentes. Mousse ne rentre pas en concurrence avec Jazz, elle ne court pas après la balle du copain, attend sans inquiétude la générosité de ses fournisseurs !

Je remarque que deux des trois résidentes du second groupe fonctionnent de façon presque autonome : elles demandent un exercice à Mousse, ne cèdent pas à la facilité ... et obtiennent donc satisfaction. Assis, chante, donne la patte et surtout rappel quand Mousse visite les autres résidentes … Savoir appeler la chienne sans mon aide, ce n’est pas évident pour beaucoup et Mousse a bien compris l’intérêt d’écouter leur voix pas toujours assurée ! Mon intervention se limite à réapprovisionner leur trousse …

En général, on évite qu’un chien pertube le travail de l’autre chien, mais ici, les résidents ont une vision globale des interactions … et c’est satisfaisant de voir que nos chiens ne sont pas en compétition. Apprendre à travailler ensemble, c’est pour les chiens ce qu’on obtient par la régularité, alors qu’actuellement, crise sanitaire oblige, on s’en tient simplement au présent.

Françoise

24/03/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

tête d'un chien visiteur de race siberian husky
Françoise avec Oki

Temps magnifique ! Comme d’habitude, j’arrive en avance, Oki a droit à quelques caresses d’un chauffeur de taxi, puis à la rencontre avec une jeune fille en attente de son rendez-vous … Quelques instants de plaisir pour elle et Oki apprend à attendre calmement.

La référente et l’enfant absents la semaine dernière sont tous deux revenus … Nous commençons dans la salle, avec les mêmes jeux, tubes pivotants, boîte à quatre couvercles.

L’enfant discret qui seul la semaine dernière s’était beaucoup investi est beaucoup sur la réserve aujourd’hui, il se lève pourtant et vient remplir brièvement la boîte aux couvercles, puis retourne s’asseoir, il décline l’invitation à promener Oki dans la salle.

L’autre enfant se souvient d’Oki visiblement, rencontrée à l’automne précédent, et il s’intéresse à elle, la manipule, un peu maladroit, un peu brusque, mais sans gestes désagréables. Il chipe les friandises que la référente place dans la boîte à couvercles et les donne à Oki directement … Oki n’a rien contre ! Du coup, elle délaisse complètement la balle lotus qui demanderait plus d’effort … la balle souple à trous l’intéresse quand même et le biscuit glissé à l’intérieur est vivement brisé et les morceaux qui enfin s’échappent des trous sont vite dégustés …

Par un si beau soleil, promenade ! L’enfant actif commence en tenant la laisse, il l’abandonne parfois, mais la reprend ensuite, par moments, il semble avoir vraiment envie de courir avec la chienne, je suis au mieux ... évitant les bords de route un peu irréguliers. Quand cette envie de courir coïncide avec l’apparition dans l’angle de vision d’Oki d’un beau chaton tout noir, on comprend l’intérêt de la double laisse. Oki ne tire pas plus parce qu’elle a bien conscience d’être retenue et qu’elle n’a pas envie de forcer, mais libre, peut-être bien qu’elle entraînerait l’enfant. Plus âgée, elle aurait peut-être conscience de l’enfant au bout de la laisse, mais elle est bien trop jeune pour tenter le diable ! Double laisse donc.

L’enfant est assez agité et crie souvent, il a souvent envie de jeter des objets (une tortue semble avoir fait un vol plané avant la séance), il décide aussi d’uriner dans l’herbe ! cela semble perturber l’enfant discret.

Nous allons jusqu’à la mare aux oies et canards. Oki observe les canards au loin, les oies ne semblent pas l’intéresser. On propose à l’enfant discret de prendre à son tour la laisse courte d’Oki. Mais il n’en a pas envie …

Nous nous éloignons de la mare et prenons le chemin du retour par un itinéraire différent déjà bien connu (moins fréquenté par les autos). Rejoignant une route perpendiculaire à notre chemin, l’enfant actif part en courant dans une direction, le référent le rattrape, discussion, mais l’enfant est perturbé et réticent, cris, pleurs … L’enfant discret s’entête lui à avancer droit entre deux pavillons, des installations extérieures (blocs étectriques, gros tuyaux) ne permettent pas le passage en sécurité, mais l’enfant lui aussi est perturbé, il se réfugie auprès de la référente et s’obstine à vouloir passer par là …

Enfin, avec du temps, nous reprenons notre chemin, l’enfant actif pleurniche encore et est maintenu doucement mais fermement, l’enfant discret tient la main de la référente, mais refuse de reprendre Oki en laisse, je marche à ses côtés, Oki près de lui … et nous rentrons de plus en plus paisiblement. Il ya des jours où l’origine de l’angoisse des enfants nous reste inconnue et est plus difficile donc à apaiser … il faut du temps.

Arrivés dans la salle, on reprend un peu les jeux, l’enfant discret reste à sa place, l’enfant actif réussit à donner du fromage … puis on se dit au revoir et ils me raccompagnent dehors. Avant de sortir, et encore une fois dehors, l’enfant discret vient me toucher la main, un au revoir qui me touche.

Oki n’est pas pertubée par les troubles des enfants, elle reste égale à elle-même, attentive aux manifestations de vie dans le parc et cela aide sans doute les enfants. Dans la salle, elle coopère enfin avec le référent et exécute les exercices qu’il lui demande, la référente n’a eu aucun problème de ce genre, elle a elle-même un jeune chien et est plus convaincante. Je suis contente que le jeune référent termine sur une note positive !

18/03/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Christine avec Jazz et Erine, Françoise avec Mousse

Beau temps de nouveau, quelle chance ! Frisquet, mais ça, ce n’est pas un problème … Chantal ne peut venir, Lily reste à la maison. Mousse commence à reprendre un vrai rythme grâce aux visites plus fréquentes et une fois garée, je la promène le long de l’artère assez fréquentée, voitures, bus, même engins de chantier et victoire, Mousse n’est pas affolée, pas tout à fait confiante, mais elle maîtrise … et ça ira de mieux en mieux ! Les temps d’attente avant la séance elle-même, je les provoque volontairement en arrivant en avance, pas seulement pour trouver une place de parking, car ce sont toujours des occasions de nets progrès : savoir attendre en s’inspirant de mon propre calme, une sorte de méditation ?

J’ai limité le matériel : le jeu ultra simple, le tapis de fouille et la balle lotus que Mousse n’ouvrira pas seule, mais rapportera … Je compte surtout sur le potentiel caresses de Mousse et elle ne nous décevra pas !

Deux groupes de trois patients. Dans le premier groupe, trois patientes ...

La patiente qui il y a une quinzaine essayait d’affronter sa crainte phobique des chiens est revenue … Erine, installée sur la banquette, avait fait merveille et là encore, le calme et la sérénité qu’elle dégage sont suffisamment apaisants pour que la patiente progresse. Jazz envoyé pour chercher son jouet passe tout près de la chaise de la patiente, celle-ci sursaute un peu et s’excuse que c’est instinctif, mais elle n’a vraiment pas sauté au plafond et son discours exprime déjà son propre recul par rapport à son ressenti et ses réactions : la fois précédente, un autre patient l’avait prise en photo assise près de l’arrière d’Erine et elle avait envoyé la photo à ses enfants … Cette fois-ci, quittant la chaise trop dans le passage de Jazz, elle s’installe à nouveau sur la banquette à côté d’Erine, quelques caresses en plus, toujours par l’arrière de la chienne. Un moment, c’est Mousse qui se dirige vers elle, elle me fait signe, Mousse est à un mètre d’elle et je rappelle ma chienne, on parle sans émotion superflue du temps nécessaire pour apprivoiser … avec l’assurance que ce sera elle qui déclenchera la rencontre quand elle le voudra. Surprise, à la fin de la séance, la patiente s’avance jusqu’à moi, Mousse est à mes pieds, très calme (et moins vive que Jazz) et la patiente dépose une petite boîte de douceurs (pour humains) sur la table en me disant que c’est pour nous remercier ! Son initiative est touchante …

Du côté de Mousse, celle-ci a droit d’abord à l’attention d’une patiente déjà rencontrée qui s’occupe de chats et qui ensuite se tourne vers Christine et Jazz … La patiente précédente participe à la conversation (elle était plutôt muette la dernière fois).

Il nous reste donc une troisième patiente à la voix douce et Mousse apprécie. La patiente va chercher son portable et me montre la photo de son petit papillon et le travail avec Mousse est très positif : les deux jeux bien sûr, la friandise posée sur la patte réalisée par la patiente, la balle lotus rapportée bien que lancée sous la table voisine (ça semblait impossible la dernière fois), on essaye aussi sous l’autre table et ça marche encore … J’explique à la patiente qu’elle m’aide beaucoup par ce travail qu’elle demande à Mousse. Quand la balle va un peu trop loin, Mousse a atteint la limite extrême et cale ! Alors on recommence plus près et on consolide ce nouvel acquis … C’est peut-être étrange une golden de 3 ans qui avait peur d’aller sous une table et réussit à vaincre cette peur, mais expliciter toute cette observation comportementale résonne aussi pour les patients qui sont ici témoins d’une réussite sans inquiétude.

Les patients du premier groupe ont du mal à quitter l’activité, mais un temps de repos est accordé aux chiens avant le deuxième groupe. Mousse a bien évolué : Jazz essaye souvent de solliciter son attention (même si elle est stérilisée), mais Mousse ne s’en agace plus, elle apprend donc à travailler avec ses collègues canins ! L’interruption des visites a eu des effets fâcheux qu’on retransforme enfin en positif grâce à la régularité retrouvée ...

Le second groupe arrive, un patient et deux patientes.

Le patient est un peu invasif, penché au dessus de Mousse et lui prenant la tête pour une caresse un peu contraignante, je constate que Mousse manifeste à peine un recul et s’abandonne à la caresse ! Elle lui présente son ventre, puis obéit aux ordres qu’il lui donne … sauf le assis qui s’affale direct en couché (si fatiguée que ça ?). Le père de ce patient a un chien, mais le patient lui-même n’a pas apparemment l’autorisation de se charger de tous les soins à ce chien … Je lui propose de brosser Mousse et il est content de pouvoir le faire. Mousse donne aussi la patte au patient. Elle a accepté les comportements un peu maladroits ou rudes du patient et elle reçoit son bonheur en retour : elle commence à bien comprendre le métier. Bien sûr, si la situation est trop éprouvante pour un de nos chiens, nous veillons à y remédier rapidement, c’est même un aspect très important de notre rôle, mais quand le chien acquière confiance en lui-même, c’est le top !

Une des patientes passe toute la séance vers Erine et Jazz, mais Mousse reçoit aussi l’attention d’une patiente déjà rencontrée : la dernière fois, celle-ci était plutôt agitée, mais aujourd’hui, elle est beaucoup plus calme, pleine de questions toujours … Et Mousse coopère bien.

Nous partons donc ravies de cette nouvelle séance !

17/03/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

chien visiteur attend dans le couloir de l'hôpital Jean Dechaume
Françoise avec Oki

Le temps est à la pluie qui est annoncée pour la fin d’après-midi, mais en chemin, elle tombe déjà ! Heureusement en arrivant, à peine quelques gouttes … Je fais un tout petit bout de promenade pour Oki qui reconnaît les lieux (depuis octobre ou novembre) et se soulage très décontractée, puis je décide d’attendre à l’intérieur du hall, au sec. La caresse d’un chien humide, c’est nettement moins agréable …

L’attente calme est un excellent exercice qu’Oki pratique avec succès … Quand des enfants arrivent, elle leur chante une belle mélopée d’invitation au jeu, d’un ton suffisamment doux pour n’inquiéter personne. Les chauffeurs de taxi qui convoient les enfants le mercredi nous connaissent bien et l’un vient caresser Oki, puis l’éducateur à l’initiative de l’activité en 2014 passe aussi et nouvelles caresses … Le reste du temps, Oki attend calmement, attentive aux gens qui passent dans le couloir, immobile et patiente.

La référente est malade, mais est remplacée par un autre éducateur et l’autre référent est bien présent. L’un des enfants est malade aussi … Comme le temps reste menaçant, pas de promenade, mais j’ai apporté des jeux et Oki est suffisamment active pour animer la séance. Cet enfant est celui habituellement le plus discret, mais il reste assez confiant envers moi et reconnaît visiblement Oki … et puis on va prendre notre temps pour ne pas l’envahir.

La balle lotus, les tubes pivotants, la boîte aux quatre couvercles, la boule souple avec un gâteau dedans, la friandise cachée sous un tissu … les activités intéressent bien sûr Oki, l’enfant observe, on le sollicite pour remplir les cachettes, sans insister quand il n’a plus envie, respecter ses refus est essentiel … La boîte à fromage : incitation orale, il coopère, toujours brièvement dans son cas. Mais la communication existe et la confiance aussi … La friandise sur la patte d’Oki en position couchée, l’enfant observe, avec l’air de regarder ailleurs … Oki vient aussi solliciter l’enfant qui parfois la repousse, mais ces interactions sont toutes dans la douceur de part et d’autre.

L’éducateur remplaçant participe activement et ainsi l’enfant peut ne pas être le centre de l’attention de façon trop intense … l’autre éducateur apprécie beaucoup Oki, il lui demande souvent des exercices, mais sa voix n’est pas assez convaincue et Oki le considère comme quelqu’un d’intéressant certes pour jouer ou glaner des friandises, mais pas pour obéir ! Le jeune homme prend ça en riant …

Je propose à l’enfant de promener Oki en lui tendant la laisse courte, c’est un moment que l’enfant apprécie dehors … et il se lève avec toujours son beau sourire. Ici, dans cette grande salle, Oki a bien conscience de l’enfant au bout de la laisse et l’accompagne sans problème, et absolument sans risque. Pour l’enfant, tenir seul est valorisant.

Je propose ensuite des friandises pour récompenser Oki de la petite promenade intérieure et l’enfant comme d’habitude les laisse tomber par terre devant la chienne. Je lui propose alors un gant blanc en éponge à enfiler pour donner une friandise directement dans la main gantée : j’enfile le gant pour lui montrer l’exercice et l’enfant accepte cette expérience, je renouvelle avec un gant gris, je guide à peine sa main car il coopère bien … je félicite l’enfant ! Il est visiblement très content, même s’il regarde ailleurs, l’éducateur entend un bredouillement qui pourrait être un merci.

Je lui propose de brosser la chienne, il frotte la brosse douce en silicone sur la tête d’Oki, puis je lui demande de caresser avec sa main, il le fait brièvement.

L’enfant a besoin de rester immobile en nous tournant le dos, les émotions ont été fortes, positives mais fortes pour lui et il a besoin de récupérer, on lui dit que c’est très bien comme ça. Un moment après, l’enfant revient vers moi, me fait comprendre qu’il veut une friandise et la donne directement à Oki …

La fatigue se fait sentir pour l’enfant qui s’est beaucoup investi, il manque les moments d’observation ou d’évasion quand l’autre camarade est occupé avec la chienne … Oki ne se plaint pas, mais pour elle aussi, il ne faut pas abuser.

Les éducateurs et l’enfant me raccompagnent dehors pour un au revoir sans poignées de main, juste un signe pas forcément normalisé en LSF (langue des signes française) mais bien compréhensible. L’enfant a pris l’initiative de prendre à nouveau la laisse, il semble tout à fait d’accord pour une vraie promenade maintenant que le temps s’est éclairci. On lui explique que ce sera la semaine prochaine … et il semble comprendre sans trop de frustration.

Une séance très positive ! Quand un enfant se retrouve ainsi seul exceptionnellement en activité avec trois adultes, il se passe des choses très intéressantes à condition de prendre vraiment son temps, suivre le sien surtout. Aujourd’hui, l’enfant a coopéré à des exercices expliqués oralement, il a pris des initiatives aussi et il a été heureux !

Françoise

10/03/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Cette fois-ci, j’ai bien pensé à rejoindre l’entrée principale de Lyon-sud, Mousse en laisse longue a donc le temps de bien renifler les odeurs du parc, c’est presque forestier d’ailleurs, j’y ai déjà vu des écureuils et il y a bien sûr des minous partout … Puis je reviens m’installer au soleil pour attendre calmement. Mousse demande des caresses que je lui prodigue bien volontiers : préparation psychologique au top !

Une maman avec poussette et petite fille attend un peu plus loin, la petite, deux ans peut-être moins, s’intéresse à la chienne et regarde à distance. Je lui parle, puis lui demande si elle veut que Mousse chante. Le premier aboiement est assez fort, la petite se réfugie vers la maman … puis revient observer toujours d’assez loin. Mousse a du coffre ! Les autres aboiements sont plus discrets, mais la petite reste prudente !

D’autres patients et leur famille, puis un chauffeur de taxi viennent contempler ou caresser Mousse … C’est bien pour Mousse : on est plutôt en déficit de rencontres avec le fameux covid.

Mais voilà la cadre de santé et une autre personne de son service qui vient m’annoncer que sous une autre casquette associative, un chèque sera envoyé pour aider les associations de bénévoles impactées par le covid. Je lui explique que nous travaillons ici depuis 2014, bénévoles, le covid a juste interrompu nos visites … mais si si ! Nous allons recevoir un chèque. Je lui confie la carte de visite de notre association et remercie.

Les deux référents arrivent avec les enfants ils proposent une ballade. Nous rentrons le temps de se dire bonjour et de poser les affaires. Comme je suis la plus ancienne dans l’activité, je propose d’aller voir la mare aux canards et oies que les enfants connaissent et apprécient …

Le premier enfant tient la laisse un temps raisonnable, mais arrivé vers la mare il a surtout envie de jeter des feuilles vers les oiseaux, puis le second garde la laisse pour toute la promenade … et il connaît bien le chemin : il fonce, les référents s’occupent de son camarade plus dispersé.

De retour dans la salle, Mousse a droit à une gamelle d’eau : oublié l’apéro tout à l’heure, mais pardonné, car après la promenade, elle boit avec délices …

Je sors le jeu ultra simple prévu pour Mousse … Mousse aime que ça soit facile ou qu’on l’aide ! Et aujourd’hui, c’est très simple et l’enfant l’aide en plus …

Les adultes apprécient davantage la performance, mais les enfants fonctionnent essentiellement sur la collaboration, je trouve ça très bien ainsi ! Je confie des friandises à l’enfant pour qu’il les place dans le jeu : il applique la consigne, puis les reprend pour les donner à Mousse. L’autre enfant tout sourire ne quitte pas sa chaise. Je lui demande de venir prendre la boîte de fromage pour en donner à Mousse et il accepte. C’est bref, mais sa bonne volonté est positive.

Les deux enfants ont suivi une consigne orale et ont pris du plaisir dans la ballade. C’est beaucoup mieux que la semaine dernière.

Je regarde la pendule pour ne pas fatiguer Mousse.

La semaine prochaine, je viendrai avec Oki, les enfants la connaissent aussi et pouvoir travailler avec l’une ou l’autre est bien utile en fonction des autres visites de la semaine.

Françoise

04/03/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

caisse de transport des chiens visiteurs
Chantal avec LiLy, Christine avec Jazz etErine, Françoise avec Mousse

Malgré la fraîcheur qui revient la nuit, la journée ensoleillée est printanière.
Sur la photo, on voit Lily à l’aise bien au milieu de la caisse de transport et Oki cantonnée sur le bord … La gêne n’est donc pas où l’on croit ! La caisse est mordillée sur le bord, mais on m’a offert cette caisse dans l’état, une jeune border collie y a joué des dents. Celle-ci est maintenant âgée et aucune de mes chiennes n’a mordu le bord … mais pour Oki, je dois bloquer les deux panneaux parce que la coquine prendrait facilement l’habitude de les faire coulisser pour la clef des champs. Une telle caisse est appréciée des chiennes comme une niche synonyme de sortie … appréciée aussi quand une golden revient trempée d’un bain de Saône !

Compte tenu du temps qu’il faudra sans doute avant que le centre de jour de Rillieux concrétise le projet de reprise, nous décidons de confirmer la prochaine visite du 18 mars. L’équipe soignante est ravie de la nouvelle ! Pour la suite, nous réorganiserons notre planning en temps utile (quand le jour de visite et la fréquence possible seront précisés pour Rillieux).

Aujourd’hui, nous allons accueillir successivement un groupe de trois personnes, puis deux groupes de deux. J’ai apporté les plateaux tournants, les tubes pivotants, le tapis de fouille et la balle lotus.
D’un côté de la salle assez vaste, Christine s’installe avec ses deux bergers australiens : Erine sans hésiter s’installe sur la banquette prête pour les caresses apaisantes, Jazz reste près de Christine beaucoup plus actif ! De l’autre côté de la salle, Chantal avec Lily et moi avec Oki. J’ai sorti tous les jeux et Oki croit qu’on va commencer tout de suite avec le tapis de fouille : elle le surveille jalousement ! Alors je l’écarte davantage vers Chantal et propose une autre activité à Oki.
Dans le premier groupe, une patiente s’adresse d’emblée à Oki et la chienne se couche et lui présente son ventre pour des câlins … j’apprécie qu’elle ne soit pas motivée uniquement par les friandises. Puis on passe en revue les différents jeux et Oki s’en sort bien. Je propose à la patiente de s’asseoir, mais elle est plus souple que moi et reste accroupie à côté d’Oki. Les autres patients ont choisi Jazz ou Lily et chacun profite de son chien pendant la durée impartie …
Dans le deuxième groupe, un patient plutôt à l’aise et une patiente craintive, on imagine facilement qu’Erine sera la chienne idéale … Le patient facilite la rencontre en accompagnant la personne craintive vers Erine. Oki et Lily sont au chômage technique, mais ce n’est pas grave ! Câlins, friandises et caresses des soignantes … Puis le patient vient dire bonjour à Lily et à Oki qui de nouveau offre son ventre. Il promène un peu Lily dans la pièce. Lily est une coquine qui observe avec attention les friandises offertes à Oki, on dirait qu’elle les lui compte ! Et parfois elle grogne doucement mais avec détermination pour réclamer son tour ! Quand je demande à Oki de chanter, celle-ci manque d’entraînement et on tarde un peu à obtenir un petit glapissement, mais Lily, elle, s’exécute immédiatement avec vigueur ! « Chante ! » ça veut bien dire récompense en vue, non ?
Dans le troisième groupe, une patiente vient vers Oki et Lily, elle a l’expérience d’un refuge pour chats et reconnaît les jeux : ils leur servent à occuper les minous et en particulier pour que les gloutons mangent plus lentement. Avec Lily sur les genoux, la patiente observe en connaisseuse l’adresse d’Oki. L’autre patient vient ensuite nous voir également …

Prochaine visite dans une quinzaine donc !

03/03/2021, Lyon, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Françoise avec Mousse

Reprise reportée la semaine dernière, mais cette fois-ci, c’est la bonne ! Je dois rencontrer deux nouveaux référents pas trop au courant de l’activité : par téléphone, je leur ai expliqué ce qui se passait avant covid … J’arrive en avance comme toujours de façon à laisser à la chienne le temps de tout bien sentir, mais comme en novembre dernier l’accès est fermé, donc demi-tour et contournement de l’hôpital pour rejoindre l’entrée principale (mais je trouve mon chemin beaucoup plus facilement heureusement). En descendant de voiture, Mousse reconnaît, c’est sûr ! On a le temps de se balader un peu, elle flaire tout, puis on se poste tranquillement pour attendre les nouveaux enfants.

Je reconnais très vite un des enfants, puis le deuxième : ce sont les enfants que j’ai rencontrés d’octobre à début novembre derniers. Les deux référents sont bien tout nouveaux, l’une arrivée depuis peu et destinée à rester sur l’activité, l’autre référent présent depuis plus longtemps auprès des enfants remplace à titre provisoire l’une des référentes des dernières séances. Mousse reconnaît les enfants, pas de doute … Et eux ? Comme ces deux enfants ne parlent pas, ils ne nous disent rien, mais j’ai l’impression malgré la coupure depuis début novembre qu’il y a un fond de mémoire … Aucune crainte, c’est sûr, un semblant de familiarité.

Mousse comprend le rôle des nouveaux référents … C’est bien clair pour elle : elle se met sur le ventre et offre son ventre à la caresse ! Les enfants étant connus, je lâche Mousse dans la salle.

L’un des enfants qui était le plus actif me paraît plus paisible, mais un peu éteint, fatigué peut-être, on le perd dans les nuages parfois … L’autre enfant me semble plus égal à mon souvenir, des sourires toujours, plus intenses parfois quand ça lui plaît, des refus de la tête ou de la main quand il n’a pas envie et il se déplace très peu.

J’ai apporté le tapis de fouille et les plateaux tournants (activités à la portée de Mousse), faire participer les enfants n’est pas évident, mais ils regardent … J’essaie la trousse à cacher, on la pose près de la référente, Mousse la rapporte à l’enfant qui lui a déjà donné plusieurs friandises, on demande à l’enfant de recacher la trousse, il la repose aux pieds de la référente … Il donne les friandises en les lançant vers la chienne, son camarade fait de même, même s’il participe un peu plus. La queue de Mousse l’intéresse encore, ses gestes ne sont pas invasifs, aucune raison d’intervenir.

On demande à Mousse de s’asseoir et de donner la patte, mais le assis est converti aussitôt en couché ! Déjà fatiguée ? j’insiste assis, pas bougé, ça tient enfin … Donner la patte se décline étonnamment façon covid : Mousse tend la patte et la dévie sans la poser dans notre main, idem en changeant de patte … distanciation bien intégrée ? Mystère !

Le couché-pas bougé-friandise sur la patte fonctionne toujours, la tête bien détournée pour résister à la tentation, mais difficile de persuader les enfants de dire : « Mange » ou de faire un signe équivalent, ils restent attentifs, mais muets. Mousse comprend l’autorisation d’après mes paroles.

J’ai sorti la boîte à fromage, les enfants ont perdu l’habitude et préfèrent poser la boîte à terre … je la tiens avec eux.

Je surveille l’heure, nous ne sommes pas sortis, et malgré le peu de sollicitation des enfants, j’anticipe la fatigue de ma chienne et ne veux pas dépasser le temps imparti. J’explique que Mousse viendra deux ou trois fois, puis ce sera Oki de la même façon de sorte que les deux chiennes soient bien installées dans l’esprit des enfants et que je puisse prendre l’une ou l’autre en fonction des autres visites au programme … Rendez-vous donc à la semaine prochaine !

PS : Nous avons reçu des nouvelles du centre de jour de Rillieux, une reprise à envisager … ça nous fait bien plaisir !

23/02/2021, Saint-Cyr, FAM les Cabornes,

Chantal avec LiLy, Françoise avec Mousse

Christine ne peut venir, ce sont donc avec Mousse et Lily que nous interviendrons … le temps est printanier, le protocole sanitaire bien connu et bien respecté.

Mousse, comme Oki le mois dernier, est d’abord tout à sa joie de retrouver les visites, Lily qui finalement est plus souvent sur le pont s’est bien habituée et elle fait la fête à Chantal : une équipe qui marche ! De son côté, Didou fait des progrès à la maison : il comprend bien l’intérêt des jeux que lui propose Chantal et attend patiemment le top départ ! … mais les restrictions sanitaires ne facilitent pas encore les rencontres.
J’ai apporté principalement (en plus de la boîte à fromage) le tapis de fouille, la balle à scratch et la trousse à friandises, mais ces deux derniers objets servent surtout au rapport d’objets, car Mousse n’a jamais essayé de les ouvrir.

Nous rencontrons d’abord trois résidents, deux dames, V et N, très fidèles de nos visites et un monsieur qui s’intéresse beaucoup plus que le mois dernier, l‘une V très attirée par les gros chiens (Ziyang ne peut plus participer, du coup Mousse est classée gros chien), l’autre N encore très attachée à Dickens. Comme le mois dernier, deux de ces résidents abrègent la séance de leur propre initiative et V la fidèle de Mousse a droit aux prolongations …
Une autre dame MC profite de l’occasion pour nous rejoindre un moment, puis c’est un second groupe de trois personnes C, D et J.
Mousse est de nouveau très calme, le rapport d’objets lui plaît bien … sauf si la balle atterrit sous une table ou le radiateur : Mousse se pose des interdits ou bien craint que le ciel lui tombe sur la tête … à moi de bien lancer ! Lily est très à l’aise, on a détaché les deux chiennes malgré la porte entrouverte : elles sont bien dans leur activité câlins et pitreries pour Lily. On essaie aussi des coucher-pas bouger avec friandise sous le nez, en double … ça marche : le ressort de Lily est plus rapide que celui de Mousse, mais tout va bien. On réussit aussi le « saut » (escalade) de Lily par dessus Mousse couchée …
Le tapis de fouille intéresse bien successivement Lily puis Mousse sans concurrence entre elles, elles forment une bonne équipe ! Sans compter la dégustation de fromage, Lily apprécie toujours de rester sur les genoux et je fais installer Mousse à côté de la résidente sur la banquette double, avec photo souvenir en prime ! Idéal pour cocooner … Deux des résidentes C et J décident de partir et notre toute première V revient pour un supplément.
Lors de nos visites avant covid, nous circulions dans les différents appartements du foyer et seules nos deux fidèles V et N nous accompagnaient réellement de bout en bout, c’est sans doute pour cette raison que les autres résidents retournent ensuite à leurs occupations. Cela profite tout autant, chacun à sa mesure.

Ces visites apportent aux résidents un moment paisible comme aux temps anciens … ils se souviennent de nos chiens disparus, des bébés qu’ils ont maintenant devant eux adultes, et la vidéo de Didou en pleine course les ravit ! Et pour nous aussi sans aucun doute, c’est un heureux moment !

04/02/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

Chantal avec LiLy, Françoise avec Oki

Bonne nouvelle : nous avons maintenant trois conventions signées, la dernière pour la reprise des visites hebdomadaires à l’hôpital de jour Jean Dechaume après les congés scolaires d’hiver … Et nous avons investi dans l’achat de masques FFP2 de façon à ne prendre, ni à ne faire prendre, aucun risque …
Christine n’a pu nous accompagner aujourd’hui, mais grâce à Chantal, Lily est partante avec Oki. Pour notre dernière visite, je les avais mises en caisse ensemble à l’aller, mais séparées pour le retour, craignant que mes chiennes soient fatiguées. Aujourd’hui, aller et retour ensemble dans la caisse sans souci … je n’ai observé aucun problème entre elles pendant la séance, donc j’ai profité de cette complicité de travail. J’ai regretté de ne pas avoir eu le temps de prendre la photo au départ : Lily couchée bien au milieu de la caisse et Oki assise serrée dans un coin, ça m’a rappelé Lily et Pomme il y a quelques années … Lily petit bout de 3kg, Oki (ou Pomme) husky en pleine forme !

Nous verrons successivement deux groupes de deux, puis pour finir un groupe de trois.
Dans le premier groupe, Oki est sollicitée par un patient qui avait travaillé avec Christine et Jazz. Oki s’en sort bien, encore un peu excitée du bonheur de revenir en visite. Lily travaille avec Chantal plus concentrée sur son travail : jeu des disques en rotation, puis tapis de fouille et comme toujours, elle apprécie d’être tenue sur les genoux, même sans roulettes ! … Oki travaille pour sa part sur les tubes pivotants, la boîte aux quatre couvercles et la fleur lotus, sans oublier les caresses ! Les deux patients se rapprochent et on échange le tapis de fouille …
Dans le deuxième groupe, Oki travaille avec une patiente qui là encore avait travaillé avec Christine, je teste la rondelle de knackis comme récompense, la patiente s’est saisie de la pochette et Oki apprécie de travailler ainsi, elle est même très très intéressée, un peu trop peut-être, je tempère ma chienne … à retenir de réserver le knacki quand il faut rebooster ! mais éviter de dégainer trop vite. J’ai récupéré ma pochette trop tentante sans insister. Le patient de Lily a dû travailler avec Christine, il a eu une mauvaise expérience avec les chiens dans son enfance et Lily le rassure … Ce groupe ne reste pas aussi longtemps que le premier groupe, car le patient ne souhaite pas rester davantage et la patiente le suit … il est toujours préférable de rester sur une bonne impression, ce n’est pas un problème.
Entre chaque groupe, un temps de repos pour les chiennes et il nous reste ainsi un temps un peu plus long pour le dernier groupe, ce qui tombe bien puisqu’ils sont trois …
Deux jeunes gens et une jeune fille. L’un d’entre eux est un des fidèles d’Oki et de Mousse en son absence, les temps de caresse l’emportent sur les jeux et c’est très bien ainsi : la chienne sait qu’elle est appréciée et se donne gentiment. Les deux autres jeunes sont tout de suite intégrés à cet échange chaleureux et serein : les trois jeunes sont assis en tailleur et installent ensemble les jeux, le tapis de fouille, les tubes pivotants, la boîte aux quatre couvercles … mais Lily est bien là aussi, caressée par l’un ou l’autre. L’accord entre ces trois jeunes existe déjà, nous dira ensuite la référente, mais cet accord est tellement serein et palpable que c’est un très beau moment. Je propose aux jeunes de tenter la boîte aux quatre couvercles avec Lily … Lily n’aime pas trop se casser la tête, mais ils l’initient avec patience et Lily profite de chaque occasion offerte d’une cachette entrouverte ! Je maintiens bien sûr Oki pendant les exercices de Lily. Puis je propose l’exercice amusant où Oki est couchée et Lily « saute » ou plutôt escalade Oki d’un côté puis de l’autre ! ça amuse toujours, mais aussi ça renforce la complicité entre mes deux chiennes au travail …
En final, Lily remise en laisse et caressée comme il se doit, je propose aux jeunes de garnir une seule case de la boîte avec des rondelles de knackis. Pomme a toujours travaillé avec les quatre compartiments pleins et Oki aussi … Quand j’ai tenté pour Pomme la sélection du seul compartiment rempli, Pomme avait tellement l’habitude et une adresse tellement bien rôdée qu’elle vérifiait toutes les cases l’une après l’autre … sans s’intéresser en priorité au seul garni. Alors, on essaie avec Oki. Oki adopte la même stratégie que Pomme : ouverture systématique des quatre cases … mais en recommençant plusieurs fois, peut-être aura-t-on une évolution ? Pas sûr, parce qu’une fois la récompense trouvée et consommée, la fouille systématique se poursuit … alors peut-être à creuser ! Avec patience toujours ...
Françoise

26/01/2021, Saint-Cyr, FAM les Cabornes,

Chantal avec LiLy, Christine avec Jazz, Françoise avec Oki

Confinera ? Confinera pas ? … J’ai téléphoné hier soir pour confirmation, aucun contre-ordre, donc nous voilà ! Les patients nous attendent et nous les retrouvons avec plaisir : La dernière visite date d’un an à deux jours près.
Mais avant … question sécurité, le top ! Normal, mais là, tout est dans les clous : nous contournons l’établissement pour entrer directement dans la grande salle de télévision où nous sommes déjà intervenues, prise de température frontale, questionnaire à remplir et gel hydroalcoolique fréquemment utilisé. Nous recevons deux groupes de trois personnes, nous sommes trois nous-mêmes avec nos trois chiens, plus notre référente Stéphanie que nous remercions !
Cette fois-ci, je n’ai pas pris beaucoup d’avance, Chantal et Stéphanie sont tout de suite là, Lily est toute heureuse, mais Oki exulte carrément. Non ! On ne doit pas sauter … Christine arrive rapidement, la joie d’Oki augmente encore, si si ! c’est possible ! Euh, j’aimerais bien qu’elle soit plus posée, sa dernière visite date de début décembre, puisque j’ai alterné avec Mousse, alors Oki n’est pas blasée, au contraire ! Progressivement, elle arrive à se calmer, je fais tout pour ! et le deuxième groupe trouve une chienne enfin plus posée …

Dans le premier groupe, un monsieur que nous avions à peine rencontré, puis ensuite deux dames que nous connaissons comme nos plus fidèles depuis les débuts de nos visites. Je vais voir un moment ce monsieur avec Oki, il me dit avoir eu un dogue allemand ! Puis je laisse la place à Christine avec Jazz ...
L’une des dames était vraiment attachée à Dickens, elle est déjà au courant de la disparition de celui-ci, alors elle se rabat sur Lily et apprécie les photos de Didou que Chantal lui présente sur son téléphone.
L’autre dame aimait bien promener Mousse ou Pomme ou Oki, mais aujourd’hui pas de promenade, elle a plus de temps pour caresser Oki, je pose une friandise dans sa main et lui demande de garder la main serrée pour qu’Oki attende posément, mais elle ouvre la main à chaque fois, plaisir immédiat des deux parties ! Elle tape sur ses genoux pour qu’Oki monte vers elle … j’hésite à encourager. Mais faire monter Oki à côté d’elle sur la banquette, c’est raisonnable, Oki lui propose des bisous, la patiente se retire en riant discrètement et en redemande. Puis Oki de nouveau au sol, je lui montre combien Oki est grande quand elle est debout (le corps des huskies est assez long) … pas de frayeur. Cette dame toute timide continue de demander à Oki de monter vers ses genoux. Je laisse faire une fois … Ravissement. Je modère quand même … Oki redevient progressivement plus posée, grâce à la boîte à fromage que la dame lui propose, puis à plusieurs reprises la fleur-lotus qu’elle doit ouvrir pour atteindre la friandise.
Le monsieur a eu besoin de partir avant la fin du temps imparti, il ne faut pas forcer, et au contraire rester sur une bonne impression sans saturation est bien plus bénéfique. Ma petite dame timide reste au contraire bien plus longtemps, car le deuxième groupe arrive de façon échelonnée.
Le deuxième groupe prévu de trois personnes n’en compte que deux, mais si l’une reste assise sur son fauteuil, l’autre vient voir successivement chaque chien. Oki redevenue pro lui offre son ventre à caresser … J’explique à notre référente que nos chiens manquent d’entraînement depuis le confinement, comme nous tous, mais retrouvent ensuite leurs bonnes habitudes.

Les patients sont partis, nous attendons de rencontrer le nouveau directeur (le précédent est parti en retraite) … Chantal est partie retrouver son petit Didou. Quand le directeur vient nous retrouver, Lily ne lui aboie pas vraiment dessus, heureusement ! car elle se croit souvent chien de garde ou au moins d’alerte ... Mais Oki lui offre un récital de vocalises dans le registre aigu : je traduis son enthousiasme à rencontrer quelqu’un de nouveau, pour jouer pourquoi pas ? C’est nettement un signe de bienvenue … quand elle conteste et récrimine (poliment), elle module des graves de ronchonnement, pas agressifs du tout, mais du genre « non ! t’exagère ! » … Jazz n’est pas habitué à tant d’expression vocale ! Comme nous n’avons pas pu nous rencontrer souvent ces derniers temps, Oki et Jazz n’ont pas pu courir ensemble tout leur soûl et dans ces conditions, Oki grogne un peu pour que Jazz ne soit pas entreprenant. Alors que là, Oki chante plusieurs minutes avec application !
Prochaine visite ici dans un mois si tout va bien ...

14/01/2021, Tassin, un hôpital de jour dépendant de St-Jean de Dieu,

chiens visiteurs avec la laisse attachée à l'attelage remorque
Chantal avec LiLy, Christine avec Jazz, Françoise avec Mousse

Nous signons aujourd’hui la convention 2021 qui fait suite à la convention provisoire qui nous a permis d’intervenir en novembre et en décembre 2020 ! Une visite mensuelle est prévue en début de mois avec une visite supplémentaire éventuelle à mi-mois selon les congés scolaires et surtout la reprise, s’il y a lieu, de nos anciens établissements …
Les patients nous attendent, mais pour nous, c’est aussi une rentrée bien sympathique !
La dernière visite de Mousse date du 4 novembre dernier (et la précédente du 19 février 2020 aussi !), celle de Lily du 12 décembre 2019 ! Quant à Jazz, sa dernière visite date du 23 janvier 2021 … Le confinement est passé par là, repassera-t-il par ici comme le furet qui court dans la chanson ?

Comme Oki a pu intervenir plusieurs fois au gré des (re)confinements (on a un espoir d’une autre visite pour la fin janvier à St-Cyr), j’ai donc choisi Mousse … Quant à Lily, elle est là en attendant que le jeune Didou soit opérationnel : Mousse et Lily sont ravies ! Quand Mousse aperçoit Chantal, sa joie éclate, ma chienne est une grande émotive ! De même quand Christine arrive ! Elle est sur la réserve avec Jazz qui aime bien les demoiselles … Non mais ! On ne va pas se laisser flairer par un copain volontiers entreprenant …
Pour ne pas tenter le diable, Chantal avec Lily s’installe dans la salle en tampon entre Jazz et Mousse. Soyons clairs : rien de grave qu’une chienne adulte envoie promener d’un grognement un prétendant non souhaité, mais ceux qui ne connaissent pas bien les chiens ne savent pas toujours interpréter ces réactions et nous ne voulons pas les inquiéter inutilement.
Mousse est ravie de retrouver l’activité des visites, être caressée et récompensée ! Elle ne connaît ni les lieux ni les nouvelles personnes, elle pourrait être un peu craintive comme ça lui arrive, mais aujourd’hui, sa joie de nous retrouver en visite compense la nouveauté, elle est donc moins explosive dans sa joie, elle oublie sa crainte et elle est juste heureuse. Elle va chercher la trousse (garnie) … à condition qu’elle ne soit pas cachée sous une table ni trop près de l’aire attribuée à Jazz. Elle rapporte bien la balle lotus, sans essayer de l’ouvrir ! Elle nous fait confiance pour obtenir de nous la récompense … Elle réussit assez bien l’attente avec la récompense sur sa patte et elle accepte que Lily saute par dessus elle (c’est plutôt de l’escalade que du saut !) … Et puis des caresses, des caresses, des caresses …
Jazz est à l’autre bout de la salle, et on entend rire … En fin de séance, Jazz prouve qu’il sait encore danser, même si l’entraînement a été plus rare.

Nous voyons successivement deux groupes de trois personnes, dont au moins l’un déjà rencontré. Ce patient était un connaisseur des huskies et avait beaucoup apprécié Oki, mais visiblement Mousse lui plaît beaucoup aussi. Je n’ai pas apporté de jeux, ce n’est pas le truc de Mousse, mais elle se prête aux caresses, s’allonge et présente son ventre ! De temps à autre, Lily essaie un peu de venir vers nous, mais Chantal a du blanc de poulet haché ! Convaincant … même si la coquine voudrait des caresses de tout le monde …
Dans le second groupe, la patiente qui est venue d’abord vers Mousse est très attirée par Lily, une Lily enfin calme et radieuse : elle squatte les genoux d’une patiente en fauteuil ! Lily a toujours adorée être promenée en fauteuil électrique ou non … on ne peut pas sortir de la salle aujourd’hui, mais elle retrouve son plaisir de rouler carrosse !

Je suis obligée de partir rapidement à la fin de la séance, je laisse Chantal et Christine qui doit signer la convention. Quel plaisir de reprendre, même si on ne sait pas comment ça tournera plus tard ...

Propositions pour le début 2021 :

Certaines visites sont prévues mensuelles, mais certaines autres, intermédiaires, sont programmées en l’attente de la reprise de nos anciennes visites … Nous restons en effet fidèles aux établissements qui nous ont fait confiance depuis des années, et nous adapterons le planning au mieux quand la crise sanitaire sera enfin moins pesante ...

voir le calendrier 2021


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