05/11/2025, Lyon, HDJ Jean Dechaume, enfants

Christine avec Rooster et Ubaye

Comme après chaque visite, nous échangeons avec Christine sur le déroulement de la séance passée.
Lors d’une précédente visite, Christine avait remarqué les difficultés rencontrées avec le deuxième enfant pour Ubaye : celui-ci était réticent au contact alors que l’enfant s’approchait rapidement sans notion de danger, Ubaye avait reculé, puis même grogné, ce qui ne lui arrive jamais au contact d’un humain enfant ou non. Dans cette séance, aujourd’hui, Ubaye n’a pas souhaité accepter que le premier enfant pose sa tête sur son flanc pour écouter battre le cœur, alors qu’Ubaye est habitué à cet exercice avec confiance et que ce premier enfant ne pose aucun problème avec les chiens : c’est donc un signe qu’une méfiance initiale a eu des répercussions durables, qui seront retravaillées … avec beaucoup de temps. Hormis cet évitement (Ubaye s’est juste relevé), la séance s’est bien déroulée avec le premier enfant.
Ensuite, pour la deuxième partie, Christine a voulu tester Rooster avec le deuxième enfant. En arrivant dans le service, Rooster, tout confiant, s’est fait caresser par toutes les personnes présentes y compris le premier enfant. Dans la salle, par contre, Rooster a observé attentivement le deuxième enfant, reculant et évitant le contact … Même pour prendre une friandise, il se reculait rapidement, alors qu’habituellement, il attend de pied ferme un supplément !
Le stress ressenti par Rooster, comme par Ubaye, sont inquiétants. Rompre la confiance se fait en un instant, la restaurer demande un travail au long terme … Christine a donc décidé de ne plus intervenir auprès de cet enfant (Jazz est à la retraite de toute façon).
La question se pose pour Tara. Jusqu’ici, Tara a su s’adapter, nous commençons la séance avec Tara posée sur mes genoux, puis à terre en laisse, puis détachée. L’enfant apprécie de donner des friandises à Tara : ils sont tous les deux couchés sur le sol, face à face, et l’enfant présente un visage épanoui (Christine me dit que pendant ses interventions, l’enfant a toujours gardé un grand sourire). J’ai remarqué que Tara reste essentiellement couchée et observe les déplacements de l’enfant. La dernière fois, ils ont joué plus librement grâce à un tunnel en tissu et Tara ne semblait pas effrayée.
L’enfant semble plus calme face à son petit gabarit … mais la fragilité d’un chien n’est pas seulement son gabarit, c’est sa sensibilité. Tara est plutôt une petite chienne confiante et peut-être un peu inconsciente du danger, et la gourmandise prime sur la réflexion … Si je devais intervenir toutes les semaines, un geste brusque peut-elle rompre sa confiance ? Puis-je tenter le diable à long terme ? Comme Christine, je pense que Mousse ne supporterait pas du tout, Oki est en ce moment en soin (je n’ai plus ma Pomme qui aurait peut-être eu plus de métier et de sérénité, elle a su naguère d’une modulation grave de husky interpeller un enfant qui battait furieusement des deux pieds et obtenir son écoute) … Dois-je attendre que Tara soit déstabilisée, durablement sans doute ?
Nous ne faisons pas de miracle, et nous devons préserver nos chiens … je décide, en accord avec Christine, de déclarer forfait conjointement pour cet enfant. Cet enfant dégage une tension à laquelle nous ne pouvons exposer nos chiens. Nous ne rejetons pas cet enfant, nous ne sommes pas compétentes, c’est tout.
J’informe bien sûr le service par mail (et sms pour lire le mail). Peut-être pourront-ils engager un autre enfant dans le processus ? À suivre ...

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